Prédication Culte du 15 Mai 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi
Textes : Lévitique 13,1-2,45-46,59 ; Levitique 14 ; Matthieu 8,1–4
Introduction
« Seigneur si Tu le veux, Tu peux me rendre pur » : tel est le cri de ce lépreux.
Dans ce récit de l’Évangile selon Matthieu, récit condensé mais si riche, Dieu nous révèle beaucoup de choses.
Tout d’abord, le Christ Jésus ressuscité est révélé comme Celui qui a le pouvoir de ramener les exclus à une vie normale.
En venant à Jésus pour solliciter son aide, ce lépreux reconnaît avant tout l’autorité du Seigneur, se prosternant en signe de respect (v.2). Et Il a tout confiance au Seigneur, en ne mettant pas en doute Sa capacité à le guérir. Il ne dit pas « est-ce que tu pourrais… ? », mais « si tu veux… tu peux… ».
Nous voyons ici, la compassion de Jésus se manifester. Il se permet ce qui ne se faisait pas à l’époque : toucher un lépreux. « Il étendit Sa main, le toucha… » (v.3)
Nous voyons aussi que la parole du Christ, « Je le veux, sois pur », suit Son geste, non pas pour l’expliquer, mais pour le rendre efficace, pour exprimer Sa puissance et Son autorité sur la maladie.
Constatons que le vouloir du Christ Jésus correspond à celui de Dieu. En effet, le Christ ne cherchait pas Sa propre volonté mais la volonté du Père qui L’avait envoyé : « Je ne cherche pas ma volonté, mais celle de celui qui m’a envoyé. » (Jean 5.30)
Ce récit nous montre une guérison instantanée qui ne souffre aucune contestation. Et pourtant, cette histoire cache autre chose. La pointe de ce récit, c’est le Christ Jésus qui a l’autorité, Jésus qui guérit mais c’est aussi Jésus qui affirme et accomplit ce que le Premier Testament avait annoncé.
Un témoignage des temps messianiques
Au verset 4, le Christ Jésus dit au lépreux guéri : « Garde-toi d’en parler à personne; mais va te montrer au sacrificateur, et présente l’offrande que Moïse a prescrite, afin que cela leur serve de témoignage. »
La purification de la lèpre était attendue comme un signe des temps messianiques.
Matthieu 11.5 rapporte les différents signes que les prophètes avaient annoncés marquant l’arrivée du Messie : « les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. »
Il y a donc ici cette irruption du monde nouveau de Dieu qui vient dominer sur le mal.
Remarquons que dans les 4 versets de notre récit, le verbe « purifier » revient trois fois.Le judaïsme ancien considérait que la lèpre était un châtiment de Dieu. Le livre du Lévitique nous en parle abondamment pour nous emmener à comprendre ce qu’est la lèpre. qui est comme une image, une allégorie du péché.
Si le lépreux guérissait, seuls les prêtres pouvaient en faire le constat, et soumettre l’ex-lépreux à un rituel de purification.
En commandant au lépreux guéri de n’en parler à personne mais d’aller se montrer au prêtre, le Christ ne cherchait pas à se faire de la publicité, mais Il voulait que ce signe de guérison soit le témoignage qu’Il est bien Celui qui détient toute autorité, le Messie attendu.
Le Christ Jésus est venu accomplir la Loi et non pas l’abolir. Il entendait se soumettre aux observances légales, demeurant par la dans la ligne historique des israélites fidèles. Mais Il signifiait, d’autre parts, que cette Loi qu’Il accomplit, Il en est le maître.
Pureté et impureté rituelle
Le vouloir du Christ Jésus correspond à Celui de Dieu : Dieu veut un peuple pur.
Pour bien saisir ce récit, il faut se rendre compte qu’il y a trois contextes :
- Le contexte original de l’événement, où Jésus descend de la montagne et une grande foule le suit.
- Le contexte de rédaction de l’évangéliste Matthieu : l’auteur écrit ce récit, quelques décennies plus tard. Il s’adresse à ses contemporains afin de leur expliquer que le Christ est ressuscité et qu’Il a le pouvoir de ramener les exclus à une vie normale.
- Le contexte de l’époque où la Loi a été donnée à Moïse : le Christ nous renvoie à ce contexte du passé, du Lévitique, en demandant au lépreux guéri d’aller présenter « l’offrande que Moïse a prescrite ».
Nous comprenons en lisant le Lévitique que Dieu veut que nos vies soient pures et consacrer à Lui, pour Le glorifier.
Dans le cri de ce lépreux, il ne s’agit pas seulement de la recherche d’une guérison physique, mais il faut aussi y voir ce désir de réconciliation avec Dieu, en ayant de nouveau la possibilité d’accéder au temple, lieu cultuel où on adorait le vrai Dieu.
Le lépreux demande à être pur : on ne parle pas ici de pureté morale mais de pureté physique.Il nous faut donc comprendre ce que la Loi exigeait à ce niveau. Les chapitres 11 à 15 du Lévitique dressent une sorte d’inventaire des impuretés et leurs causes.
En lisant ces chapitres, nous ne pouvons que tomber en admiration devant la grandeur de l’œuvre de notre Sauveur, le Christ Jésus !Notre condition est grave, et si le Christ Jésus n’est pas là pour nous purifier, il n’y aurait pas d’espoir pour nous.
Le mot « pur » dans la Bible s’apparente aux mots : propre, clair, sans mélange, vrai, complet en ordre. Ce qui est pur favorise la vie, l’épanouissement.
Le mot impur s’apparente à : sale, trouble, faux, anormal, désordonné. L’impur est souvent du côté de la nature mal contrôlée. Ce qui est impur mène à la mort.
L’impureté était considérée comme contagieuse du temps de Moïse. Elle obligeait l’être impur à s’isoler de la société. Elle interdisait de toucher des choses consacrées et fréquenter des lieux saints. L’impur était donc exclu de toute assemblée cultuelle. Mais même là, l’impur n’était pas pour autant couper de Dieu, qu’il pouvait prier directement. Le péché n’était pas dans l’impureté en soi, mais dans le fait de briser les interdits de Dieu, dans cet état d’impureté.
Nous lisons dans le Deutéronome : « Fais attention à la plaie de lèpre, afin de bien respecter et de faire tout ce que vous enseigneront les prêtres, les Lévites. Vous veillerez à agir d’après les ordres que je leur ai donnés. Souviens-toi de ce que l’Eternel, ton Dieu, a fait à Miriam sur le chemin de votre sortie d’Egypte. »(Deutéronome 24:8-9)
Toutes ces prescriptions sont obsolètes pour nous, aujourd’hui, depuis que le Christ a tout accompli à La Croix. Mais nous ne devons pas négliger l’autorité du Premier Testament : « Toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. » (2 Timothée 3.16-17)
L’Éternel avait choisi Israël pour être une nation « lumière » pour les autres nations. Il lui avait communiqué Ses instructions, commandements et prescriptions.
Le Lévitique nous parle d’un Dieu qui est saint. Et Il veut que Son peuple, au milieu duquel Il demeure, soit saint :
- « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. » (Hébreux 12.14)
- « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Matthieu 5.8)
Dans le Lévitique, depuis le chapitre 11, le Seigneur avait dressé toute une liste de choses impures, les détails de tout ce qui rendait rituellement impur et les moyens de se libérer de l’impureté. C’est Dieu seul qui définit ce qui était pur et ce qui était impur pour Son peuple. Ces chapitres traitent de :
- La nourriture (chapitre 11)
- Les pertes de sang, accouchement et règles (chapitre 12)
- les affections, tumeurs, lèpres de la peau, des vêtements et maisons (chapitres 13-14)
- Divers écoulements génitales (chapitre 15)
A l’époque, c’était le sacrificateur qui devait diagnostiquer ce genre d’affection, et faire en sorte que ceux qui étaient atteints soient exclus et ensuite réintégrés lorsqu’ils étaient guéris.
Cette maladie excluait ceux qui étaient malades. Tout tournait autour de Dieu, de Son culte. Ainsi, celui qui était impur était exclu de la société : du camp, de la ville et du sanctuaire.
Considérons à la lumière de ces choses la grandeur de notre Sauveur ! Le lépreux de notre récit de Matthieu était réellement exclus. Mais Jésus lui redonne cette dignité en le guérissant et en l’amenant à rendre témoignage.
Pureté et impureté de nos jours
« Telle est la loi pour toute plaie de lèpre et pour la teigne, pour la lèpre des vêtements et des maisons, pour les grosseurs, les dartres et les taches : elle enseigne quand une chose est impure et quand elle est pure. Telle est la loi sur la lèpre. »(Lévitique 14.54-57)
De nos jours, nous constatons que l’impureté progresse au milieu de nos assemblées : chacun suit ses propres voies au lieu d’écouter ce que Dieu dit sur ce qui est pur et impur.
L’impureté s’infiltre partout :
- l’impureté dans nos pensées
- L’impureté dans nos paroles
- L’impureté dans nos gestes
- L’impureté dans nos relations
- L’impureté dans notre culture : lectures, musiques, films, lieux fréquentés…
Il nous faut être consacrés à Dieu sans cesse. Nous devons craindre cet état d’impureté, fuir le mal et demeurer dans l’union avec le Seigneur.
Les lépreux d’aujourd’hui ne sont même plus conscients qu’ils sont malades.
Un péché non reconnu, toléré, non confessé et non abandonné nous éloigne toujours de Dieu.
Seule La disposition requise pour s’approcher de Lui et des choses saintes
Le chapitre 15 énumère diverses impuretés avec cette préoccupation de ne pas rendre impur la demeure de Dieu qui était au milieu du peuple hébreu : « Vous commanderez aux israélites de s’isoler quand ils sont en état d’impureté, ce qui leur évitera de mourir à cause de leur impureté. Sinon ils rendraient impure ma demeure qui, est au milieu d’eux. »(Lévitique 15.31)
Comprenons que l’impureté de chacun affecte aussi nos rassemblements. Le mal que je peux faire affecte l’assemblée : les médisances, les rumeurs, le mensonge… Le mal est contagieux !
Dans tous les domaines de la vie, cherchons la sainteté et la pureté. Nous devons être sage pour maîtriser nos pensées, choisir nos relations et nos activités, choisir nos lectures, ce que nous regardons et ce que nous écoutons. Tout n’est pas utile et édifiant.
Nous devons être capable de dire à nos frères et sœurs de remettre de l’ordre dans leur vie le cas échéant, les exhorter à changer de comportement lorsqu’ils vivent dans le péché.
Nous devons être sage dans la manière d’utiliser l’argent que le Seigneur nous a prêté pour que nous le gérions dans Ses intérêts.
Libérons nous : arrêtons d’être plongé à ce point dans les choses de ce monde. Nous sommes dans le monde, mais nous ne sommes pas du monde.
Demandons nous sans cesse : « Que ferait Jésus à ma place ?».
Le Christ Jésus, présent, est capable de nous purifier : mais il faut commencer à reconnaître que nous ne sommes pas aussi consacrés que nous le prétendons. Il faut commencer par être conscient que nous sommes loin de Dieu.
La lèpre, illustration du péché
Dans ce judaïsme ancien, l’humain qui souffrait de la maladie de la lèpre était rejeté d’abord de sa famille et de ses amis. Il devait crier et avertir : « impur, écartez-vous, éloignez-vous de moi ».
Il était méprisé, condamné à s’éloigner des autres : il devait marquer sa différence en portant des vêtements déchirés et une apparence repoussante (v.45), il devait habiter seul.
Rien que la présence du lépreux dévoilait son péché et respirait la mort. Ce qui était dramatique, c’est la condamnation en lien avec la sphère religieuse : la lèpre était une maladie incurable pour l’époque, mais aussi une impureté interdisant l’accès au temple !
La Bible fait de la lèpre une illustration du péché : comme le péché, la lèpre est une maladie déformante, mutilante. Elle est indolore et le lépreux n’est conscient de ses ravages que lorsque les stigmates sont constatées.
De même, il est toujours possible aujourd’hui de pécher et de nier le péché.
L’Évangile doit être pécher pour amener les âmes à reconnaître qu’elles ont péché : le roi David ne reconnaissait pas qu’il était ce pécheur là, sous la condamnation, jusqu’à ce que le prophète vienne lui parler de la part de Dieu. Grâce à une parabole, il a amené le roi à accepter sa condition.
Il ne faut pas falsifier, manipuler le texte. Il ne faut pas être indulgent, mais l’expliquer dans son intégrité pour que les âmes se tournent vers Dieu.
Nous sommes exhortés : « Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises. » (Romains 6.12)Le péché est un subtil dictateur, un redoutable oppresseur qui dégrade, avilit et est tout puissant pour nous enchaîner dans ses mensonges et ses contradictions.
Le péché comme la lèpre est un mal insidieux. Il n’y a pas de petit ou de grand péché : il n’y a que le péché.
Lorsque l’on vit dans le péché, nous pouvons avoir tendance à nous rassurer que tout va bien : en nous cachant derrière les dons de grâce de Dieu, pour sous-entendre que nous sommes en bons termes avec Dieu. C’est le changement de comportement et le fruit qui en résulte qui sont les preuves que nous sommes consacrés à Dieu.
Jésus guérit du péché
Lorsque le Christ Jésus guérissait les malades, Il signifiait qu’Il pouvait guérir d’un mal bien plus grave : le péché.Le péché est présenté comme une maladie que le Christ par Son œuvre à La Croix peut guérir : Il est le divin médecin.
Le Christ poursuit cette œuvre efficace : Il veut réparer en nous les dégâts du péché jusqu’à nous rendre digne de la grâce de Dieu.
Nul ne peut se retrouver dans la présence éternelle de Dieu avec ses impuretés. Celui qui a le cœur sale ne pourra jamais voir Dieu.
Nous voyons que le sang du Christ, Son œuvre à La Croix nous purifie de tout péché : « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. » (1 Jean 1.7)
Dans notre récit, nous voyons, dans la démarche de ce lépreux, le secret de la recherche de la pureté :
- Il ne fait pas semblant, il est conscient de sa maladie, de son état incurable ;
- Au fond de lui, il sait que seul le Christ Jésus peut le réintégrer dans une vie normale ;
- Il vient à Jésus avec une foi simple, bravant même les foudres de la Loi cérémonielle qui interdisait à tout homme contaminé par la lèpre de paraître parmi le peuple.
- Le lépreux risquait la lapidation, mais il est sortit de sa solitude et est allé à Jésus.
Sortons, nous aussi, de notre conduite égoïste, de ces plaisirs égoïstes, de notre amour de nous mêmes et des nôtres, de nos mensonges… Allons résolument vers le Christ Jésus, après avoir pris conscience de notre propre état.
Cet homme a expérimenté que seul le Seigneur veut et peut nous purifier du mal, ce que nous ne pouvons pas faire de nous mêmes. La rencontre avec le Christ vivant, ressuscité, dynamite le passé et instaure une vie nouvelle : Jésus libère réellement.
Pour finir, Jésus dira au lépreux guéri d’aller se montrer au sacrificateur et de présenter l’offrande que Moïse a prescrite afin que cela serve de témoignage (Matthieu 8.4).Notre vie doit témoigner que le Christ nous a accordé un plein salut.
Le Christ transforme l’accès à la présence de D.ieu ! Dans le passé, les observances rituelles étaient l’ombre des choses à venir, mais la réalité est en Christ (Colossiens 2.17).« Christ aussi a souffert, et ce une fois pour toutes, pour les péchés. Lui le juste, il a souffert pour des injustes afin de vous conduire à Dieu. Il a souffert une mort humaine, mais il a été rendu à la vie par l’Esprit. » (1 Pierre 3.18)
Sachons enfin, que le Christ nous garantit un futur sans maladie, sans infirmité, sans douleur : « J’entendis une voix forte venant du ciel qui disait: «Voici le tabernacle de Dieu parmi les hommes! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux, [il sera leur Dieu]. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu. » (Apocalypse 21.3-4)
Conclusion
Dieu veut un peuple pur. Dans tous les domaines de la vie, tout chrétien doit être saint et pur.
Ce que nous devons chercher de tout notre cœur c’est que le Seigneur puisse nous rendre entièrement pur.
Tournons nous vers le Christ qui est le seul qui a le pouvoir, la volonté et l’autorité pour rendre les exclus à une vie normale en relation avec le Père.
Approprions nous les paroles de ce lépreux : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. »
Nous savons que le Christ le veut !
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