Prédication Culte du 25 septembre 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« Comme de grandes foules accompagnaient Jésus, il se retourna vers ceux qui le suivaient et leur dit : Si quelqu’un vient à moi et n’est pas prêt à renoncer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix, et qui ne me suit pas, ne peut être mon disciple. En effet, si l’un de vous veut bâtir une tour, est-ce qu’il ne prend pas d’abord le temps de s’asseoir pour calculer ce qu’elle lui coûtera et de vérifier s’il a les moyens de mener son entreprise à bonne fin ? Sans quoi, s’il n’arrive pas à terminer sa construction après avoir posé les fondations, il risque d’être la risée de tous les témoins de son échec. « Regardez, diront-ils, en voilà un qui a commencé à construire et qui n’a pas pu terminer ! » Ou bien, supposez qu’un roi soit sur le point de partir en guerre contre un autre. Ne prendra-t-il pas le temps de s’asseoir pour examiner s’il peut, avec dix mille hommes, affronter celui qui est sur le point de marcher contre lui avec vingt mille ? S’il se rend compte qu’il en est incapable, il lui enverra une délégation, pendant que l’ennemi est encore loin, pour négocier la paix avec lui. Il en est de même pour vous ; celui qui n’est pas prêt à abandonner tout ce qu’il possède, ne peut pas être mon disciple.
Le sel est une bonne chose, mais s’il devient insipide, comment lui rendra-t-on sa saveur ? On ne peut plus l’utiliser, ni pour la terre, ni pour le fumier. Il n’y a plus qu’à le jeter. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »
(Luc 14.25-35)
Introduction
La passage de ce jour se place aussitôt après les propos de table du Christ (v.1-24) où l’abaissement est présenté comme la seule attitude permettant de recevoir le Royaume de Dieu.
Le passage d’aujourd’hui est tout entier centré sur les exigences qu’impose l’état de disciple.
Un certain nombre de textes des évangiles présentent les exigences du Christ à l’égard de Ses disciples.
Nous ne pouvons atténuer la radicalité des paroles du Christ Jésus.
Tout le monde est invité à suivre le Christ Jésus. Mais il n’est pas si facile de venir à Lui, et surtout de demeurer avec Lui.
Les avertissements dans ces versets viennent, en quelque sorte, freiner l’enthousiasme de ceux qui se sont décidés sans réfléchir.
Être avec le Christ Jésus, être Son disciple est une exigence absolue : pour Le suivre, il faut être prêt à tout, Le préférer à tout.
Pour celui qui s’engage à Sa suite, le Christ Jésus doit l’emporter sur tout : famille, métiers, biens…
Le suivre sur Sa route se fera parfois au prix de séparations déchirantes et de renoncements à bien des projets.
Le Christ doit être toujours préféré à tout :
Cet enseignement radical vient de Jésus.
Par radicalisme, nous entendons : la primauté absolue que doit avoir la personne de Jésus Christ dans les choix de la vie de Son disciple.
Le disciple est au Christ ; une relation d’amour existe entre le Rabbi Jésus et Son disciple.
Le Christ Jésus insiste à plusieurs reprises (v.26, 27 et 33) : celui qui ne Le suit pas selon les exigences qu’Il a posées, ne peut pas être Son disciple.
Quelque soient nos besoins et nos attentes, Le Christ Jésus nous rencontre au travers de Sa Parole, non pas pour donner une solution à des besoins terrestres, mais Il se donne Lui-même comme étant la vie de victoire, le chemin qui mène au Père.
v.25 Vivre ce passage selon le contexte
« Comme de grandes foules accompagnaient Jésus, il se retourna vers ceux qui le suivaient et leur dit :»
Nous voyons que de grandes foules suivaient le Christ, au delà des douze apôtres.
On pourrait voir ces nombreux gens comme des sympathisants.
L’heure ici est décisive : le Christ est en route vers Jérusalem pour y être mis à mort.
Pourtant, Il continue à prendre le temps d’enseigner : il faut que tous sachent à quel prix on devient et on demeure disciple du Christ.
Le Christ Jésus invite à réfléchir lorsqu’on veut venir après Lui pour Le suivre. Il met en garde contre tout suivisme irréfléchi, basé que sur des émotions.
Ses exigences radicales sont adressés à des personnes de chair, qui eux aussi avaient leurs soucis, leurs problèmes comme nous aujourd’hui.
v.26 Haïr les siens dans le sens de ne pas les préférer au Christ
« Si quelqu’un vient à moi et n’est pas prêt à renoncer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »
La condition est posée : pour Jésus, le vrai disciple est celui qui :
- renonce à sa propre vie,
- qui se charge de sa croix,
- qui marche en Le suivant en restant en communion avec Lui.
Ce passage oppose l’action de « venir à Jésus », qui marque le désir d’être Son disciple, au fait d’être dans « l’incapacité d’être vraiment Son disciple ».
Le Christ donne les raisons de cette incapacité, en donnant une vision plus profonde des conditions pour être disciple.
Il ne s’agit pas de suivre le Christ Jésus de loin, Le trouver sympathique et penser que ce serait suffisant pour entrer avec Lui dans la gloire.
« Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »
Les paroles du Seigneur semblent choquantes, pourtant c’est bien le verbe « haïr » qui est utilisé ici, dans le texte original grec.
Il faut comprendre ce verset en relation avec le verset 27 : « Et quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. »
Haïr sa propre personne constitue un préalable à porter sa croix, c’est à dire être prêt à mourir comme le Christ est mort.
Être prêt à renoncer à tout attachement humain constitue un préalable pour être le disciple du Christ Jésus.
Il s’agit de mourir à soi-même.
Le Christ réaffirme pourtant ailleurs «… Honore ton père et ta mère. » (Marc 10.19)
Tiendrait-Il deux langages contradictoires ?
Son enseignement n’est pas incohérent : dans la Parole du Christ Jésus, l’expression « haïr [sa famille] » sert à mettre en valeur le fait d’être Son disciple.
Elle signifie qu’être disciple de Jésus doit l’emporter sur tout le reste, même les choses les plus sacrées.
En effet, le commandement d’honorer ses parents est bien un commandement donné par Dieu Lui-même.
La famille est certes une des réalités les plus importantes, mais elle doit être moins importante que d’être le disciple de Jésus.
Jésus n’exige pas de Ses disciples qu’ils abandonnent, détestent ou méprisent leur famille, mais qu’ils sachent que pour eux désormais le plus important c’est d’être Ses disciples.
Le Christ Jésus n’incite pas à la haine, Il entend simplement que Ses disciples sachent reconnaître ce qui est le plus important pour eux : être disciple c’est emprunter le même chemin que Lui, un chemin d’abnégation, d’abandon, de renoncement à soi-même.
Le Christ Jésus énumère ici les êtres qui sont les plus chères à l’homme.
Les nôtres ne doivent pas prendre, dans nos vies, une place au-dessus du Christ Jésus, de Son Église, de Sa volonté, de ce qu’Il met en œuvre… Nous devons en tout premier lieu être préoccupés par la gloire de Dieu et l’avancement de Son royaume.
Le disciple doit vivre comme ce qu’a évoqué l’apôtre Paul, « comme si » :
« Voici ce que je dis, frères: le temps est court; désormais que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui pleurent comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s’ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s’ils ne possédaient pas, et ceux qui usent du monde comme s’ils n’en usaient réellement pas, car la figure de ce monde passe. » (1 Corinthiens 7.29-31, lire jusqu’à 35)
v.27 Porter sa croix
« Celui qui ne porte pas sa croix, et qui ne me suit pas, ne peut être mon disciple. »
Porter sa croix revient à renoncer à faire de soi-même le but ultime de sa vie, l’idole devant laquelle on s’incline.
Il s’agit de quitter son propre chemin.
Le disciple doit être prêt à porter chaque jour le poteau du condamné à mort et suivre le Christ partout où Il veut nous mener.
Il s’agit de mettre le Christ devant : un disciple suit Son maître.
Ce n’est pas une contrainte mais il y a de la joie de suivre un maître tel que le Christ Jésus !
En effet, le Christ Jésus a pris un chemin qui arrive au Ciel, dans la sphère de la présence éternelle de D.ieu. De même Son disciple y arrivera en Le suivant pas à pas.
v.28-33 S’asseoir et calculer si on est prêt
L’honnêteté du Christ Jésus est marquante !
Dans les versets 28 à 33, Il va utiliser son style favori, la parabole, pour emmener les aspirants disciples à réfléchir avant de s’engager.
Il donne ici deux paraboles :
- Celle de la construction d’une tour, et la nécessité de vérifier qu’on a les moyens de mener les travaux jusqu’au bout;
- Celle d’un roi sur le point d’aller en guerre, mais qui doit s’assurer qu’il a les moyens militaires d’affronter son ennemi, sans quoi il est préférable de négocier la paix.
Ce sont deux exemples admirables choisis pour nous montrer qu’il faut bien peser l’effort à faire.
Le mot qui revient dans ce passage c’est « s’asseoir » : il s’agit d’étudier sérieusement les conditions du problème, les chances de succès, d’abord objectivement puis conditionnellement par rapport à la situation personnelle.
Le Christ Jésus nous parle simplement : engager les travaux et ne réfléchir qu’ensuite à conduit nombre d’hommes à de grandes souffrances.
Il est impossible d’être disciple de Jésus si on ne choisit pas renoncement total.
Quand on s’engage à Le suivre, on ne peut plus s’arrêter.
Il nous avertit donc parce qu’Il ne veut pas d’un fiasco pour nous.
Il est important de bien réfléchir car les exigences présentées sont extrêmes : « Quiconque ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut pas être mon disciple ! » (v.33)
Le Christ Jésus laisse la liberté de dire oui ou de dire non. Il ne contraint personne à Le suivre. Cependant, il faudra faire face aux conséquences de ses choix.
v.34-35 Le sel inutile
« Le sel est une bonne chose, mais s’il devient insipide, comment lui rendra-t-on sa saveur ? On ne peut plus l’utiliser, ni pour la terre, ni pour le fumier. Il n’y a plus qu’à le jeter. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »
Le sel est une chose utile, mais s’il devient insipide il n’est plus bon à rien, et on ne peut lui rendre sa saveur.
Le croyant qui ne suit pas les exigences du Seigneur ne sert plus à rien : ni dans le Royaume de Dieu, ni dans le monde.
Celui qui ne vit au final que pour lui-même et ses propres besoins n’est plus utile.
Le disciple doit être utile à l’Église, dans sa famille, son voisinage, sa ville, son entreprise, etc. Il doit être une lumière de Dieu pour ceux qui sont dans les ténèbres.
Selon le point de vue du Christ Jésus : notre utilité dépend du respect de Ses exigences.
Conclusion
Voulons nous être réellement disciple du Christ ?
Réfléchissons, décidons nous : voyons si nous consentons à devenir disciples du Christ Jésus.
Vers qui vont la majorité de nos pensées ? Vers quoi va la plus grande partie de notre argent ? Qu’est-ce qui nous motive ? Qu’est-ce qui nous pousse à agir ?
Un disciple est fidèle, parle de l’Evangile aux autres, veut voir des âmes sauvées, prie, loue, médite les Écritures, partage ses biens, donne pour l’avancement du Royaume de Dieu, met ses qualités et dons au service de l’Église.
Leave a Reply