Prédication Culte du 26 mars 2023 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« 45 Aussitôt, Jésus obligea ses disciples à remonter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renvoyait la foule. 46 Après l’avoir congédiée, il partit dans la montagne pour prier. 47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer, et lui, seul, à terre. 48 Voyant qu’ils se battaient à ramer contre le vent qui leur était contraire, vers la fin de la nuit, il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. 49 En le voyant marcher sur la mer, ils crurent que c’était un fantôme et ils poussèrent des cris. 50 Car ils le virent tous et ils furent affolés. Mais lui aussitôt leur parla ; il leur dit : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur. » 51 Il monta auprès d’eux dans la barque, et le vent tomba. Ils étaient extrêmement bouleversés. 52 En effet, ils n’avaient rien compris à l’affaire des pains, leur coeur était endurci. »
(Marc 6.45-52)
Introduction
Cette péricope, tirée de l’Evangile selon Marc, nous emmène à nous interroger sur l’identité de notre Seigneur Jésus Christ.
Le Christ Jésus est au cœur de ce récit.
Le but ici n’est pas de s’attarder sur le miracle relaté ici, mais d’attirer l’attention sur Celui qui fait le Miracle, c’est à dire le Christ Jésus.
Ce récit nous enseigne cette grande leçon de la confiance. Reconnaissons que Jésus est Dieu et plaçons notre confiance en Lui.
Être chrétien ce n’est pas avoir une somme de connaissances, ou même de convictions. Mais c’est aussi expérimenter la réalité de ce que nous croyons.
Ce récit montre la manière dont le Christ Jésus arrive dans nos circonstances. A travers diverses circonstances, les disciples ont appris que Jésus est le Messie et est vraiment Dieu.
Cultiver la confiance en Jésus Christ est une grande chose. Pour apprendre cette confiance en Lui, nous avons besoin de considérer ce que nous sommes (avec nos contradictions) et nos circonstances, d’un côté, et Dieu de l’autre côté.
Les circonstances sont providentielles. C’est à dire que rien ne peut arriver dans la vie d’un croyant sans que cela ne soit permis par Dieu qui est souverain.
Les événements adverses, les circonstances défavorables, seront plus forts que nous, car nous n’avons pas d’emprise sur eux.
Il ne faut pas que cela fasse reculer ou brise notre foi, notre confiance en Dieu. Que cela ne nous fasse pas douter de l’amour, de la fidélité de Dieu.
Nous pouvons croire ce que la Bible dit : que le Christ Jésus est tout puissant, par exemple. Mais c’est tout autre chose que de vivre cette puissance, au quotidien, au sein de nos circonstances mauvaises, quand un événement dur nous atteint.
A travers les événements adverses, notre S.eigneur Jésus Christ veut nous enseigner qu’Il a autorité sur toutes choses : Il est le roi par excellence, Son règne est plus puissant que toutes circonstances défavorables, plus puissant même que la mort !
Tant que nous n’apprenons pas à voir le Christ Jésus venir dans nos circonstances pour y imposer Son autorité, la puissance de Son Règne, pour y amener Sa présence et Son changement : rien ne va changer dans nos vies.
Sans ce concret du Christ dans nos vies, tant que nous n’expérimentons pas ce changement dans les mauvaises circonstances, nous ne progresserons pas dans la foi chrétienne, nous ne saurons pas être heureux avec Dieu.
Comment le Christ Jésus vient-Il dans nos circonstances ?
Le Christ Jésus arrive dans nos circonstances pour changer nos vies, nos cœurs et y apporter la joie et la paix.
Le récit des deux disciples sur le chemin d’Emmaüs (Luc 24) nous enseigne que le Christ Jésus peut marcher avec nous sans que rien ne se passe. Ce n’est que lorsqu’Il va ouvrir nos yeux et que nous expérimentons Sa présence qu’il y a un bouleversement.
Jésus est entré dans les circonstances des deux disciples tristes et abattus, et par Sa parole et Sa présence change tout : ils sont passés de la tristesse à la joie, de la bouche fermée au témoignage tonitruant.
Pour en revenir à notre récit, nous apprenons que c’est Jésus Lui-même qui donne l’ordre à Ses disciples de traverser pour aller sur l’autre rive :« Aussitôt, Jésus obligea ses disciples à remonter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renvoyait la foule. » (v.45)
Les disciples viennent de vivre le miracle de la multiplication des pains.
Avant que la tempête arrive, le Christ Jésus sait bien ce qu’il va arriver, parce qu’Il est Dieu.
Mais c’est Lui qui oblige, qui force, leur demande comme une sainte obligation de traverser le lac.
Il va ainsi leur faire comprendre qu’Il est réellement Dieu, ayant pouvoir sur les éléments déchaînés de la nature.
Pendant que les disciples traversent, le S.eigneur reste à terre, et Se met à part pour prier (v.46).
Nous ne savons pas pourquoi Jésus prie exactement, mais c’est probablement pour Ses disciples, pour la mission que le Père Lui a confiée.
Aujourd’hui encore, le Christ intercède pour nous auprès du Père.
C’est une bonne nouvelle de savoir qu’Il ne perd aucune de Ses brebis (Jean 17)!
Le Christ Jésus ne nous perd pas de vue, comme on le voit au verset 48 :
« Le soir venu, la barque était au milieu de la mer, et lui, seul, à terre. Voyant qu’ils se battaient à ramer contre le vent qui leur était contraire, vers la fin de la nuit, il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. »
Le miracle prend place. Le Christ n’a pas besoin de barque pour traverser la mer : Il marche sur l’eau.
Cela nous rappelle Moïse qui a marché au milieu de la Mer Rouge quand la puissance de Dieu a séparé les hauts.
Le Christ Jésus Se présente comme le nouveau Moïse, plus grand que Moïse.
v.49-51 « En le voyant marcher sur la mer, ils crurent que c’était un fantôme et ils poussèrent des cris. Car ils le virent tous et ils furent affolés. Mais lui aussitôt leur parla ; il leur dit : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur. » Il monta auprès d’eux dans la barque, et le vent tomba. Ils étaient extrêmement bouleversés. »
Nous avons là le don de la présence du Christ : Jésus rassure Ses disciples.
En plus du miracle du Christ marchant sur les eaux, il y a surtout ce miracle : la présence du Christ Jésus, qui est un don pour nous. Sa présence calme la tempête et donne la paix, la sérénité !
Quand Il arrive dans nos circonstances, Sa présence doit :
- Apporter un changement, une différence
- Apporter la joie de vivre, un bien être
- Apporter la paix quand nos âmes sont agitées,
- Mettre de l’ordre au sein de nos troubles et de nos angoisses
Et même si les choses ne changent pas, nous nous changeons.
« Quel est donc celui-ci, qui commande même au vent et à l’eau, et à qui ils obéissent ? »
En voyant Jésus maîtriser la tempête et les eaux du lac, nous reconnaissons la divinité du Christ et nous L’adorons.
Par ce miracle, le Christ Jésus affirme Sa royauté sur la nature, sur les éléments même déchaînés.
Des tempêtes peuvent tout renverser, tout balayer dans notre vie, et nous nous demandons alors : « Où donc peut être Dieu ? »
Nos barques, nos vies peuvent être aussi bousculées. Ces tempêtes sont plus fortes que nous et nous devons l’accepter.
Nous n’avons pas le pouvoir sur la maladie, sur la mort, sur les crises, famines, etc.
Mais nous connaissons Celui qui est au-dessus de tout cela, Celui qui a un Nom au dessus de tous les noms, le Souverain roi de l’univers, le Maître des éléments.
Nous pouvons L’invoquer et Le voir venir dans nos circonstances !
C’est une leçon de vie : c’est en Dieu seul que nous devons placer toute notre confiance. Arrêtons de vouloir nous fabriquer des sécurités dans ce monde : biens matériels, appuis de gens puissants, etc.
Il n’y a rien dans ce monde, aucun lieu, aucune personne, aucune chose qui n’appartienne à Dieu.
Abandonnons Lui donc librement dès maintenant tout ce que nous sommes et ce que nous avons, car tout Lui appartient.
Les disciples, dont pourtant certains sont des pécheurs expérimentés, maîtrisant la navigation sur ces lacs, se battaient à ramer contre le vent.
Dans leur circonstance défavorable, seul le Christ Jésus était capable de changer le cours des choses, car Il est Dieu le seul à avoir la main mise sur Sa Création.
« C’est moi », « Je suis »
Regardons comment le Christ Jésus Se présente aux disciples : « Mais lui aussitôt leur parla ; il leur dit : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur. » » (v.50)
Avant tout Jésus parle. Le S.eigneur vient à nous souvent en parlant, pas en secouant tout, en faisant tout tomber. Il vient à nous avec Sa Parole.
A l’instant où nous ouvrons les Écritures, le Christ Jésus est déjà là !
Ce qu’Il va dire est remarquable :« Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur. »
Quand le Christ Jésus arrive avec ce « c’est moi », Sa présence rassure les disciples qui connaissent leur maître. La voix de notre maître suffit à calmer nos craintes.
Si nous fréquentons le Christ Jésus avant même que la tempête arrive, si nous Le connaissons intimement, Il viendra en disant « c’est moi », et cela nous rassurera déjà, cela suffira pour chasser les craintes.
Cette expression « c’est moi » traduit ici le grec « ego eimi », rendu ailleurs par « Je suis ».
Le Christ Jésus affirme « Je suis », et ce « Je suis » rassure et calme les disciples.
Ces mots identifient notre S.eigneur avec YHWH, tel qu’Il se révèle à Moïse dans le récit du Buisson Ardent : « Dieu dit à Moïse : « Tu parleras ainsi aux Israélites : « Yahvé, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob m’a envoyé vers vous. C’est là mon nom à jamais, c’est là mon mémorial de génération en génération. » (Exode 3.15)
Le Nom Éternel est la traduction du mot hébreux Yahvé (YHWH), qui signifie « Il est », « Celui qui est », « Je serai qui Je serai », « Je suis qui Je serai »… C’est à dire : « Ce que Je suis, tu le découvriras dans ce que Je serai et ferai avec toi, avec vous dans l’histoire. »
Quand le Christ dit « c’est moi / je suis », la signification remonte donc au Premier Testament. Il y a continuité de l’histoire et aussi une discontinuité : le Fils éternel est là et revendique, réaffirme qu’Il est Dieu.
Nous ne pouvons pas connaître Dieu simplement en priant. Nous apprenons qui est Dieu, nous connaissons Dieu, quand Dieu Se révèle dans les événements et dans les circonstances.
Nous apprenons ainsi que Dieu est puissant lorsqu’Il intervient et Se révèle comme le Dieu puissant dans une situation désespérée.
Quand le concret de Dieu pénètre notre monde, c’est dans ce qu’Il dit et fait que nous découvrons et reconnaissons l’identité du Seigneur.
Les circonstances défavorables permettent de tester notre foi, mais surtout de découvrir qui est Dieu, parce qu’Il vient se révéler dans ces circonstances là.
« Je suis ». Son Nom c’est Sa présence. Son Nom signifie :
- Compagnonnage : Il est AVEC nous.
- Fidélité : Il sera TOUJOURS avec nous.
Le Christ Jésus nous laisse ainsi cette grande promesse : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Matthieu 28.20)
Jésus promet : « Je ne vous laisserai pas orphelin. Je viens vers vous. »
Comment vient-Il vers nous ? C’est via Son Esprit Saint.
Quand le Saint Esprit est dans nos cœurs, au milieu de nous, le Christ est au milieu de nous.
Nous avons donc des raisons de faire confiance en notre Seigneur Jésus Christ. Et nous devons apprendre à cultiver cette confiance.
A travers les difficultés, nous apprenons à Lui faire confiance, de jour en jour. Le Seigneur nous promet Sa présence.
Ce « Je suis » satisfait pleinement tous les besoins de l’âme humaine :
- Quand nous sommes perdus, à un tournant de notre vie, le Christ Jésus nous dit « Je suis le chemin » (Jean 14.6)
- Quand nous sommes faibles, épuisés, le Christ Jésus nous dit « Je suis le bon berger » (Jean 10.14)
- Quand nous ne savons pas comment nous en sortir, le Christ Jésus dit « Je suis la porte » (Jean 10.9)
- Pour être sauvé, qui faut-il croire ? Le Christ Jésus nous dit « Je suis la vérité » (Jean 14.6)
- Quand nous avons faim de nourriture spirituelle, qui est mon pain frais ? Le Christ Jésus dit « Je suis le pain de vie » (Jean 6.35)
- Quand notre patience est à bout et que nous perdons courage, le Christ Jésus nous dit « Je suis l’étoile brillante du matin » (Apocalypse 22.16)
- Comment répartir mes libéralités ? Le Christ Jésus dit « Un seul est votre Directeur, le Christ » (Matthieu 23.10)
- Quand les ténèbres avancent dans ce monde, le Christ Jésus nous dit « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » (Jean 8.12)
- Quand je me dis que je ne peux pas porter de fruit, vers qui puis-je me tourner ? Le Christ Jésus dit « Je suis le cep et vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui Je demeure portera beaucoup de fruits »(Jean 15.5)
- Qui est digne que je perde ma vie pour la défense de Ses intérêts ? Le Christ Jésus dit « Je suis roi » (Jean 18.35), « Je suis le rejeton et la postérité de David » (Apocalypse 22.16), « Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J’étais mort ; Et voici, Je suis vivant au siècles des siècles. » (Apocalypse 1.17-18), « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11.25).
Celui qui met sa foi en Jésus, met sa foi en Celui qui est la résurrection et la vie. Il est donc appelé à la vie en plénitude dès maintenant et il lui est promis la vie éternelle par delà son décès.
Il nous manque encore du temps pour parler de tous les autres « Je suis » : « Je suis l’alpha et oméga », « Je suis le commencement et la fin », « Je suis le Fils de Dieu », « Je suis vivant aux siècles des siècles ».
Laissons le Christ Jésus être le premier dans nos vies.
Conclusion
La foi, la confiance en Jésus Christ ne doit pas être quelque chose d’abstrait : elle doit en pratique triompher des circonstances défavorables.
Soyons persuadés que le Christ Jésus est supérieur à nos montagnes de problèmes qui semblent insurmontables. Et laissons Le donc pénétrer dans nos circonstances.
Faisons attention à ce que nos cœurs ne soient pas endurcis, à cause de l’incrédulité, en pensant que le Christ Jésus n’est pas à la hauteur de toutes nos attentes.
Nous ne pouvons pas expérimenter les choses de Dieu si nous n’abandonnons pas tout au Seigneur.
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