Prédication Culte du 22 Mai 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« Que dirais-je encore? Le temps me manquerait, en effet, pour passer en revue Gédéon, Barak, Samson, Jephté, David, Samuel et les prophètes, eux qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent la réalisation de promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, furent rendus puissants par-delà leur faiblesse, se montrèrent vaillants à la guerre et mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes retrouvèrent leurs morts par une résurrection. Mais d’autres furent torturés et n’acceptèrent pas de rédemption, afin d’accéder à une résurrection supérieure. D’autres subirent l’épreuve des moqueries et du fouet, ainsi que les liens et la prison. Ils furent lapidés, sciés, tués par l’épée; ils menèrent une vie errante, vêtus de peaux de moutons et de peaux de chèvres, manquant de tout, opprimés, maltraités, – eux dont le monde n’était pas digne! – errant dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre. Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n’ont pas obtenu ce qui avait été promis. Dieu, en effet, avait en vue quelque chose de supérieur pour nous, afin qu’ils ne soient pas portés à leur accomplissement sans nous. »
(Épîtres aux Hébreux 11.32-40)
Introduction
Il y a deux moyens importants que Dieu nous a laissés pour recevoir Ses bénédictions : la prière agissante et la foi.
Ici il est question de ces héros de la foi, qui ont tous été approuvés par Dieu, à cause de leur foi, pourtant ils n’ont pas forcément obtenu ce qui leur avait été promis (v.39). Mais la foi a été à la base de l’approbation et du témoignage de Dieu à leur endroit.
Le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux appelle tous les chrétiens à vivre par la foi.
Nous aussi, pour être loué par Dieu pour notre foi, nous devons croire aux promesses de Dieu et agir en conséquence.
La foi biblique est une obéissance confiante à la parole de Dieu quelques soient les circonstances et les conséquences.
Elle a affaire avec le passé, le présent et l’avenir. La foi biblique est orientée vers l’avenir mais elle regarde aussi dans le passé et nous permet de vivre le présent différemment.
L’importance de la foi
Demandons nous : quel acte concret me fait faire la foi, si j’affirme que j’ai la foi ?
« Mais quelqu’un dira: Toi, tu as la foi; et moi, j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, par mes œuvres, je te montrerai ma foi. Mais veux-tu comprendre, homme vain, que la foi sans les œuvres est stérile? Comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans les œuvres est morte. »
(Jacques 2.18, 20, 26)
La foi est d’une grande importance dans la vie chrétienne. Plusieurs textes des Saintes Écritures affirment que nous sommes sauvés, enrichis, sanctifiés, gardés, affirmés, guéris par la foi. Dieu déclare que la foi est nécessaire pour Lui plaire et considère que l’incrédulité est un péché.
La foi fait de nous une bénédiction constante pour les autres. Elle nous pousse à faire des efforts pour les autres. Elle produit de la persévérance dans le service et obtient de l’aide pour les autres.
Mais ne confondons pas la foi biblique avec l’optimisme ou la confiance en générale. Il y a une distinction entre la croyance, l’espérance et la foi.
La foi biblique est un principe qui a guidé la vie de nos prédécesseurs.
Elle ne réfute pas la raison, mais plutôt la vue : « Car nous marchons par la foi et non pas par la vue ! » (2 Corinthiens 5.7). La vraie foi est foncièrement logique parce qu’elle se fonde sur la personne et les promesses de Dieu.
La foi biblique est fondée sur, dirigée vers et a pour objet le Christ, Lui qui est vivant pour toujours.
C’est à la la vertu de la foi, qu’est attribuée la conduite exemplaire de chaque personnages évoqués à partir du verset 32 de notre passage.
Les caractéristiques de la foi biblique
Le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux ne nous donne pas une définition de la foi, mais sa description en fonction de l’espérance. Ce chapitre décrit ce que la foi est capable de faire, ses effets.
Au verset premier, l’auteur nous donne une description des caractères fondamentaux de la foi : « Or la foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. » (Hébreux 11:1)
Deux mots sont importants ici : « assurance » et « démonstration »
- Assurance (grec : ´hupostasis’) : ce terme peut se comprendre de trois manières.
- La foi est une substance, une garantie. Le chrétien a la garantie de posséder déjà par la foi la réalité des biens à venir.
- La foi est une ferme confiance. Il y a cette notion de stabilité, de fermeté, de résistance. La foi croit que notre Dieu est digne de fiabilité, confiance : Il ne change jamais. Celui qui est habité par la foi est quelqu’un de stable, de régulier, fidèle.
- Ce mot peut aussi être rendu par « titre de possession ». La foi est en quelque sorte le vrai titre de propriété des biens magnifiques que l’on espère. Le monde spirituel est inaccessible pour nos sens, invisible pour l’être humain dans sa finitude, mais la foi nous assure de son existence. Ainsi le croyant prend le parti de Dieu et s’obstine à attendre la réalisation de Ses promesses.
Avoir confiance en Dieu c’est être sûr qu’Il nous donnera les choses que nous espérons recevoir de Lui.Le croyant au quotidien s’accroche à ce qu’il espère de Dieu.
- Démonstration (grec : ´elegchos’)
La foi est la démonstration des choses que l’on ne voit : Le mot grec est rendu par « preuve » ou « réalité ». La vraie foi va au delà de l’assurance ou de la conviction à l’action.
La vraie foi implique l’action
La vraie foi implique toujours une action. Celui qui prétend avoir la foi sans agir et dans la croyance, mais pas dans la foi. La foi ne peut pas rester au niveau des convictions intimes.
L’important est de prendre des décisions inspirées par la foi et aussi d’agir en fonction de la foi.
C’est pour cela que ce chapitre présente tant d’exemples biblique d’hommes et de femmes qui ont tout risqué pour leur foi :
- C’est par la foi qu’Abraham partit sans savoir
- C’est par la foi que Hénoc marcha avec Dieu
- C’est par la foi que Noé s’est mis à construire une arche alors que les preuves d’une destruction n’étaient pas encore là…
La foi biblique implique le risque. Celui qui a la foi doit intégrer dans sa foi le risque de tout miser sur Dieu.
L’auteur de l’épître aux Hébreux a brossé une fresque magistrale de tous ces héros depuis Abel jusqu’aux Maccabées.Tous ses croyants n’ont pas failli grâce à la foi.
Le prédicateur Monod a écrit :« Dans ce chapitre l’auteur ne dit pas : ´Comment Moïse a-t-il pu traverser la mer rouge ? C’est pour avoir été revêtu d’une puissance surnaturelle ! ´Il dit plutôt c’est parce qu’il a cru.Il ne dit pas : « Comment Abraham a-t-il pu faire les grandes choses qu’il a faites ? C’est par une puissance surnaturelle ! ´ »Il dit plutôt c’est parce qu’il a cru. Ce n’est ni par la force ni par la puissance, mais c’est parce qu’il a cru. […]
Les œuvres varient mais le principe par lequel Dieu est le même. Il est un, Il est divin, Il est tout puissant : C’est par la foi ! »
La foi marche toujours, la foi à la garantie que Dieu entend, qu’Il agira et fera ce qu’Il a promis de faire !
Même ceux qui n’ont pas vu, de leur vivant, les promesses s’accomplir, n’ont pas échoué !
Nous devons retenir que tous ces héros de la foi ont fait quelque chose, c’était tous des acteurs en mouvement.
La foi agit toujours : Rahab la seule femme, avec Sarah, qui est nommée dans cette liste des héros de la foi est une pécheresse publique. C’est grâce a sa foi qu’elle a échappé au destin des incrédules, après avoir bien accueilli les espions hébreux à Jericho. Elle est qualifiée de prostituée dans le texte. Si sa profession infâme est rappelée c’est sans doute pour l’identifier, mais aussi pour mettre en relief le triomphe de la foi sur l’être le plus dégradé. Ces éloges sont mérités, car Rahab croyait au vrai Dieu (voir Josué 2), et à la providence divine. Sa foi a été agissante et avisée : elle a accueilli les espions, a assuré leur sécurité et s’est exposée elle même aux pires représailles.
La foi dans l’endurance
A partir du verset 32, l’auteur nous donne donc une liste de noms de héros de la foi.
Du verset 33 au 37, Il parle de leur foi et de ce qu’ils ont accompli par la foi avec une succession de verbes. Ces héros :
- vainquirent des royaumes,
- exercèrent la justice,
- obtinrent la réalisation des promesses,
- fermèrent la gueule des lions,
- éteignirent la puissance du feu,
- échappèrent au tranchant de l’épée,
- furent rendus puissants par delà leurs faiblesses,
- Se montrèrent vaillants à la guerre et
- mirent en fuite des armées étrangères.
Du verset 34 au 38, l’auteur parle de leur endurance dans des circonstances défavorables, terribles, des souffrances, des persécutions…C’est par la foi qu’ils ont supporté l’insupportable par la foi.
Nous devons comprendre ce que Dieu dit : Il reste souverain et ne nous délivrera pas tout le temps de nos difficultés, circonstances défavorables et épreuves, pour mettre en exergue notre foi.
Dans l’épreuve, le croyant ne doit pas céder au doute, mais doit se fortifier par sa foi pour donner gloire à Dieu : ça va, même quand tout va mal, parce que Dieu est avec nous.
La foi n’obtient pas toujours la délivrance, mais l’auteur ne fait pas de différence entre ceux qui ont été délivrés et ceux qui ont subi le martyr : les uns comme les autres sont des héros de la foi !
C’est la décision souveraine de Dieu et non la qualité de la foi qui détermine le sort des uns et des autres.
La souveraineté de Dieu, à la fin, donnera gloire à ceux qui n’ont pas cédé, mais ont tenu ferme dans la foi, même sans avoir rien obtenu dans ce monde.
Cette foi ne rayonnent pas seulement de ceux qui sont considérés comme des vainqueurs (v.32-35), mais également des victimes (v.35-38).Quelqu’un a écrit : « Que nous fassions partis de ceux qui sont appelés à conquérir des royaumes, exercer la justice, échapper à l’épée, ressusciter des morts ou de ceux qui sont torturés, qui sont la cibles des railleries et des coups, qui sont emprisonnés, privés de tout et qui affrontent une mort ignominieuse n’a que peu d’importance. La grande question est de savoir si, oui ou non, nous prenons Dieu au mot. »
La foi couvre passé, futur et présent
La foi regarde vers le passé pour nous rappeler le témoignage de nos prédécesseurs, pour nous encourager.
Ce témoignage est important pour nous rappelé qu’il faut toujours agir par la foi.
La foi ne connaît pas d’échecs, non pas parce que notre foi est grande mais parce que Celui qui est l’objet de notre foi est fidèle, inébranlable. Le pionnier de notre foi est dans la gloire et Il a promis des choses extraordinaires !
La foi c’est regarder à Jésus, c’est s’approprier le Christ. La foi repose sur le Christ qui est la pierre angulaire.
Ainsi, au lieu de demander plus de foi, nous devons plutôt demander : « Seigneur montre moi Ta grandeur ! »
La foi se tourne aussi vers l’avenir.A plusieurs reprises, dans notre passage, il est question de l’attente de ces héros de la foi :
- v.39-40 « Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur avait été promis. Car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection. »
- v.13-16 « C’est selon la foi que tous ceux-là sont morts, sans avoir obtenu les choses promises ; cependant ils les ont vues et saluées de loin, en reconnaissant publiquement qu’ils étaient étrangers et résidents temporaires sur la terre. En effet, ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient eu la nostalgie de celle qu’ils avaient quittée, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais en fait ils aspirent à une patrie supérieure, c’est-à-dire céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu; car il leur a préparé une cité. »
C’est là le beau risque de la foi !Le beau risque de la foi va même jusqu’à accepter de mourir, en pesant qu’on ne tombe pas dans le néant mais dans les mains du Père céleste : on quitte une patrie pour une autre meilleure.
La foi affecte notre présent. La foi qui regarde vers l’avenir nous permet de vivre le moment présent avec confiance :
- « Ne vous inquiétez de rien » (Philippiens 4.6)
- « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu » (Matthieu 6.33)
- « le juste vivra par la foi » (Romains 1.15-17 ; Hébreux 10.38 ; Habaquq 1.1-5, 2:1-4)
La vie par la foi se résume à deux réalités. Elle découle :
- de l’obéissance à Dieu et
- de la confiance en Lui.
Ainsi la foi c’est :
- croire ce que Dieu dit,
- agir selon ce qu’Il nous dit
- et faire confiance en ce qu’Il est.
La foi n’est pas vaine parce que la foi a des garanties.
La foi est-elle pour moi autre chose qu’un simple assentiment spirituel à des vérités bibliques ?
Hébreux 11.6 répond : « Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire, car celui qui s’approche de Dieu doit croire que celui-ci est et qu’il récompense ceux qui le recherchent. »
Conclusion
Nous repartons avec cette question : quel acte la foi me fait-elle faire ?
La foi est un comportement, une attitude, une manière de faire.
La foi doit intégrer la prise de risque. Elle doit intégrer le risque de tout perdre à cause de Dieu, sachant qu’Il est fidèle.
Notre objectif est de pouvoir entendre à la fin ces paroles du Seigneur : « Entre dans la joie de Ton maître, bon et fidèle serviteur ! »
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