IL NOUS A DÉLIÉS

IL NOUS A DÉLIÉS

Predication Culte du 13 Février 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi

« Jean aux sept Églises qui sont en Asie : Grâce et paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était et qui vient, de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts et le prince des rois de la terre ! À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume, des prêtres pour Dieu son Père, à lui gloire et pouvoir pour les siècles des siècles ! Amen ! »Apocalypse 1.4-6
« Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes partagés. »
Jacques 4.7-8

Introduction

L’Apocalypse s’ouvre par cette formule : « Grâce et paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était et qui vient, de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts et le souverain des rois de la terre ! »

« De la part de Celui qui est, qui était et qui vient » est une paraphrase, une interprétation du Nom divin révélé à Moïse en Exode 3.14-15. Dès l’ouverture, Jean insiste et affirme la transcendance de Dieu qui est le seul à pouvoir s’appeler « JE SUIS ».La formule qu’il utilise ici affirme l’existence de Dieu :

  • Au présent (Celui qui est) ;
  • Au passé (Celui qui était), au temps de l’imparfait en grec, temps grammatical de la durée. Dans l’Évangile selon Jean, c’est le même temps qui est utilisé dès le début : « Au commencement était la Parole » (Jean 1.1).

L’apôtre Jean introduit tout de suite le Dieu vivant et vrai, qui est toujours présent, qui n’a en quelque sorte ni passé, ni présent, ni futur : Il a toujours été et Il sera toujours. C’est pour cela que l’apôtre ne conclut pas sa formule par « Celui qui sera », comme on aurait pu l’attendre, mais par « Celui qui vient ».
Une telle introduction est faite parce qu’en ce temps là l’Église passe par des moments difficiles : elle est dos au mur et se bat pour survivre. Elle a besoin de plus que l’exhortation morale et de pieuses supplications : elle a besoin de voir le Christ Jésus. Cette révélation du Christ vient du Christ Jésus Lui même.
Le Christ est ici présenté avec trois titres majestueux aux quels s’ajoutent l’exposé de Ses exploits passés ainsi que de Ses victoires à venir.

Trois titres majestueux 

Le Christ est désigné :

  1. D’abord, comme le témoin fidèle 

C’est une qualité que Lui seul peut avoir, Lui qui a été fidèle dans la mission que le Père Lui avait confié, du début à la fin . Il a rendu témoignage de ce qu’Il avait vu, même devant les plus hautes autorités de Son temps. Ainsi les disciples de Jésus doivent être aussi fidèles à leur Seigneur, à Dieu, fidèle dans Sa maison, fidèles dans leurs responsabilités.

02. Il est le premier né des morts

Il est question de Sa mort et de Sa résurrection. Il est le premier né d’entre les morts : d’autres avant Lui avaient été ramenés à la vie, mais ils sont morts de nouveau par la suite. Le Christ Jésus fut le premier à ressusciter à une vie nouvelle, une vie incorruptible (1 Corinthiens 15). La mort n’a plus d’emprise sur Lui. Une Église persécutée, se préparant au martyr a besoin de savoir, d’accepter, de vivre et de proclamer cette vérité. Celui qui meurt dans la foi n’a pas à s’inquiéter car le Christ le ressuscitera

03. Il est le prince des rois de la terre 

Le Christ Jésus est le souverain des rois de la terre. Les autorités et pouvoirs célestes ne peuvent pas écraser l’Église, car elle appartient au S.eigneur qui est le Roi des rois, le seul Souverain qui est au dessus de tout et qui dirige les affaires et les destinées des nations.

Exploits et victoire du Christ 

Après ces titres majestueux, Jean poursuit : «À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume, des prêtres pour Dieu son Père, à lui gloire et pouvoir pour les siècles des siècles ! Amen ! »

Par trois verbes (aimer, délivrer et faire ), l’auteur nous montre la puissance de vie de l’œuvre rédemptrice de notre seigneur Jésus Christ.

Le Christ est désigné comme :

  1. Celui qui nous aime 

C’est un amour vrai et profond. « L’amour du Christ surpasse toute connaissance » (Éphésiens 3.19). L’amour du Christ s’adresse en tout premier lieu à Son Père. Cet amour se démontrait en ce que le Christ faisait toujours la volonté de Son Père. Ensuite, l’amour du Christ s’adresse aux hommes en général, comme pour :

  • L’homme riche (Marc 10.21) ;
  • Les gens de mauvaises vies (Matthieu 11.19) ;
  • Le monde pour lequel Il a accepté de venir donner Sa vie (Jean 3.16) ;
  • Ses brebis (Jean 10). 
  • Il a aimé Ses disciples jusqu’à la fin (Jean 13). Il aime tant les siens, qu’Il fait tout pour les garder dans cette vie jusqu’à les accueillir dans Son monde nouveau, où Il leur a préparé une place.

Le Seigneur aime Son Église et Il l’aimera toujours

02. Celui qui nous a délivré de nos péchés par Son sang

L’amour du Christ L’a poussé au sacrifice et à l’action de délivrance. 
Qu’est-ce que cette délivrance signifie ? 
Notre mot d’ordre est le verset de Jacques : «Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes partagés… » (Jacques 4.7-8)L’homme partagé, c’est celui qui a une double âme, il est tiraillé entre deux seigneurs, deux empires et deux projets. Il n’arrive pas à rester constamment sur les pas et suivre jusqu’au bout le chemin du Seigneur.
Jacques insiste donc : « Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes partagés… » Les chrétiens sauvés par le Christ doivent demeurer d’un seul côté : celui du S.eigneur.
Le Christ qui nous aime nous a racheté, délivré par Son sacrifice expiatoire, Sa mort sur La Croix. Il est donc impossible pour le disciple d’être partagé. C’est incompatible de vivre dans deux mondes, dans les ténèbres et la lumière : il s’agit d’être d’un seul bord. 
Le manque d’authenticité, d’intégrité du chrétien est un affront au regard de l’œuvre que le Christ a accompli.
Quand Jésus sauve, Il sauve parfaitement : l’action qu’Il accomplit dans la vie d’un croyant est une œuvre complète, parfaite, totale (les temps sont à l’aoriste en grec, qui décrit une action terminée a laquelle il n’y a rien à rajouter).
Le verbe traduit ici par ‘délivrer’ est le verbe grec lúô qui signifie : détacher, libérer, délivrer, relâcher. On l’utilisait pour l’action de se défaire de ses vêtements ou d’une armure. Appliquée à l’être humain cette expression signifie « délier des entraves », « libérer un prisonnier ».
Ce verbe riche revient au chapitre 5, où il y a cette merveilleuse doxologie qui proclame la victoire de l’Agneau de D.ieu, seul capable de défaire, délier, détacher, rompre les sceaux :

  • v.2 « Je vis aussi un ange puissant proclamer d’une voix forte : Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en briser (luo) les sceaux ? »
  • v.5 « Alors l’un des anciens me dit : Ne pleure pas, car le lion de la tribu de Juda, le rejeton de la racine de David, a vaincu pour ouvrir le livre et (luo) ses sept sceaux. »

Ainsi le Christ nous a délié, Il nous a délivré de nos péchés. Cela signifie que nous ne sommes plus les prisonniers du péché, prisonniers de mauvaises pensées, prisonniers de mauvaises habitudes. C’est une action complète, accomplie.
Nous devons reconnaître quand cette libération n’existe pas dans nos vies, quand l’Évangile ne nous a pas délivré de nos mauvais penchants et que nous vivons le contraire de ce qui est écrit.
Nous sommes à la base ligotés, emprisonnés, mais le Christ est apparu afin de nous libérer.
Nous ne pouvons pas être libres si le Christ ne nous affranchit pas. « Il nous a délivré de nos péchés ».

L’Apocalypse nous montre ce qu’il y aura de l’autre côté, dans le monde nouveau de Dieu : il n’y aura aucun menteur, de voleur, d’adultères, de lâches… car tous ceux que le Christ Jésus a rencontrés, changés ont été aimés, déliés, rachetés, délivrés des entraves, libérés de ces liens qui jadis les tenaient.

Remémorons nous l’épisode remarquable de cette femme qui était infirme, courbée sans pouvoir se redresser, lié par un esprit mauvais depuis plus de 18 ans (Luc 13.10-17). Le Christ l’a libérée un jour de sabbat : « L’ayant vue, Jésus l’appela et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains ; à l’instant elle se redressa, et glorifia Dieu. Mais le chef de synagogue, indigné de ce que Jésus avait opéré cette guérison pendant le sabbat, prit la parole et dit au peuple : Il y a six jours pendant lesquels il faut travailler, venez donc vous faire guérir ces jours-là et non pas le jour du sabbat. Le Seigneur lui répondit : Hypocrites, chacun de vous, pendant le sabbat, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne, pour le mener boire ? Et cette femme, qui est une fille d’Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, il n’aurait pas fallu la détacher de ce lien le jour du sabbat !?Tandis qu’il disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu’il faisait. »
‭‭C’est là l’image de la conversion, l’image de celui qui est courbé sous le poids de ses péchés, ligoté année après année mais qui est libéré lorsque Jésus arrive, lorsque l’Évangile l’atteint par une parole de libération : la Parole de Dieu crée la vie !

Ne confondons cependant pas le fait d’être lié et le fait d’être constamment tenté : on peut être tenté mais sans commettre de péché. 
Il s’agit de ces choses qui sont « plus fortes » que nous, les mauvaises habitudes. Le chrétien qui est au Seigneur, qui se soumet au Seigneur peut résister à ces choses. 
Par expérience pratique, les liens les plus fréquents sont souvent de l’ordre de l’idolâtrie, de l’occultisme, divination… Il y a par ailleurs plusieurs autres addictions répandues : à l’argent facile, au sexe, à des substances nocives… 
L’Évangile donne la vie, mais donne aussi la libération, comme Lazare qui a été ramené à la vie mais qui ensuite a eu besoin d’être libéré des bandelettes qui l’entravaient.
Quand nous naissons de nouveau, l’homme spirituel est régénéré au dedans de nous. Il se nourrit de la communion avec Dieu, il se nourrit de la Parole de Dieu, et il grandit, prend de la maturité et discerne de mieux en mieux ce qui est de Dieu et ce qui est du mauvais.

Comment le Seigneur délivre-t-Il ?

Nous lisons dans le chapitre deux de l’Épitre de Paul aux Éphésiens : « Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres… MAIS Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés); il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » ‭‭(Éphésiens 2.1-10)
Nous avons dans ce passage : 

  • Un problème, le péché qui est en nous ;
  • Mais nous avons aussi la solution, la riche miséricorde de Dieu et la régénération, la vie nouvelle qu’Il nous donne avec le Christ Jésus ;
  • Et une conséquence à cette œuvre du Christ, un résultat inouï : la marche en nouveauté de vie, une qualité de vie sans précédent ! 

Il fait de nous des prêtres 

Enfin notre passage se conclut en désignant le Christ comme Celui «qui a fait de nous un royaume, des prêtres pour Dieu son Père… ».

La logique du Seigneur est extraordinaire, c’est Lui qui fait : Il nous aime => Il nous libère => Il fait de nous des prêtres.
Nous exerçons cette fonction de prêtre lorsque nous entrons dans la présence sainte de Dieu pour Le louer, L’adorer et prier, intercéder pour les hommes.
La conclusion est belle et découle naturellement : «À Lui gloire et pouvoir pour les siècles des siècles ! Amen ! »

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