Prédication Culte du 17 juillet 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« 4 Le roi se rendit à Gabaon pour y offrir un sacrifice car c’était le principal haut lieu — Salomon offrira mille holocaustes sur cet autel.
5 A Gabaon, le SEIGNEUR apparut à Salomon, la nuit, dans un rêve ; Dieu lui dit : « Demande ! Que puis-je te donner ? »
6 Salomon répondit : « Tu as traité ton serviteur David, mon père, avec une grande fidélité parce qu’il a marché devant toi avec loyauté, justice et droiture de coeur à ton égard, tu lui as gardé cette grande fidélité en lui donnant un fils qui siège aujourd’hui sur son trône. 7 Maintenant, SEIGNEUR, mon Dieu, c’est toi qui fais régner ton serviteur à la place de David, mon père, moi qui ne suis qu’un tout jeune homme, et ne sais comment gouverner. 8 Ton serviteur se trouve au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, peuple si nombreux qu’on ne peut ni le compter ni le dénombrer à cause de sa multitude. 9 Il te faudra donner à ton serviteur un coeur qui ait de l’entendement pour gouverner ton peuple, pour discerner le bien du mal ; qui, en effet, serait capable de gouverner ton peuple, ce peuple si important ? »
10 Cette demande de Salomon plut au Seigneur. 11 Dieu lui dit : « Puisque tu as demandé cela et que tu n’as pas demandé pour toi une longue vie, que tu n’as pas demandé pour toi la richesse, que tu n’as pas demandé la mort de tes ennemis, mais que tu as demandé le discernement pour gouverner avec droiture, 12 voici, j’agis selon tes paroles : je te donne un coeur sage et perspicace, de telle sorte qu’il n’y a eu personne comme toi avant toi, et qu’après toi, il n’y aura personne comme toi. 13 Et même ce que tu n’as pas demandé, je te le donne : et la richesse, et la gloire, de telle sorte que, durant toute ta vie, il n’y aura personne comme toi parmi les rois. 14 Si tu marches dans mes chemins, en gardant mes lois et mes commandements comme David, ton père, je prolongerai ta vie. »
15 Salomon se réveilla ; tel fut son rêve. — Il rentra à Jérusalem et se tint devant l’arche de l’alliance du SEIGNEUR. Il offrit des holocaustes et des sacrifices de paix, et il fit un banquet pour tous ses serviteurs. »
1 Rois 3.4-15
Introduction
Ce récit nous interroge sur le genre de requêtes que nous adressons à Dieu : Que demander à Dieu ?
La réponse selon le texte que nous lisons aujourd’hui, c’est qu’il faut demander le don d’un cœur écoutant, un cœur sage, un cœur intelligent.
Cette prière de Salomon doit nous servir d’exemple. C’est un modèle de discernement et de désintéressement.
Il est important pour nous de nous calquer sur les éléments de cette prière.
Le S eigneur pose une question (v.5) : « Demande ! Que puis-je te donner ? »
C’est là une invitation à la prière.
Nous devons présenter nos requêtes au Seigneur.
Que signifie prier ? Prier c’est demander à Dieu des choses qu’Il a promises. Il a fait des promesses et Il tient parole.
Ici le Seigneur ouvre une opportunité remarquable pour le roi Salomon : Il lui ordonne « Que veux-tu ? ».
C’est une opportunité mais c’est aussi un test pour voir ce qui est important pour Salomon, pour mesurer la hiérarchie de ses requêtes.
Nous aussi nous avons toute une foule de besoins. Et nous avons ce privilège d’enfants de Dieu de pouvoir aller vers notre Père pour demander des choses.
Mais est-ce que notre réponse à une telle injonction du Seigneur ressemblerait à celle de Salomon ? Rien n’est moins sûr.
Nous prions tous constamment avec l’espoir que le Seigneur nous entende, comme l’exprime le psalmiste : « Le soir, le matin, et à midi, je soupire et je gémis, et il entendra ma voix. » (Psaumes 55.18)
Au verset 10 de notre récit, nous lisons que « cette demande de Salomon plut au Seigneur ».
Nous avons donc là une grande motivation pour étudier la demande de Salomon, car nous voulons comprendre les éléments de cette prière qui furent bons aux yeux de Dieu !
v.5 D ieu nous invite à prier
« A Gabaon, le SEIGNEUR apparut à Salomon, la nuit, dans un rêve ; Dieu lui dit : Demande ! Que puis-je te donner ? »
C’est Dieu qui invite à prier, Il nous invite à aller vers Lui, nous adresser à Lui pour Lui demander des choses :
- « Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. » (Mathieu 7.7)
- « Tout ce que vous demanderez dans une prière pleine de foi, vous l’obtiendrez. » (Mathieu 21.22)
v.6 Reconnaître la fidélité de Dieu
En réponse à la question de Dieu, Salomon reconnaît tout d’abord les actions passées de Dieu : Son amour fidèle et Sa justice conforme à l’Alliance.
Il fait mémoire des actes bienveillants du Seigneur et il souligne son appréciation des qualités du Seigneur (bonté, grande fidélité, bienveillance).
En un mot, Salomon loue le Seigneur.
La Bible emploie un vocabulaire superlatif pour parler de la fidélité de Dieu.
La fidélité du Seigneur est remarquable, immense, précieuse.
Le psalmiste affirme ainsi : « Éternel ! Ta bonté atteint jusqu’aux cieux, Ta fidélitéjusqu’aux nues. » (Psaume 36.5)
Le mot fidélité, en hébreu, implique quelque chose de consistant, de robuste, qui ne bouge pas.
La fidélité de Dieu est souvent associée à Sa bonté paternelle envers le peuple de l’Alliance, comme lorsqu’Il Se révèle à Moïse : « Et l’Éternel passa devant lui, et s’écria : L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité… » (Exode 34.6)
Le psalmiste dit ailleurs : « De génération en génération ta fidélité subsiste. Tu as fondé la terre et elle demeure ferme. » (Psaume 119.90)
Tout au long de l’histoire du Salut la fidélité divine se révèle immuable. Face à la constante infidélité de l’homme, Dieu, Lui reste fidèle.
Dieu est le rocher de Son peuple : « Il est le rocher; ses œuvres sont parfaites, Car toutes ses voies sont justes ; C’est un Dieu fidèle et sans iniquité, Il est juste et droit. » (Deutéronome 32.4)
Dieu est et reste ce roc fiable hors duquel rien ne tient.
Ce Nom de rocher attribué à l’Éternel symbolise Son immuable fidélité, la vérité de Ses paroles, la solidité de Ses promesses.
Dieu ne ment pas, ni ne se rétracte, Dieu ne varie pas. Son dessein s’exécute par la puissance de Sa Parole :
- « Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. »(Ésaïe 55.11)
- « O Éternel ! Tu es mon Dieu ; Je t’exalterai, je célébrerai ton nom, Car tu as fait des choses merveilleuses ; Tes desseins conçus à l’avance se sont fidèlement accomplis. » (Ésaïe 25.1)
- « Car je suis l’Éternel, je ne change pas…» (Malachie 3.6)
Salomon se souvient donc de la fidélité de Dieu dans le passé et l’actualise dans le présent.
Comment la fidélité de Dieu se manifeste-t-elle ? Elle se manifeste par l’infaillible accomplissement de Ses promesses.
Dieu ne déçoit jamais ceux qui ont fait confiance en Sa Parole.
Par exemple, Abraham a fait l’expérience de la fidélité de Dieu, même si il a attendu un quart de siècle la naissance de l’héritier promis.
Par le sacrifice du Christ Jésus nous sommes cette nouvelle génération qui sommes entrées dans cette Alliance de Dieu, commencée depuis la Genèse, et renouvelée sans cesse au cours du Premier Testament.
Salomon savait que son intronisation était une preuve de la fidélité de Dieu par rapport aux promesses qu’Il avait faites à David son père. Dieu lui avait promis qu’il aurait toujours un de ses descendants sur le trône.
v.7 Être conscient que Dieu est là
Un autre élément de cette prière qui plut au Seigneur c’est que lorsque Salomon s’approche de Dieu, il croit que Dieu est là.
Salomon était très conscient qu’il se tenait devant Dieu, que l’Éternel était bien là, présent. Il n’était pas dans un simple formalisme, dans de l’habillage spirituel.
Dans sa prière, Salomon utilise, en hébreu, le nom ‘Yahvé’, qui est le nom qui caractérise les rapports de Dieu avec Son peuple. Il implique toujours Sa présence et Son action.
Ce nom signifie : « Je suis réellement présent, prêt à secourir et à agir comme Je l’ai toujours fait. »
Plus que la simple existence de Dieu, ce nom donne un solide fondement à la demande de Salomon.
Salomon est conscient qu’il est devant Yahvé.
C’est le Nom que l’Éternel avait révélé à Moïse dans le désert, « Je suis celui qui suis », c’est à dire ;
- Je suis l’Existant,
- Je suis Celui en qui toute la puissance de l’être est mise à votre service,
- Je suis Celui sur lequel on peut compter,
- Je suis là, avec vous, pour vous, vous pouvez compter sur moi, vous pouvez vous appuyer sur moi, vous ne serez pas déçus
- Je suis la cause de ce qui est, c’est à dire c’est Moi qui amène à l’existence,
- Je suis Celui qui crée, et ayant vu votre misère, J’ai pris compassion de vous et j’ai décidé de vous délivrer et de vous sauver.
Le Nom de Dieu c’est Sa personne, Son caractère, Son autorité, Son pouvoir et Sa réputation.
Salomon s’adresse à l’É.ternel en L’appelant « mon Dieu », il a bien une relation avec Lui. Ce n’est pas que le Dieu de son père ou de ses ancêtres.
Comme lui, le Christ Jésus nous invite à prier Dieu comme étant notre Père avec qui nous avons une intimité : « Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra… » (Matthieu 6.6)
Nous devons être conscients que nous nous tenons devant le Seigneur, souverain maître de l’univers.
L’auteur de la lettre aux Hébreux précise : « Or sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. »(Hébreux 11.6)
Oui, Dieu regarde les cœurs. Et prions avec l’assurance que Dieu exauce.
v.7 Prier avec humilité
La suite du verset 7 nous enseigne que Salomon prie avec humilité, confessant son manque d’expérience face au grand privilège de devoir diriger le peuple de Dieu.
Approchons-nous aussi de Dieu avec des cœurs contrits, nous prosternant devant le Saint ! Nous ne sommes pas là pour Lui intimer quoi que ce soit !
En parlant d’humilité, le Christ Jésus affirme : « C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux… » (Matthieu 18.4)
Comme dans la parabole de Luc 18.914, ne soyons pas comme ce pharisien priant en étant imbu de lui-même (moi, je, moi, je), mais comme cet humble publicain qui disait « mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! »
v.9 Demander un cœur qui entende
Salomon reconnaissait qu’il manquait d’expérience et a donc exprimé son appréhension face à la lourde tâche qui l’attendait.
Salomon sollicite de Dieu un cœur qui entende pour bien accomplir ses devoirs de roi, en discernant le bien du mal.
Il demande un cœur qui ait de l’entendement, un cœur plein de jugement,
un cœur d’intelligence, attentif, un cœur écoutant, un cœur docile, un cœur qui s’attache à la loi et à la justice de Dieu, un cœur attentif à la voix de Dieu.
Salomon demande la sagesse, la finesse de l’intelligence, la compréhension.
Salomon sait que le cœur est à la base de tout. Dans la culture hébraïque le cœur est le siège des sentiments, de l’intelligence, de la volonté…
Salomon demande une sagesse pratique pour juger le peuple de Dieu, pour discerner le bien du mal.
Cette prière de Salomon est vraiment d’actualité, car nous sommes souvent têtus et ne faisons pas cas de ce que Dieu dit.
On peu appliquer cette demande aux situations et responsabilités qui sont les nôtres :
- Seigneur donne moi un cœur attentif.
- Donne moi la compréhension intelligente des gens avec qui je vis.
- Seigneur aide moi à voir, à écouter, à interpréter pour que je sache discerner le bien du mal.
- Seigneur donne moi un cœur sage, donne moi de la sagesse et de l’intelligence au quotidien pour faire de bons choix, pour encadrer ceux dont je suis responsables, les guider, pour cadrer ma propre vie. Qu’il y ait en moi la crainte de Ton Nom, que je sois un modèle.
- Seigneur, donne moi un cœur qui T’aime.
- Remplis moi de sagesse pour que je ne me laisse emporter à aucun excès de pessimisme ou d’optimisme.
- Seigneur, apprends moi à être docile, à être prêt à changer mes projets, même légitimes, pour suivre les voies que Tu proposes. S eigneur donne moi une direction.
Le serviteur disciple écoutera toujours son Maître.
Salomon, petit et incapable, est aussi désintéressé et il ne veut que servir le peuple de Dieu.
Comprenons bien : nos requêtes révèlent qui nous sommes.
Conclusion
Nous devrions aimer Dieu simplement pour qui Il est et non pas en vue de recevoir Ses bénédictions.
Le Christ nous ordonne : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6.33)
Nous devrions dépoussiérer notre liste de prières, en cherchant le don d’un cœur obéissant en tout premier, un cœur tout simple qui craint le S.eigneur.
Dieu entend la prière et accorde Sa grâce.
Ayons foi en Lui et prions en ayant l’assurance qu’Il nous répondra :
- « […] et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. » (Jean 14.13-14)
- «[…] tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera. »(Jean 15.16)
Inspirons nous du Psaume 86 pour notre requête principale : « Enseigne-moi tes voies, Éternel ! Je marcherai dans ta vérité. Donne-moi un cœur tout simple, que je craigne ton nom. » (v.11)
Leave a Reply