Prédication Culte du 27 Février par le Pasteur Claude Missidimbazi
Texte : 1 Corinthiens 6: 12-20
« Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile, tout m’est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit.Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme les autres. Mais le corps n’est pas pour l’inconduite. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps.Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance.Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée ?Certes non ! Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair.Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.Fuyez l’inconduite. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est extérieur au corps ; mais celui qui se livre à l’inconduite pèche contre son propre corps.Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n’êtes pas à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu. »(1 Corinthiens 6.12-20)
Introduction
L’Évangile du jour nous interroge sur la vraie liberté : un chrétien peut-il tout se permettre ?
Cette lettre de l’apôtre Paul essaie de répondre à des questions que se poser les fidèle de Corinthe, véritablement immergé dans un invraisemblable monde païen aux mœurs pourries et aux courants idéologiques les plus variés.Au point où, à l’époque, « corinthiser » signifiait vivre dans la débauche.
L’apôtre Paul réagit afin que la débauche ambiante ne s’infiltre pas dans la communauté chrétienne de cette ville.
Les Corinthiens n’avaient pas de quoi être fiers. C’est vrai que cette église était riche en bénédictions et en charismes, enseignée par de grands apôtres tels que Paul et Apollos. Mais cette communauté connaissait aussi des situations tragiques pour une église : incestes, divisions, partis pris…
Face à la réalité d’une œuvre charnelle, l’apôtre Paul remet la Croix au centre ! La Croix est la démonstration de la folie de Dieu, mais aussi l’expression de l’amour de Dieu : elle apporte un message de sagesse.
L’apôtre Paul aborde ici la question de la vraie liberté : la liberté en Christ n’est pas sans limite. L’apôtre corrige la mauvaise compréhension de certains chrétiens, qui pensent que tout est permis avec leurs corps.
v.12-14 Tout est permis ? Mais tout n’est pas utile
« Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile, tout m’est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit.Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme les autres. Mais le corps n’est pas pour l’inconduite. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. »
L’apôtre Paul pense-t-il ici que tout est réellement permis aux chrétiens ? En fait, il reprend les slogans des libertins de l’église de Corinthe, mais pour mieux les réfuter : « Tout m’est permis, dites vous, oui mais tout n’est pas utile. »
Ce mot d’ordre avait peut être été énoncé par les dits libertins, ou c’était une reprise des mots de l’apôtre utilisés hors contexte.
Certes le chrétien est libre en Jésus Christ, mais cette liberté doit l’emmener à glorifier Dieu et à être saint.
Les libertins modernes disent la même chose que ceux de l’époque : nous avons des besoins physiques, physiologiques, sexuelles… alors vivons librement notre sexualité, nos vies.
Dans ce que l’apôtre Paul dit, il y a ici comme un jeu de mots : « Ces choses sont toutes en mon pouvoir, car je suis libre, mais vais-je tomber sous le pouvoir de ces choses, en me laissant aller ? »
L’apôtre veut nous révéler que même si nous avons été libérés du péché, l’objectif du chrétien est de vivre dans la vraie liberté. Cette vraie liberté est de ne jamais être esclave du péché ou du monde, mais d’être au service du Christ Jésus !
On ne peut pas juste se poser la question : « Est-ce que cela m’est permis ? » mais toujours y joindre la question supplémentaire : « Est-ce que cela m’est utile ? »
La première question traite de la nature même de l’action, mais la seconde question se rapporte à ses conséquences. Ces principes, lorsqu’ils sont bien compris, ont des implications pratiques dans nos vies au quotidien.
Tout m’est permis, mais autant que je peux en juger : est-ce que cela m’apportera des avantages, c’est à dire mieux communier avec le Seigneur ? Est-ce que le Seigneur approuve ce que je suis en train de faire ?
Cela s’applique à bien des domaines : choix de carrière, de cadre de travail, de déménagement, d’acquisition de biens, etc.
La puissance du Seigneur nous libère du péché. Mais nous gardons notre liberté spirituelle, et nous sommes libres de ne pas péché mais aussi libres de se laisser asservir.
Dans notre liberté de faire, on ne doit pas se laisser asservir par quoi que ce soit, même par des choses légitimes. Dans notre liberté de choix, nous devons être sages pour ne pas nous engager dans des choses qui peuvent devenir une prison (comme des dettes lourdes, des addictions…).Lorsque nous ne pouvons plus nous passer de ces choses, alors reconnaissons que nous sommes devenus esclaves.
Qu’est-ce qui nous motive ? Posséder plus pour être admirés, acceptés, se sentir bien dans ce monde ?Sortons du schéma de pensée de notre époque où la réussite et le bonheur se définissent par le fait d’avoir un bon travail, un beau mariage, des enfants, une maison, une voiture, etc… Le succès selon Dieu c’est d’avoir ses péchés pardonnés, de rentrer dans un cheminement de sanctification, de consécration à Dieu, d’exaltation du Nom du Seigneur.
v.13 L’importance du corps
« Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme les autres. Mais le corps n’est pas pour l’inconduite. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. »
L’apôtre Paul réfute encore ici les arguments des libertins corinthiens :
- Ils disent : les aliments sont pour le ventre => Il répond : le corps n’est pas pour l’inconduite mais pour le Seigneur !
- Ils disent : le ventre est pour les aliments => Il répond : le corps est pour le Seigneur er le Seigneur est pour le corps !
- Ils disent : Dieu détruira => L’apôtre répond : Dieu ressuscitera !
En gros, les libertins faisaient une analogie entre les aliments et la sexualité : les aliments sont agréables et nécessaires. Quand le ventre signale qu’il a faim, on prend de la nourriture pour l’apaiser. De même, disaient ils, les relations sexuelles sont agréables et nécessaires, alors agissons de même.
Paul distingue ce qui est purement biologique, dans le corps, de ce qui met en jeu toute la personne humaine.Notre corps est un moyen d’honorer le S.eigneur. C’est important de montrer l’importance du corps dans la communion avec le Seigneur. Notre corps n’est pas fait pour l’impureté, il est pour le Seigneur Jésus.
De plus, notre corps participera à la résurrection. Le corps est aussi concerné par le Salut et la Vie éternelle. Le Christ est venu mourir, Il a porté nos péchés, Il a été crucifié, Il est ressuscité, Il a a été glorifié et Il a ouvert cette voie nouvelle de la résurrection aussi pour les croyants !Le chapitre 15 de cette même lettre (1 Corinthiens 15) nous dit clairement que notre corps sera ressuscité. Le corps fait partie du projet de Dieu.
Ayons une haute opinion du corps et de son importance. Soyons reconnaissants au Seigneur de nous avoir donné un corps et acceptons ce beau cadeau. Réjouissons nous de ce que Dieu nous a fait comme nous sommes. Notre corps nous permet de bouger, parler, communiquer, aimer, donner la vie, et parfois la prendre.
Au dernier jour, par le mystère de la résurrection du Christ, notre corps sera transformé, nous recevrons nous aussi un corps glorieux !« Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. » (1 Corinthiens 15.44)
v.15-20 Les relations sexuelles illicites offensent le Seigneur
v.15 « Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée ? Certes non ! »
L’apôtre Paul affirme que les relations sexuelles illicites, l’impudicité, la fornication, la débauche… offensent le Christ. Notre première motivation à fuir ces choses c’est de savoir que nos corps sont les membres de Christ.
v.16-17 « Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. »
Aux versets 16 et 17, l’apôtre Paul fait référence au passage de Genèse 2.24 :« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.»
Il souligne ainsi qu’une telle union avec quelqu’un qui se prostitue n’est pas un acte insignifiant et sans conséquence. Mais il attire aussi l’attention sur le mariage spirituel entre le croyant et Christ : une union qui exige la fidélité et la pureté.« Celui qui s’unit au S.eigneur n’est plus qu’un seul esprit avec Lui. »(v.17)
Le Christ nous a laissé un exemple dans Son union avec le Père : soumis toute sa vie d’homme, sous le contrôle de l’Esprit. Le Christ avait certes la capacité de tout faire, de tout avoir mais il a renoncé à tout ce qui était inutile à Sa sublime vocation. Même les choses les plus légitimes. Il nous a montré qu’il y avait une autre vie, un autre Royaume ! Il a eu faim, soif, Il n’avait pas de possession immobilière, Il n’avait que peu de vêtements.
C’est ce S.eigneur avec lequel nous sommes censés être un et un seul Esprit.
Les images utilisées par l’apôtre Paul dans ces versets sont d’une portée considérable.
- D’un côté une relation concrète : une union sexuelle, physique entre un homme et une femme ;
- De l’autre côté une relation métaphorique : l’union asexuelle, spirituelle du Christ et de son Église.
v.18 « Fuyez l’inconduite. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est extérieur au corps ; mais celui qui se livre à l’inconduite pèche contre son propre corps. »
L’apôtre veut également nous convaincre qu’en ayant des relations sexuelles avec quelqu’un qui se prostitue, nous sommes en train de pêcher contre notre propre corps.
Nous avons ici un impératif : « Fuyez l’impureté ! »
Devant l’immoralité, l’apôtre Paul enjoint les Corinthiens à adopter la même attitude que Joseph qui a fuit devant la femme de Potiphar qui voulait commettre l’adultère avec lui (lire Genèse 33.12).
Dans le cas de l’immoralité sexuelle, c’est le corps qui sert d’instrument direct au péché, ce n’est pas quelque chose d’extérieur, d’étranger à notre propre corps. A Corinthe, les chrétiens pouvaient avoir cette philosophie comme quoi la matière ne sert à rien. Paul leur dire de faire attention : le corps compte, il est pour le Seigneur et le Seigneur est pour le corps.
v.19-20 « Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n’êtes pas à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu. »
Enfin, nous devons proscrire toute immoralité sexuelle pour ne pas offenser le Saint Esprit de Dieu.
Notre corps ne nous appartient plus, il appartient à Jésus : c’est un sanctuaire de Dieu, un temple intérieur dans lequel l’Esprit de Dieu habite. En utilisant le mot grec ‘naos’ (qu’on peut traduire par sanctuaire), l’apôtre désigne là l’habitation du Saint Esprit en nous.
Nous n’avons plus le droit d’agir à notre guise, parce que Dieu nous fait l’honneur de résider en nous comme dans un temple. La présence de Dieu sanctifie notre corps !
Dans notre texte, nous devons noter les trois affirmations suivantes :
- « Le corps est […] pour le Seigneur » (v.13)
- « Vos corps sont les membres de Christ » (v.15)
- « Votre corps est le temple du Saint-Esprit » (v.19)
Le Seigneur nous a racheté à un grand prix, donc nous ne appartenons plus. C’est la conséquence de l’œuvre du Christ Jésus qui nous a acheté sur le marché de l’esclavage, en payant la rançon pour le péché. Maintenant, nous avons un nouveau propriétaire. Notre devoir c’est de l’honorer, de faire éclater Sa gloire : c’est notre priorité absolue.
Les droits de propriété de nos corps, de nos biens, de notre temps, etc ne nous appartiennent plus.
Tout appartient au Seigneur et nous devons être délivrés, capable d’assujettir notre corps et ses appétits, sa fatigue, sa paresse, capable d’assujettir nos possessions au service du Seigneur. Le corps du chrétien, ses désirs, ses émotions… doivent être sous l’autorité de notre Maître !
Conclusion
Le corps est de création divine, nous sommes le chef d’œuvre de Dieu: « Je te célèbre ; car je suis une créature merveilleuse. Tes œuvres sont des merveilles, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n’était pas caché devant toi, lorsque j’ai été fait en secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ; Et sur ton livre étaient tous inscrits Les jours qui étaient fixés, Avant qu’aucun d’eux existe. » (Psaume 139.14)
Le Seigneur veut une Église pure, sainte. Et pour en faire partie, il faut : recevoir le Christ Jésus comme sauveur et Seigneur, être né de nouveau, avoir reçu le don de l’Esprit de Jésus, être incorporé dans le corps du Christ, rejeter le péché sous toutes ses formes.
N’offensons pas le Seigneur, ne péchons pas contre nous mêmes, n’outrageons pas le Saint Esprit.
Aux versets 9 et 10 du chapitre d’aujourd’hui, nous lisons : « Vous savez sûrement que ceux qui font le mal n’auront pas de place dans le Royaume de Dieu. Ne vous y trompez pas : les gens immoraux, adorateurs d’idoles, adultères, pédérastes, voleurs, envieux, ivrognes, calomniateurs ou malhonnêtes, n’auront pas de place dans le Royaume de Dieu. » (1 Corinthiens 6.9-10)
Réalisons que nous appartenons au Seigneur entièrement, nos corps font partie intégrante du corps du Christ Lui-même, Ses membres, Ses organes.Nous ne pouvons pas arracher les membres du Christ pour les unir à quelqu’un qui se prostitue !Nous ne pouvons plus disposer de nos corps à notre guise.
Glorifions Dieu dans notre corps, « sachant que ce n’est point par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre héritée de vos pères, mais par le sang précieux, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, celui du Christ […] » (1 Pierre 1.18-19)« Par lui vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité des morts et lui a donné la gloire, de telle sorte que votre foi et votre espérance reposent sur Dieu. »(1 Pierre 1.21)« Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu. Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, entrez dans la construction de la Maison habitée par l’Esprit, pour constituer une sainte communauté sacerdotale, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. » (1 Pierre 2.4-5)
A Dieu seul soit toute la gloire !
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