Prédication Culte du 2 Mai 2021 par le Pasteur Claude Missidimbazi
Texte : 1 Corinthiens 15,12-34
« 12 Si l’on proclame que Christ est ressuscité des morts, comment certains d’entre vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? 13 S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité, 14 et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi votre foi. 15 Il se trouve même que nous sommes de faux témoins de Dieu, car nous avons porté un contre-témoignage en affirmant que Dieu a ressuscité le Christ alors qu’il ne l’a pas ressuscité, s’il est vrai que les morts ne ressuscitent pas. 16 Si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. 17 Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est illusoire, vous êtes encore dans vos péchés. 18 Dès lors, même ceux qui sont morts en Christ sont perdus. 19 Si nous avons mis notre espérance en Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. 20 Mais non ; Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts. 21 En effet, puisque la mort est venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts : 22 comme tous meurent en Adam, en Christ tous recevront la vie ; 23 mais chacun à son rang : d’abord les prémices, Christ, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de sa venue ; 24 ensuite viendra la fin, quand il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité, toute puissance. 25 Car il faut qu’il règne, jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. 26 Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort, 27 car il a tout mis sous ses pieds. Mais quand il dira : « Tout est soumis », c’est évidemment à l’exclusion de celui qui lui a tout soumis. 28 Et quand toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a tout soumis, pour que Dieu soit tout en tous. 29 S’il en était autrement, que chercheraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si, en tout cas, les morts ne ressuscitent pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? 30 Et nous-mêmes, pourquoi à tout moment sommes-nous en danger ? 31 Tous les jours, je meurs, aussi vrai, frères, que vous êtes mon orgueil en Jésus Christ notre Seigneur. 32 A quoi m’aurait servi de combattre contre les bêtes à Ephèse si je m’en tenais à des vues humaines ? Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. 33 Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs. 34 Revenez sérieusement à la raison et ne péchez pas ! Car quelques-uns n’ont pas la connaissance de Dieu, je le dis à votre honte. »1 Corinthiens 15.12-34
Introduction et contexte
La Résurrection de Christ est la vérité fondamentale du christianisme.Le Christ est ressuscité : Dieu par Sa puissance souveraine a relevé son Fils d’entre les morts. Cette révélation, ce fait est au centre même de la prédication apostolique. C’est là la pierre d’assise. Comme l’apôtre Paul le dit aux corinthiens, aux versets 3-4 de ce chapitre 15 : « Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais reçu moi-même : Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. »
Ce chapitre 15 est riche et profond.Le mot « ressuscité » y revient à 7 reprises, aux versets :
- 4, « Il est ressuscité le troisième jour »
- 12, « Si l’on proclame que Christ est ressuscité des morts »
- 13, « S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité… »
- 14, « si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide… »
- 16, « Si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. »
- 17, « Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est illusoire… »
- 20, « Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts. »
Ce mot attire notre attention sur la pensée centrale du chapitre : « Christ a été ressuscité ».L’apôtre Paul fait le choix d’utiliser, en grec, le temps « parfait » pour affirmer que le Christ est mort une fois pour toutes dans le passé mais qu’Il est ressuscité pour toujours. Le parfait exprime l’idée que le Christ est ressuscité pour de bon, qu’Il est ressuscité et qu’Il le demeure, que cela est toujours d’actualité.
La Résurrection du Christ est un acte daté dont les effets se poursuivent dans le temps. Encore aujourd’hui, le chrétien vit les effets de la Résurrection. La foi au Christ Jésus n’est donc pas une idéologie mais une vie.
Dans les deux premiers versets du chapitre, l’apôtre Paul résume ainsi pour les corinthiens mais également pour nous notre passé, notre présent et notre futur : « Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restez attachés, et par lequel vous serez sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. »
Paul a annoncé aux corinthiens la puissance du Christ qui est mort pour nos péchés, Il a été enseveli et est ressuscité.
Si Christ n’est pas ressuscité…
« Si l’on proclame que Christ est ressuscité des morts, comment certains d’entre vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité, et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi votre foi. »
Dans notre passage, l’apôtre Paul commence par prouver que le fait de nier le dogme de la Résurrection entraine la ruine de la religion chrétienne toute entière. C’est sur cette pierre angulaire, qu’est la Résurrection, que nous devons bâtir nos existences.
Pourtant à Corinthe, il y avait certaines personnes qui doutaient et s’interrogeaient.
Ainsi l’apôtre Paul affirme dans ce passage que Christ est ressuscité et que le croyant, le chrétien lui aussi reçoit la vie et bénéficie de la Résurrection du Christ.
Paul entre dans la logique de ceux qui nient la Résurrection des morts et donc la Résurrection du Christ. Ainsi, il énumère ce que seraient les conséquences « si c’est le cas »:
- Si le fait de la Résurrection du Christ n’est pas réel, alors la prédication des chrétiens est vide, et leur foi est vaine et illusoire(v.14).
- Si le fait de la Résurrection du Christ n’est pas avéré, le témoignage rendu par les apôtres et les disciples après eux, est un faux témoignage (v.15).
- Si le fait de la Résurrection du Christ est faux, le salut des chrétiens est réduit à rien, nous vivons dans l’illusion, nous sommes encore dans nos péchés, les croyants sont encore esclaves (v.17).
- Si le fait de la Résurrection du Christ est faux, ceux qui sont morts en Christ sont perdus et les chrétiens sont les plus à plaindre de tous les hommes v.18-19).
- Si il n’y a pas de Résurrection, nous n’avons pas d’espérance, nous n’avons pas de futur (v.32).
- Si le fait de la Résurrection du Christ n’est pas proclamé ni accepté, à quoi sert donc de combattre le bon combat de la foi ? (v.30-32).
Mais non ; Christ est ressuscité…
« Mais non ; Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts… »
L’apôtre Paul balaie toutes ces absurdités et proclame avec jubilation les très heureuses conséquences de la Résurrection de notre Seigneur aux versets 20 à 28.
La bonne nouvelle c’est que pour tous les croyants, nous revivrons dans le Christ. Le Christ nous entraine dans la vie éternelle !
Après le triste tableau dressé précédemment, c’est avec des accents de joie que l’apôtre Paul affirme le caractère incontestable de la Résurrection du Christ. Le Christ est, parmi les morts, le premier ressuscité : « Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts… »
Le terme « prémices » désigne les premiers et meilleurs fruits de la récolte. Ce que Dieu a fait pour Son Fils unique, Il veut le faire pour chacun de nous : Dieu veut nous faire entrer dans Sa vie, par delà la mort ! Le Christ a franchi la muraille de la mort, mais Il a aussi ouvert une brèche. Le Père L’a ressuscité et Lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout autre nom, le pouvoir suprême, comme nous le lisons dans Philippiens 2 : « C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ, à la gloire de Dieu le Père. » (v.9-11)
C’est Lui qui est ressuscité en premier. En quoi cela nous concerne-t-il nous chrétiens dans notre vie d’aujourd’hui ?« Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts. En effet, puisque la mort est venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts : comme tous meurent en Adam, en Christ tous recevront la vie ; mais chacun à son rang : d’abord les prémices, Christ, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de sa venue… » (v.20-23)
Le fait que le Christ est ressuscité veut dire que :
- Notre vie éternelle en union avec le Christ a déjà commencé.
- Cela veut dire que la malédiction de la mort, la fatalité est brisée.
La Résurrection du Christ, c’est aussi pour nous une résurrection quotidienne. La Résurrection est à l’œuvre pour nous : chaque jour la Résurrection nous dit « lève toi et marche ».
L’apôtre Paul utilise ici pour parler de la Résurrection le mot grec ἐγείρω (égeirô). C’est le même mot que le Christ utilise à plusieurs reprises dans les évangiles dans l’expression « lève toi et marche ». Le même terme que l’apôtre Pierre emploie également dans l’épisode d’Actes 3 :« Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. » (v.6)
Il y a une telle grâce dans ce que Paul dit, aux versets 21 à 23, en montrant ce que la Résurrection a comme conséquences dans tout le destin de l’humanité.
En raison de notre lien avec Adam, nous avions hérité de la mort, car le salaire du péché c’est la mort, mais le Christ est venu régler ce problème en mourant pour nos péchés.En raison de notre lien avec le Christ, nous recevrons de Lui la vie éternelle. Maintenant déjà nous avons commencé à goûter cette vie que Dieu nous donnera dans le futur lorsque le Christ reviendra (v.23).
Nous sommes dans ce temps où nous attendons l’avènement glorieux (Parousie) de notre S.eigneur Jésus Christ. La Parousie c’est une fête : le souverain qui revient et qui distribue des cadeaux. Le Christ va revenir pour nous prendre avec Lui.
Au verset 24, nous lisons « … ensuite viendra la fin, quand il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité, toute puissance. »
Nous sommes au bénéfice de la Seigneurie et des œuvres de notre Seigneur Jésus Christ. Il est le Seigneur de toute l’humanité, le Seigneur de l’univers.
Le dernier ennemi qui sera détruit c’est la mort : « Car il faut qu’il règne, jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort… » (v.25)
« … car il a tout mis sous ses pieds. Mais quand il dira : « Tout est soumis », c’est évidemment à l’exclusion de celui qui lui a tout soumis. 28 Et quand toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a tout soumis, pour que Dieu soit tout en tous. »(v.27-28)Le Christ, après tout cela, va tout remettre au Père éternel. C’est là l’enchaînement que le Père a prévu depuis toute éternité :
- Que son Christ sois mis à mort
- Qu’Il soit enseveli
- Qu’Il soit ressuscité
- Qu’Il domine et règne sur toutes choses, sur toutes les autorités et puissances
- Que le Christ remette à Son Père toutes choses
- Afin que Dieu soit tout en tous !
Puisque que Christ est ressuscité, le Père a « tout » (panta) mis sous ses pieds. « Panta » en grec exprime la totalité : toutes dominations, toutes autorités, toutes puissances, toutes les forces mauvaises, tous les ennemis, toutes choses !
Il n’y a ainsi aucune puissance, aucune force, aucun péché, aucun esprit mauvais qui peut vaincre le S eigneur Jésus Christ !
L’Église est donc puissante et n’a pas à s’inquiéter car Celui qui a vaincu la mort et qui a reçu tout pouvoir vit au dedans des chrétiens et est plus grand que ce qu’il y a dans ce monde.
Le triomphe du Christ c’est l’aboutissement de l’immense dessein de Dieu pour l’humanité.
Notre espérance est toute entière dans la venue du Christ au terme de l’histoire. Nous soupirons après Lui. Quelques soient les crises et souffrances que chaque génération de chrétiens traverse, le Christ nous a déjà assuré que ces souffrances sont comme celles de l’enfantement, pleines d’espérance ! Nous pouvons souffrir et soupirer, mais nous savons que nous allons vaincre car le Christ a vaincu.La victoire est certaine !
Le pasteur Dietrich Bonhoeffer, avait été emprisonné par les nazi en camps de concentration au cours de la Seconde Guerre mondiale. La veille de son exécution (le 9 avril 1945), il a écrit dans une lettre à un de ses amis anglais, George Bell, évêque anglican : « La victoire est certaine ».
Il anticipait le futur, il voyait l’au-delà : les retrouvailles avec le Seigneur de gloire.
Comment est notre foi au Christ ressuscité ? Morne, froide, formelle ou vivante ? Est-ce que ma foi engage toute ma personne : émotions, sentiments, volonté, intellect ?
Revenons à la raison
L’apôtre Paul avertit : « Revenez sérieusement à la raison et ne péchez pas ! Car quelques-uns n’ont pas la connaissance de Dieu, je le dis à votre honte. » (v.34)Il s’agit de revenir à la raison au lieu de spéculer sur « comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? » (v.35)
À ceux qui sont morts dans leurs péchés, à ceux qui n’ont plus de plaisir dans la louange, la lecture de la Bible, dans le partage de la Bonne Nouvelle, qui sont conscients qu’ils sont morts… La voix de Dieu se fait entendre, toujours avec le même message : « Christ est ressuscité »!
L’apôtre Paul donne à Timothée, en proie au découragement, aux difficultés, à l’hostilité des faux frères, ce motif pour ne pas se décourager, pour approfondir sa foi : « Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d’entre les morts, issu de la race de David, selon l’Évangile que j’annonce » (2 Timothée 2.8).
« Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité » : le verbe est à l’impératif présent, c’est un devoir permanent : « souviens toi sans cesse, ne cesse pas de te souvenir de Jésus Christ ressuscité »,« Souviens toi de celui qui est ressuscité »,« Souviens toi de l’homme Jésus qui a souffert, qui est mort mais qui n’est plus dans la tombe, qui est ressuscité et qui est toujours vivant ».
« Souviens toi du Christ ressuscité car Il est capable aujourd’hui de venir au secours de tous les croyants. Jésus est capable de soutenir tout croyant dans l’épreuve. Il a réussi à vaincre tout. »
Rappelons nous du Christ Jésus, Le Ressuscité, sans cesse, en particulier dans ces combats qui sont bien au delà de nos capacités, lorsque nous passons par des épreuves terribles, lorsque nous agonisons. Souvenons nous que c’est le Christ ressuscité qui a le dernier mot et ne baissons pas les bras dans le travail pour Lui, ne cessons pas de témoigner, de proclamer la Bonne Nouvelle.
Notre pensée doit être fixée sur le Seigneur victorieux et vivant. C’est un acte de foi : nous croyons que le Christ a été réveillé d’entre les morts, et nous le proclamons face à toute hostilité.
« Issu de la race de David » : c’est Jésus Christ, c’est Lui le Messie, c’est Lui le Sauveur qui était attendu, c’est Lui qui accomplit toutes les prophéties du Premier Testament.
« Selon les Écritures » : Il faut fréquenter le Christ selon les Écritures, en méditant les Écritures.
Observons, regardons, admirons le Christ dans les Écritures. Méditons sur Son comportement, sur Son caractère, sur Ses actions, sur Ses paroles.
Conclusion
Répondons pour nous mêmes à cette question : notre foi est elle morne, froide, formelle ou bien vivante ?
Croyons et acceptons que le Christ ressuscité est toujours vivant et qu’Il est présent ici, pour nous, pour apporter la vie éternelle.
La Résurrection est une réalité permanente : une force à l’œuvre qui détruit le péché et la mort.
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