Prédication Culte du 19 Juin 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair. Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité, non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise, avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. »
Romains 8.12-21
« Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! »
Galates 4.6
Introduction
La présence du Saint Esprit se reconnaît toujours à Son action, aux effets qu’Il produit et aux fruits qu’Il fait porter.
Là où le Saint Esprit est, Sa présence est concrète, palpable et visible.
Le mot « Esprit » est répété plus de dix fois dans notre passage : l’Esprit de Jésus, l’Esprit du Christ, l’Esprit de Dieu…
Ici l’apôtre Paul, inspiré, nous parle de la vie dans l’Esprit.
Notre passage s’inscrit dans le contexte plus large des chapitres précédents :
- Le chapitre 5 de l’épître aux Romains nous parle de la justification par la foi ;
- Le chapitre 6 nous parle de la mort en Christ ;
- Le chapitre 7 nous parle de la loi de l’Esprit de vie en Jésus Christ, face à la loi du péché et de la mort, qui nous pousse à faire ce qui est contraire à Dieu ;
- Enfin le chapitre 8 est une explosion de louanges, car il nous montre l’unique moyen d’être croyant et de persévérer dans la foi, par le Saint Esprit !
Nous lisons au verset 2 du chapitre 8 : « En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. »
L’Esprit de Dieu n’est pas un hôte inactif dans la vie du chrétien. Il est comme une force de résurrection. Il diffuse de la vie.
Dès maintenant et cela sera visible au jour de la résurrection finale : toute l’œuvre de Dieu est destinée à la réussite !
Dans ce passage l’apôtre Paul nous montre le chemin de la vraie vie, celle des fils et des filles de Dieu, conduits par l’Esprit qui leur permet de dire « Abba ! », c’est à dire « Père ! ».
La présence intérieure du Saint Esprit qui habite le croyant, lui donne de la vie, la présence du Ressuscité.
L’Esprit est toujours à l’œuvre, Il prend de ce qui est au Christ pour nous l’annoncer.
Sans le Saint Esprit de Dieu, il n’y a point de vie, point de joie, point d’enthousiasme par rapport aux choses de Dieu.
L’Esprit d’adoption
De toutes les descriptions qui sont faites de l’Esprit dans le Nouveau Testament, la plus riche est probablement celle de l’Esprit d’adoption.
Le réformateur Jean Calvin, lorsqu’il parle de l’adoption, dit : « C’est le plus grand des privilèges de la rédemption. »
Après avoir été justifié, régénéré, ayant reçu le Saint Esprit dans notre cœur, l’Esprit de Dieu apporte la mentalité et nous apporte une relation intime avec Dieu qui est devenu notre Père.
v.12 « Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair. »
La vie selon l’Esprit commence avec une prise de conscience : le peuple libéré a un devoir envers son Libérateur.
Ce que Dieu a fait en Christ nous met dans la situation de débiteurs.
Le chrétien est conscient que l’Esprit Saint l’a fait passer du
- statut de pécheur, redevable à la chair, en Adam,
- au statut de sauvé, d’enfant de Dieu, en Christ.
Son nouveau statut est en Christ.
Nous ne sommes donc plus redevable à la chair, c’est à dire la nature pécheresse, la nature de l’homme livré à lui-même.
Le Saint Esprit nous pousse à affectionner les choses d’en haut.
Le chrétien ne peut pas se dégager lui-même du péché et des mauvaises habitudes, si ce n’est par la puissance du Saint Esprit qui habite en lui.
Il est question d’un conflit, d’un choix entre ce qui est de Dieu et ce qui ne l’est pas.
C’est l’œuvre de Dieu, une œuvre de grâce, en nous qui nous permet de sortir vainqueur.
Le chrétien est conscient que c’est Dieu qui a donné Son Esprit : c’est le choix et l’œuvre de Dieu.
Dieu donne donc un Esprit qui n’est pas un esprit de servitude, mais un Esprit d’adoption : un Esprit qui aime les choses de Dieu, qui prend plaisir à chercher et rencontrer Dieu, à prier Dieu, qui fait que le chrétien se réjouit de savoir que Dieu est devenu son Père.
Ce n’est pas un esprit d’esclavage, de crainte, de peur, mais c’est justement un Esprit d’adoption, l’Esprit de Jésus Lui-même qui donne des sentiments filiaux pour le Père, qui bannit la crainte et la peur : nous L’avons reçu par grâce.
C’est un privilège !
L’adoption : v.15 « Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! »
L’adoption c’est la procédure par laquelle une personne n’appartenant pas à une famille donnée en devient membre de plein droit, donc avec les droits et les charges qu’implique ce statut.
L’apôtre Paul se sert de ce terme pour illustrer la réalité du statut filial que reçoivent les croyants dans la famille de Dieu.
Ainsi ils peuvent donner le nom de Père à Dieu.
L’adoption change totalement la vie de l’adopté.
A l’époque, il devait couper toute relation avec son ancienne famille, y renoncer totalement pour se consacrer entièrement à sa nouvelle famille. Il devenait un étranger pour son ancienne famille, renonçant à son culte familial pour adorer les divinités de sa nouvelle famille.
Lorsqu’on est adopté par Dieu, lorsqu’on devient enfant de Dieu, notre statut change :
- Autrefois dans le monde, gouverné par l’esprit du monde ;
- Maintenant en Jésus Christ, conduit par l’Esprit de Dieu !
Le premier privilège de l’adopté : c’est de pouvoir appeler Dieu : « Père ! »
Notre filiation adoptive se manifeste par le nom que nous donnons désormais à Dieu.
C’est l’Esprit Lui-même qui nous déclare légitimes et qui nous poussent à appeler Dieu : « Père ! »
Dieu n’est pas seulement un Dieu pour nous : Il est devenu un Père, avec qui nous pouvons parler, un Père qui nous connaît, qui nous a engendrés, qui nous a acceptés et qui nous fera partager Sa gloire.
Dans ce chapitre l’Esprit est aussi appelé l’Esprit de vie, qui a ressuscité le Christ d’entre les morts.
L’Esprit nous donne la vie, Il pousse, nous inspire, Il nous mène, Il nous guide même dans notre manière de prier.
« Abba ! Père ! » est une des expressions favorites du Christ, qui appelait Dieu : Son Père.
Lorsque le Christ Jésus prie dans le jardin de Gethsémané (Marc 14.32-42), Il prie « Abba ! Père ! ».
Le Christ Jésus nous apprend à prier Dieu en commençant par « Notre Père » (Matthieu 6.9).
Il parlait toujours de Dieu comme Son Père avec beaucoup de fierté et de respect, parce qu’Il vivait pour plaire à Son Père.
v.14 « … car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. »
L’adoption permet, pour ceux qui ont reçu l’Esprit Saint, de dire « Papa ! »
Cela donne des privilèges mais aussi des responsabilités, car nous lisons : en effet ceux-là sont fils de Dieu, ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu.
Cela voudrait dire que ceux qui ne sont pas conduits par l’Esprit de Dieu ne sont pas enfants de Dieu.
Depuis le verset 13, nous lisons : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. »
Être conduit par Dieu va au-delà des grandes décisions de la vie : quelle assemblée fréquenter, quel métier exercer, avec qui se marier, etc.
En considérant le verset 13, il est question de cette présence de l’Esprit de Dieu qui fait mourir en nous les choses de la chair.
L’Esprit nous guide à ne plus nourrir ce qui est charnel, à dire non à tout ce qui provient de la nature pécheresse : mensonges, vices, idolatries, méchancetés, débauches…
C’est grâce à l’Esprit que l’on donne la mort à la chair, par privation, par mortification.
La vie avec Dieu n’a rien à voir avec la façon de vivre de ce monde.
Il ne s’agit pas de croire en Dieu et de vivre comme nos prédécesseurs et nos contemporains le font, en poursuivant les mêmes éléments de ce qu’ils pensent être le bonheur et la réussite terrestre.
L’Évangile nous enjoint à fuir le train de vie de ce monde, à renoncer à tout, à renoncer à nous-mêmes, à tout sacrifier, même ce qui est le plus légitime, pour suivre un seul maître : le Christ.
Il est notre patron, et nous devons comprendre que tout ce que nous pouvons avoir appartient à Dieu.
C’est pour l’œuvre de Dieu, l’avancement de Son Règne que nous devons nous faire du soucis et être inquiets, c’est dans cela que nous devons investir le plus, nos biens, notre temps, nos forces…
La mortification de la chair est le signe que l’Esprit travaille. Il nous fixe de nouvelles priorités.
Comprenons en lisant ces versets que celui qui ne met pas à mort la chair, n’est pas un fils, une fille de Dieu.
Si nous sommes capables de renoncer à des choses très importantes pour le Christ, alors nous avons une preuve que Son Esprit est à l’œuvre en nous.
Le Saint Esprit est une force qui nous pousse à pouvoir accomplir des choses que nous n’arriverions pas à faire d’un point de vue humain.
Il s’agit d’être mené par l’Esprit Saint : Il vient dans le cœur, Il déverse de l’amour et nous enjoint à Le suivre. Son amour doit nous pousser à Le suivre sans retenu, sans regret, sans chagrin, car nous savons que ce qu’Il propose sera toujours meilleur.
Laissons l’Esprit nous guider à renoncer à nos biens terrestres, à nos propres choix, nos ambitions même légitimes pour suivre le chemin que Dieu nous propose.
La vie terrestre et la recherche des biens ici bas, ce n’est pas là la vraie vie. La vraie vie c’est la vie en Jésus Christ !
Suivre l’Esprit Saint coûte quelque chose, car Il montre le chemin du Christ, le chemin étroit et périlleux, le chemin de La Croix, seul chemin pour aller à Dieu.
Mais dans cette voie difficile, le Saint Esprit est suffisant en tout et pour tout.
Conclusion
Rendons grâces à Dieu de ce qu’il nous a donné l’Esprit du Seigneur, l’Esprit d’adoption qui nous permet de L’appeler Père.
Laissons nous mener par l’Esprit de Dieu : apprenons à renoncer même aux choses les plus légitimes pour être utilisables par le Seigneur.
Prenons la résolution de ne plus nous laisser entraîner dans les agissements de notre chair, de l’homme naturel, livré à lui-même. Faisons le, en priant Dieu, par la puissance du Saint Esprit.
Que l’Esprit du Christ puisse prendre toute la place en nous, que nous ne soyons plus plein de nous-mêmes.
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