Prédication Culte du 24 juillet 2022 par le Frère Fortune Massamba
« Jésus leur dit une parabole, pour montrer qu’il faut toujours prier et ne pas se lasser. Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n’avait d’égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de mon adversaire. Pendant longtemps il ne voulut pas. Mais ensuite il dit en lui-même : Bien que je ne craigne pas Dieu et que je n’aie d’égard pour personne, néanmoins parce que cette veuve me cause des ennuis, je lui ferai justice, de peur que jusqu’à la fin, elle ne vienne me casser la tête. Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tarderait-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Luc 18:1-8
Introduction
Le Christ Jésus utilisait souvent des paraboles pour parler au peuple, telles que celles des Dix Vierges, du Bon Samaritain, de l’Homme riche et de Lazare.
On dénombre plus d’une cinquantaine de parabole dans la Bible.
La parabole, tirée du mot grec ‘παραβολή’ traduit l’hébreu ‘מָשַׁל (mashal)’, qui signifie comparaison, image, proverbe, dicton, satyre, énigme,
Le texte de ce jour obéit à la logique de ce langage imagé.
On ne retrouve cette parabole que chez l’Évangéliste Luc.
Par cette parabole, le Christ nous fait comprendre le bien fondé de la persévérance, de l’insistance dans nos prières.
Le contexte général de notre texte, au chapitre précédent, nous présente le Christ traitant des occasions de chutes, de la foi, de l’ingratitude (à l’occasion de la guérison de dix lépreux dont un seul, un samaritain, vient Le remercier), de la venue du Règne de Dieu.
Dans le contexte immédiat, chapitre 18, à la suite de notre texte d’aujourd’hui, vient la fameuse parabole du pharisien persuadé d’être juste qui méprisait le collecteur des taxes alors qu’ils priaient au Temple.
La parabole
Dans notre récit, un juge injuste, qui n’était pas équitable, qui ne craignait pas Dieu n’ayant d’égard pour personne était confronté à une veuve.
Il semblait être seul à exercer sa fonction dans une petite ville, sans supervision. et pouvait faire traîner les procédures à sa guise.
En ce temps là, être veuve c’était vivre une situation précaire.
Dans les Saintes Écritures, la situation des veuves étaient souvent assimilés à celle de l’immigré et de l’orphelin. Il y avait des dispositions spéciales dans la Torah pour qu’ils ne soient pas maltraités.
La veuve est l’incarnation de la dépendance et de la fragilité sociale. Elle est le symbole même de ces pauvres sans ressources, sans recours, sans appuis, ni aides pour s’imposer face à l’exploitation d’adversaires plus puissants ou riches.
Malgré sa faiblesse, la veuve ne veut pourtant pas lâcher prise et réclame qu’il lui soit fait justice.
Pendant longtemps, le juge ne bronchait pas et ne voulait pas dire le droit.
Luc insiste sur la durée de cette situation : le juge avait une volonté d’immobilisme.
Il y a « néanmoins » un point de rupture.
Après un certain temps, ce juge décide d’accéder à la requête de la veuve.
Il ne le fait pas par crainte de Dieu ou par égards pour qui que ce soit.
C’est à cause du harcèlement de cette veuve, c’est parce qu’il veut retrouver sa quiétude, son confort, que ce juge capitule et se range à l’intention de la veuve.
Pour nous aujourd’hui
Ces deux types de personnages, le juge inique et la veuve, ont leur équivalents encore aujourd’hui.
Nous ressemblons parfois à ce juge, esquivant, ou accédant difficilement aux requêtes de nos prochains, traînant des pieds pour aider nos frères et sœurs.
Sachons sans cesse nous remettre en question et changeons d’attitude.
Cette parabole nous enseigne sur la prière :
La nécessité d’une prière constante et permanente envers Dieu.
Le juge inique ici est mis en comparaison avec notre Père céleste, qui est Lui, juste et équitable, et qui en plus aime Ses enfants.
Nous savons que Dieu est juste, impartial :
- « Saraï dit à Abram: » L’outrage qui m’est fait tombe sur toi. J’ai mis ma servante dans ton sein et, quand elle a vu qu’elle avait conçu, elle m’a regardée avec mépris. Que Yahweh juge entre moi et toi ! « (Genèse 16.5)
- « Dieu est un juste juge…» (Psaume 7.12a)
La veuve symbolise les élus de Dieu qui crient à Lui.
Le Christ dit au verset 7 : « Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tarderait-il à leur égard ? »
Le Christ Jésus nous encourage à persister dans la prière, sans jamais fléchir !
Il faudrait continuellement nous adresser a Dieu dans toutes les circonstances
Même si Dieu paraît tarder à répondre, Il finira par répondre sans nul doute.
L’apôtre Paul recommande ainsi : « Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans la tribulation. Persévérez dans la prière. » (Romains 12.12)
Dans le catéchisme de Westminster, il est demandé (question 98) « Qu’est-ce que la prière ? »
La réponse est : « La prière est l’acte par lequel nous présentons à Dieu nos désirs pour des choses conformes à sa volonté, au nom du Christ, en confessant nos péchés et en reconnaissant, avec actions de grâces, Ses gratuités »
En résumé : « Prier c’est demander à Dieu des choses qu’Il a promises ».
La prière qui est agréée par Dieu est celle qui est conforme à Sa volonté.
Selon le dictionnaire biblique, le croyant doit prier le Père pour que Sa volonté se réalise sur terre, et il doit s’efforcer de discerner quelle est précisément la volonté divine sur lui, grâce à l’Esprit saint qui lui révèle les secrets du dessein du Seigneur.
N’oublions pas que c’est Dieu, par Son Esprit, qui opère dans le croyant le vouloir et le faire pour que nous puissions accomplir Sa volonté.
Il nous est recommandé : « Priez sans cesse. » (1 Thessaloniciens 5.17)
Ceci implique que nous entretenions une communion ininterrompue avec Dieu dans notre esprit.
Si un juge, injuste et impie, peut être forcée à agir à cause des recriminations d’une pauvre veuve, à combien plus forte raison Dieu agira pour défendre Ses élus lorsqu’ils L’implorent.
Dans Sa suprême souveraineté Dieu répond de la manière qu’Il veut, en nous exauçant ou pas.
Parfois, ce qui nous semble être du retard dans la réponse divine, est un temps qui met à l’épreuve et fait mûrir notre patience.
Nous avons l’assurance d’être entendu par Dieu :
- « Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu est celui qui justifie ! Qui les condamnera ? Le Christ-Jésus est celui qui est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » Romains 8.33-34)
- « Je m’épuise à crier, mon gosier se dessèche, mes yeux défaillent dans l’attente de mon Dieu. » (Psaume 69.4)
- « […] le Seigneur ne retarde pas (l’accomplissement de) sa promesse, comme quelques-uns le pensent. Il use de patience envers vous, il ne veut pas qu’aucun périsse, mais (il veut) que tous arrivent à la repentance. » (2 Pierre 3.9)
Au verset 8, le Christ poursuit : Dieu fera rapidement justice à ceux qui Le cherchent de tout cœur :
- « C’est de là aussi que tu rechercheras l’Éternel, ton Dieu; tu le trouveras, si tu le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme. » ( Deutéronome 4.29)
- « Et moi, je vous dis : Demandez et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. » (Luc 11.9)
- « Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. »(Jean 14.14)
- Dans Son amour infini, Dieu déclare : « Moi j’aime ceux qui m’aiment, et ceux qui me recherchent me trouvent. » (Proverbes 8.17)
Enfin le Christ s’interroge : « Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Cette interrogation du Christ, Lui le Fils de l’homme, n’est pas que réthorique.
Nous avons les récits de jugement de Dieu sur la Terre dans les chapitres de Genèse 6 à 9 (le Déluge où seules les vies de Noé, sa famille et des animaux ont été préservées), et 18 à 19 (la destruction de Sodome et Gomorrhe, où seules les vies de Lot et ses filles ont été sauvées).
Le jugement final arrive.
Le Christ reviendra dans la gloire, de façon visible : « Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l’avez vu aller au ciel. » (Actes 1.11)
Il reviendra pour juger les vivants et les morts et installer Son Royaume définitivement.
Qui héritera de la vie éternelle dans ces circonstances ? L’une des clefs est d’avoir une foi vivante :
- « Or la foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. » (Hébreux 11.1)
Les vrais croyants persévéreront parce que c’est le Christ qui les préservent : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers; que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Thessaloniciens 5.23)
Conclusion
« Car vous savez vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. » (1 Thessaloniciens 5.2)
Notre dépendance à la prière est capitale, vitale pour notre salut. Veiller et prier est la clef pour ne pas être surpris lors du retour du Seigneur.
Ne nous lassons pas de prier.
Si le juge inique, qui paraissait implacable, s’est laissé fléchir par une pauvre veuve, comment notre Père ne nous entendra-t-il pas ?
Sollicitons Le sans cesse !
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