Prédication culte du 26 Juin 2022 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair. Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité, non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise, avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. »
Romains 8.12-21
« Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! »
Galates 4.6
Rappel
Nous revenons sur le privilège d’être un enfant de D.ieu.
Dieu nous a tous créés et nous a donné la vie. Mais tous ne sont pas enfants de Dieu.
Tout commence avec le Christ Jésus : « «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. […] Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. […] Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » (Jean 1.1-2, 4-5, 11-13)
Ainsi à tous ceux qui, à l’écoute de la Parole de Dieu, ont reçu le Christ par le pouvoir et la puissance du Saint Esprit, sont devenus enfants de Dieu.
L’apôtre Paul écrit ainsi : «Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! » (Galates 4.6)
Sans le Saint Esprit, on ne peut pas être chrétien. Dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul est très clair : « Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. »
(Romains 8.8-9)
Par contre, celui qui a le don de l’Esprit Saint a l’assurance d’une résurrection à la fin des temps. L’Esprit Saint est un comme un sceau, la garantie de la résurrection finale : « Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Romains 8.11)
Il est l’Esprit de vie et Il donne la vie là où Il est. Sa présence est toujours identifiée à cause de la vie spirituelle qu’Il infuse et diffuse.
C’est une grâce que Dieu nous donne, lorsqu’Il nous sauve, de vivre au dedans de nous par Son Esprit Saint.
Nous sommes dans la position de débiteurs, nous sommes redevables envers notre Libérateur ! Nous ne sommes plus dans la mort mais nous avons reçu l’Esprit de vie.
Les versets 12 et 13 de notre chapitre nous mettent devant un choix entre :
- La chair (notre nature humaine corrompue, sans Dieu) et l’Esprit
- La vie et la mort
« Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez… » (Romains 8.13)
L’apôtre ajoute ensuite : « car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. » (Romains 8.14)
Que signifie « être conduit par l’Esprit » ? Nous avons vu précédemment qu’il s’agissait principalement de faire mourir les œuvres de la chair.
Le chapitre 5 de la lettre aux Galates nous présente ce catalogue de vices qui caractérisent ceux qui vivent selon la chair : « Voici donc ce que j’ai à vous dire : laissez le Saint-Esprit diriger votre vie et vous n’obéirez plus aux désirs de votre propre nature. Car notre propre nature a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit a des désirs contraires à ceux de notre propre nature : ils sont complètement opposés l’un à l’autre, de sorte que vous ne pouvez pas faire ce que vous voudriez. Mais si l’Esprit vous conduit, alors vous n’êtes plus soumis à la loi. On sait bien comment se manifeste l’activité de notre propre nature : dans l’immoralité, l’impureté et le vice, le culte des idoles et la magie. Les gens se haïssent les uns les autres, se querellent et sont jaloux, ils sont dominés par la colère et les rivalités. Ils se divisent en partis et en groupes opposés ; ils sont envieux, ils se livrent à l’ivrognerie et à des orgies, et commettent d’autres actions semblables. Je vous avertis maintenant comme je l’ai déjà fait: ceux qui agissent ainsi n’auront pas de place dans le Royaume de Dieu. » (Galates 5.16-21)
Mais la présence de l’Esprit amène toujours à renoncer à ce qui est notre nature humaine corrompue et à aspirer aux choses d’en haut, désirer toujours de plus en plus voir la gloire de Dieu :
« Mais ce que l’Esprit Saint produit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. La loi n’est certes pas contre de telles choses ! Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont fait mourir sur la croix leur propre nature avec ses passions et ses désirs. L’Esprit nous a donné la vie ; laissons-le donc aussi diriger notre conduite. »
(Galates 5:22-25)
Être un enfant de Dieu, être né de Dieu est une grâce mais il faut aussi marcher, se conduire comme un enfant de Dieu.
La qualité de fils/filles de Dieu ne s’applique qu’à ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu.
Les enfants de Dieu se reconnaissent à leur manière de vivre au quotidien, à cette mortification de leur propre nature, à ce choix constant de ne plus poursuivre les choses matérielles et les éléments de réussites terrestres, afin de poursuivre les choses de Dieu.
L’enfant de Dieu ne se force pas à « être », il « est » d’abord et ensuite il « fait ».
L’Esprit donne la force de résister au mal et de chercher ce qui plait à Dieu.
La nature humaine corrompue est puissante et nous pousse à pécher, à désobéir à Dieu. Mais l’Esprit de Dieu a une force supérieure et nous pousse à rester dans la vérité, à faire le bien en servant Dieu.
L’Esprit est notre force, notre puissance
C’est ce que l’apôtre Paul écrit au début du chapitre : « En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. » (Romains 8:2)
C’est une grâce que Dieu nous donne : mais, de notre côté, nous devons faire le choix sincère de nous soumettre et suivre les directives de l’Esprit.
Au verset 15, l’auteur inspiré affirme : « […] vous avez reçu un Esprit de filiation adoptive dans lequel nous crions : « Abba, Père » ».
L’Esprit de Dieu est un Esprit d’adoption. Ce n’est pas un esprit de servitude.
Celui qui a reçu l’Esprit du Christ, L’Esprit en lui crie « Abba ! Père ! ».
Cette filiation adoptive se manifeste par le nom que nous donnons désormais à Dieu : « Abba », « Père ».
« Sous l’impulsion de l’Esprit de Dieu, il y a un cri, cri poussé par les puissances les plus intimes de notre être, tantôt pour implorer, tantôt pour louer et bénir, toujours avec le sentiment d’une filiale confiance, de l’abandon plein de bonheur qui caractérise les relations naturelles et normales entre l’enfant et le père. »
Prier « Père », ce n’est pas juste une formule mais un cri partant du cœur chrétien comme le cri du petit enfant invoquant son père au moment du besoin. Il exprime à lui seul combien le chrétien se sent fils de Dieu.
Le réformateur Martin Luther a écrit : « Abba ! Père ! Ce cri inouï perce les nuages, remplit le ciel et la terre, et retentît si fort que les anges, en l’entendant, pensent n’avoir jamais rien entendu auparavant ! »
« L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. »(Romains 8.16)
Ce cri, ce témoignage d’être fils/fille de Dieu vient de deux sources :
- Notre conscience, le témoignage intérieure
- Le ministère du Saint Esprit
C’est lorsque nous suivons le Seigneur, en obéissant à Sa Parole, en marchant dans la lumière et la vérité, c’est là que nous pouvons entendre ce témoignage, témoignage conjugué de notre esprit et de l’Esprit du Christ.
La force du Saint Esprit c’est de nous convaincre que nous sommes fils et filles de Dieu.
Un héritage
Penchons nous sur un deuxième privilège.
Le titre de fils/fille nous confère plus que l’intimité avec le Père, il nous fait entrevoir l’avenir avec un nouveau regard :
« Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. » (Romains 8.17)
Le second privilège de l’adopté c’est de pouvoir partager la vie de famille et disposer des biens de son Père adoptif.
Christ nous adopte pour nous faire partager Son héritage.
Se reconnaître enfant de Dieu, c’est donc aussi se reconnaître héritier du Père et cohéritier du Christ !
Que comprend cet héritage ? Les enfants de Dieu sont destinés à partager :
- Le Règne de Dieu (Apocalypse 22.5)
- Les richesses dans le Christ (Éphésiens 1.18)
- La gloire de Jésus Christ (Romains 8.18)
Mais si nous avons dès maintenant droit à ce qui appartient à Dieu et à Son Fils, pourquoi ne jouissons nous pas de ces biens ?
Il est bien précisé à la fin du verset 17 : «[…]si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. »
Il nous faut accepter la souffrance voulue et dirigée par le S.eigneur.
Il est difficile de renoncer aux biens terrestres si on a pas en perspective les biens de loin meilleurs que le Christ nous destinent.
Il nous est impossible de saisir complètement la grandeur de l’héritage qui nous est réservé dans le Royaume de Dieu.
L’apôtre Paul nous rassure : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » (Romains 8:18)
En Christ, nous avons un statut, un nom, des privilèges et un futur.
Ce privilège d’un héritage assuré par Dieu (un héritage qui ne peut se détériorer, qui ne peut être détruit) devrait être suffisant pour nous faire renoncer aux biens et plaisirs de ce monde.
Qui est ce Père auquel la prière s’adresse ?
Il y a tellement d’autre façon de s’adresser à Dieu, lorsque nous prions.
Pourquoi l’invoquer comme Père ? Invoquer Dieu comme Père c’est :
- Le reconnaître comme le Créateur de toutes choses. Ce Dieu Père est le géniteur de tout, qui donne la vie, qui a façonné l’univers et qui le régit. Ainsi, nous confessons que nous ne sommes que des créatures, que nous recevons notre vie de Celui qui nous a créé. Nous reconnaissons que nous habitons un monde voulu par Dieu. Dieu est la source de notre histoire.
- Lui dire merci pour la beauté du monde, pour une amitié, pour un amour, l’émotion devant un visage, un geste…
- Lui rendre grâces pour les effets de Sa grâce, la liberté, l’éducation, la culture, le pays où nous vivons…
Qui est ce Père auquel la prière s’adresse ? C’est bien sûr le Père du Christ Jésus (Jean 20.17) : « […] Je monte vers mon Père qui est aussi votre Père, vers mon Dieu qui est aussi votre Dieu. »
Jésus invite ainsi Ses disciples à s’adresser de même au Père : à Le reconnaître comme le Père du Christ, qu’Il a envoyé, et comme Celui-qui désire vivre avec tous les humains comme un Père avec Ses enfants.
Oui D.ieu nous aime, Il nous a choisis, Il nous a élus.
Le réformateur Luther a dit : « Dieu est Père, Il est notre Père. Tout le reste en découle. Il ne le devient pas à travers l’absolution. Il est Père, plein d’amour pour Ses enfants.
Le « Notre Père » devient un test pour la foi. Puis-je croire en étant pécheur que je suis enfant de Dieu et frère du Christ ? »
Qui est ce Père auquel la prière s’adresse ?
C’est un Dieu familier. L’Esprit Saint conduit les enfants que nous sommes à utiliser le terme « Abba/Père/Papa », dont se sert le petit enfant pour s’adresser à son père.
Le Seigneur est un Père qui est toujours présent avec nous. Il nous connaît mieux que nous mêmes. Il ne nous abandonne pas dans toutes nos difficultés.
Qui est ce Père auquel la prière s’adresse ?
Dieu comme Père, nous éduque, Il nous donne Ses instructions, Il nous structure.
Le Père nous a donné un cadre de vie, des lois, des interdits.
Conclusion
Béni soit Dieu notre Père. Nous avons un Père aimant, solidaire, présent, qui nous conduit, qui nous relève lorsque nous tombons, qui nous pardonne, qui nous entend, même si Il ne répond pas toujours tout de suite, un Père qui constamment veille sur nous, jusqu’au jour où nous Le verrons face à face.
Concluons avec cette prière irlandaise remarquable : « Sois ma vision »
« Sois Toi-même la vision de mon cœur.
Rien ne m’importe sauf que Tu es.
Toi ma pensée, en offrande le jour et la nuit,
Que je veille ou que je dorme,
Ta présence, elle brille.
Sois Toi-même ma sagesse, Toi la vraie Parole.
Moi avec Toi, sans cesse, Toi avec moi,
S.eigneur, Toi, mon Père céleste, moi, Ton enfant fidèle.
Toi Tu demeures en moi, Je suis un avec Toi.
Sois mon bouclier, Sois le glaive du combat.
Sois ma dignité, Sois mes délices.
Sois l’abri de mon âme, sois ma forteresse.
Élève moi aux cieux, Toi puissance de ma puissance.
Richesses, je n’en veux pas, ni louanges éphémères. Sois Toi mon héritage.
Maintenant, à jamais, Toi et Toi seul, premier de mon cœur.
Souverain céleste, c’est Toi mon trésor.
Souverain céleste, le combat gagné, conduis moi aux joies célestes, à Ton soleil lumineux.
Christ de mon cœur.
Peu importe autre chose.
Sois toujours ma vision,
Ô Seigneur de tout.
Amen. »
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