EN VÉRITÉ LE CHRIST EST RESSUSCITÉ

EN VÉRITÉ LE CHRIST EST RESSUSCITÉ

Prédication Du 25 Avril 2021 Par Le Pasteur Claude Missidimbazi

Texte : 1 Corinthiens 15.1-11

« 1 Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restez attachés, 2 et par lequel vous serez sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. 3 Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais reçu moi-même : Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. 4 Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. 5 Il est apparu à Céphas, puis aux Douze. 6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois ; la plupart sont encore vivants et quelques-uns sont morts. 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 8 En tout dernier lieu, il m’est aussi apparu, à moi l’avorton. 9 Car je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. 10 Mais ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu et sa grâce à mon égard n’a pas été vaine. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous : non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. 11 Bref, que ce soit moi, que ce soit eux, voilà ce que nous proclamons et voilà ce que vous avez cru. »

Quel chapitre glorieux que ce passage de la lettre de l’apôtre Paul aux corinthiens. Ici, nous méditons le cœur même de l’Évangile. C’est le chapitre le plus important même de la Bible, car il aborde un dogme qui est à la base de l’Église et de notre foi : la Résurrection du Christ Jésus d’entre les morts.
L’académicien Fienkelkraut a dit : « Je ne crois pas en Dieu car je crois en la mort. »Nous voulons lui répondre : « Nous croyons à la mort et c’est justement pour cela que nous croyons en Dieu. »
Tandis que les cimetières nous rappellent la brièveté de la vie, la Résurrection nous assure de la brièveté de la mort.
Le Christ a vraiment vécu la mort. Notre salut lui même dépend de la vérité de la Résurrection. C’est le message central de la Bible. C’est cette vérité qui prouve que le christianisme est et restera une religion puissante.
Par rapport à d’autres religions, d’autres spiritualités dont les fondateurs et dirigeants sont ensevelis encore aujourd’hui, victimes de la mort, ce qui nous distingue c’est que nous croyons au Christ mort, mais aussi ressuscité.
La foi en la résurrection des morts est fondée sur la proclamation de la mort et de la résurrection de Jésus. Elle est au cœur du message chrétien.

Ainsi l’apôtre Paul déclare : « Je vous rappelle frères l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restez attachés. »

L’apôtre Paul a proclamé les actes de Dieu, les faits de Jésus Christ : Sa mort et Sa résurrection, et les corinthiens y ont cru.
C’est une bonne chose que de proclamer cette grande vérité, comme l’apôtre Pierre le jour de la Pentecôte : « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous aviez crucifié. » (Actes 2.36)

Le contexte 

Aux versets 1 et 2, l’apôtre rappelle plusieurs choses importantes au sujet de l’accueil fait par les croyants de Corinthe à l’Évangile :

  • Il leur a annoncé l’Évangile, ils l’ont reçu 
  • Ils y sont restés attachés

Il ajoute toutefois une note d’avertissement : « Vous êtes sauvés par l’Evangile SI vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; Autrement vous auriez cru en vain. » (v.2)
Dans ce chapitre, Paul combat certains spiritualistes qui niaient la résurrection des corps. Ainsi au verset, 12 il pose la question : Comment peut on se dire chrétien et dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? « Si l’on proclame que Christ est ressuscité des morts, comment certains d’entre vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? »
Au verset 35, Paul rapporte les propos que ces spiritualistes tiennent :  « Mais quelqu’un dira : Comment les morts se réveillent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? »
L’apôtre répond à ces interrogations en commençant par prouver que le fait de nier le dogme de la résurrection entraine la ruine de la religion chrétienne tout entière.
L’apôtre Paul a résidé à Corinthe en 50-52, et y a implanté une belle assemblée, une communauté chrétienne très vivante, au milieu de cette population misérable et mal famée, comptant des milliers d’esclaves.
Vers 55, il écrit cette épître pour répondre aux questions des corinthiens notamment sur la résurrection des morts. Dans les chapitres précédents, nous voyons qu’il est question des divisions, partis pris, immoralités, et même inceste, incompréhensions concernant la Cène. L’Église à Corinthe était donc aussi une communauté à problème.
Face à ces problèmes, Paul ne demande pas la prière ou le jeûne mais il met au centre l’Évangile, la proclamation d’un Christ crucifié et ressuscité.
Quand il est devenu chrétien dans la communauté de Damas, Paul a reçu l’Evangile du Christ mort et ressuscité.
Paul ne fait que donner ce que lui même a reçu.
Nous devons apprendre ces choses par cœur.
Nous devons définir le contenu du vrai Évangile pour rejeter les évangiles falsifiées.
Un célèbre journal a pour devise : « Vous ne pouvez pas changer les faits, mais vous pouvez changer d’opinion » !
Ici Paul expose quatre faits importants, quatre affirmations:

  1. Christ est mort
  2. Christ a été enseveli
  3. Christ est ressuscité 
  4. Christ est apparu aux disciples
1) Le Christ est mort pour nos péchés

« Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais reçu moi-même : Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. » (v.3)
L’Évangile commence pas ce point si important.
« En premier lieu » : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures »

« Le Christ mourut » : le temps en grec souligne qu’il s’agit d’un acte qui s’est produit une fois dans le passé, une fois pour toute.

Dans ce chapitre, il faut remarquer que l’apôtre Paul alterne, dans l’utilisation des temps des verbes, de l’aoriste (temps de la narration d’un fait passé accompli) au parfait (rapportant un fait passé qui comporte encore une réalité et une influence actuelles, utilisé pour des actes accomplis une fois pour toutes dans le passé mais qui continuent à avoir des effets jusqu’à maintenant.)

« Christ est mort pour nos péchés » : Le Christ mourut « à cause de nous », « en notre faveur », « à notre place », comme nous le lisons aussi dans :

  • Galates 3.13, « Christ a payé pour nous libérer de la malédiction de la loi, en devenant lui-même malédiction pour nous… » ;
  • Romains 5.6, « Oui, quand nous étions encore sans force, Christ, au temps fixé, est mort pour des impies. »

C’est « pour nous » que le Christ est mort : ce pour nous est universel, il s’agit de la multitude des hommes. Le Christ est mort pour nous afin de nous délivrer de nos péchés et de nos iniquités.
Dans une de ces attestations les plus authentiques et originelles, la proclamation (kerygme) de l’Évangile commence par ce point si important : Jésus s’est livré en raison de nos fautes et il est ressuscité en vue de notre justification.
Le péché est fondamentalement la rupture de la relation avec Dieu. Pour désigner le péché, Paul dispose d’une large palette, héritée du Premier Testament. Dans ses épîtres, l’apôtre parle de : 

  • Violation de la loi
  • Impureté
  • Iniquité
  • Erreur
  • Désobéissance
  • Transgression
  • Le fait de manquer la cible, le but 

Le péché n’est pas une réalité abstraite mais des actes contre Dieu.
Pour comprendre ce qu’est le péché, examinons ce que nous faisons. Le péché surgit d’un cœur mauvais. D’abord à l’état d’intention, il se concrétise dans les actions. Le Christ Jésus l’affirme Lui même dans l’Évangile selon Marc 7.20-23 : « C’est ce qui sort de l’homme qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que viennent les mauvaises pensées qui le poussent à vivre dans l’immoralité, à voler, tuer, commettre l’adultère, vouloir ce qui est aux autres, agir méchamment, tromper, vivre dans le désordre, être jaloux, dire du mal des autres, être orgueilleux et insensé. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans de l’homme et le rendent impur. »‭
Pour celui qui reconnaît que le péché habite en lui, mais qui crie et se tourne vers le Christ, le Seigneur l’accueillera et lui accordera Son pardon.

2) Le Christ a été enseveli 

Au verset 4 nous lisons : « Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. »

Christ fut mis au tombeau. Le tombeau n’intervient pas ici comme preuve de la Résurrection, mais comme preuve que Jésus était bien mort. C’est un fait historique, accompli une fois pour toutes qui ne se répétera jamais.

3) Le Christ est ressuscité 

« Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. »(v.4)
Ainsi, le Christ a été enseveli (passé).

Mais aussi, Il a été ressuscité et Il le demeure (acte passé, parfait et qui dure toujours).
Le verbe est au parfait et au passif : c’est le « passif divin » qui marque l’intervention divine.Pour rappel, le parfait indique en grec le résultat présent et durable d’un acte passé.
Ainsi, le Christ est vivant parce que Dieu L’a ressuscité. Le Christ a échappé, par l’action de Dieu, à l’emprise de la mort.
Le grec a deux mots pour parler de résurrection :

  • ἐγείρω (égeirô) : (utilisé ici) qui signifie à la base mettre debout ce qui est couché, assis ou tombé, réveiller, relever, lever. Mais ici il s’agit de revenir à la vie physique. Le Christ S’est relevé, Il est revenu à la vie. Dieu le Père ayant accepté le sacrifice de Son propre Fils, ayant approuvé la totalité de Sa vie L’a ressuscité d’entre les morts.
  • ἀνίστημι (anistèmi): ressusciter de la mort, se relever…

Dès l’origine l’Église a saisi cette vérité : « Nous proclamons un Christ crucifié qui est ressuscité d’entre les morts » !

L’Église aux origines était faible, avec peu de gens, et même peu de gens brillants. Après la Crucifixion, les disciples étaient apeurés, mais le Christ Jésus S’est montré à eux pour leur donner la preuve qu’Il est réellement vivant !
Saisis par la vision du Christ ressuscité, les premiers disciples ont alors bouleversé le monde !

Le christianisme c’est le Christ qui est sorti du tombeau et qui est maintenant couronné de gloire et d’honneur. 
Le christianisme c’est la vie, la vie du Ressuscité dans notre cœur !

4) Le Christ est apparu 

Au verset 5, nous lisons : « Il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois ; la plupart sont encore vivants et quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. En tout dernier lieu, il m’est aussi apparu, à moi l’avorton. »

L’apôtre Paul poursuit et insiste en citant de nombreux témoins. En parlant du Christ, Paul dit : « Il se fit voir »« Il s’est donné à voir d’abord à Cephas ».

Paul cite une liste de témoins qui ont bénéficié d’apparitions du Ressuscité : 

  • v.5 Céphas ;
  • v.5 Les douze apôtres ;
  • v.6 Plus de cinq cents frères ;
  • v.7 Jacques ;
  • v.7 Tous les apôtres ;

« En tout dernier lieu, il m’est aussi apparu, à moi l’avorton » (v.8). À la fin, l’apôtre Paul se cite lui même : « Il a été vu aussi de moi ».
Selon la Loi de Moïse et comme le Christ l’indique Lui même dans Matthieu 18.16, toute affaire se décide sur la foi de deux ou trois témoins.

« Il se fit voir » : l’invisible se fait voir, c’est le Seigneur qui décide de se montrer. C’est ce qui fait la puissance de l’Évangile. Les faits sont là, les témoignages sont là mais il faut ce témoignage personnel : « Il m’est apparu à moi ». Tant que le Seigneur ne se fait pas voir à nous, nous restons en dehors de ces choses.
Paul est un témoin de cet Évangile qu’il transmet. Il affirme « Le Christ m’a atteint ».
Dans Galates 1.16, il dit «… celui qui m’a mis à part depuis le sein de ma mère et m’a appelé par sa grâce a jugé bon de révéler en moi son Fils… »
Nous avons ce récit de la rencontre de Paul avec le Christ et de sa conversion dans Actes 26.12-18 : « C’est ainsi que je me suis rendu à Damas avec le pouvoir et la mission que m’avaient confiés les chefs des prêtres. J’étais en route, à midi, roi Agrippa, lorsque j’ai vu une lumière qui venait du ciel, plus éclatante que celle du soleil, et qui brillait autour de moi et de mes compagnons de voyage. Nous sommes tous tombés à terre et j’ai entendu une voix qui me disait en araméen: “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? C’est en vain que tu résistes, comme l’animal qui rue contre le bâton de son maître.” J’ai demandé: “Qui es-tu, Seigneur?” Et le Seigneur m’a répondu: “Je suis Jésus que tu persécutes. Mais relève-toi, tiens-toi debout. Je te suis apparu pour faire de toi mon serviteur; tu seras mon témoin pour annoncer comment tu m’as vu aujourd’hui et proclamer ce que je te révélerai encore. Je te protégerai face au peuple juif et aux autres peuples vers lesquels je vais t’envoyer. Je t’envoie pour que tu leur ouvres les yeux, pour que tu les ramènes de l’obscurité à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu. S’ils croient en moi, ils recevront le pardon de leurs péchés et une place parmi ceux qui appartiennent à Dieu.” »

L’Église est un temple vivant et le Christ est la tête de l’Église. Or, Il est vivant aux siècles des siècles. Ainsi ce qui distingue un chrétien c’est qu’il est vivant, ce qui le distingue des autres, c’est la vie spirituelle qui provient d’une révélation personnelle venant de l’Esprit de Jésus.

Paul affirme « Il a trouvé bon de révéler en moi Son Fils ». Il pensait servir Dieu, avec zèle mais il a fallu à Paul l’intervention du Ressuscité sur le chemin de Damas pour connaître le vrai Dieu, pour connaître le Christ et recevoir Sa vie dans son cœur.

Le Christ est sauveur, Il donne la vie, Il éclaire, Il reconstruit l’homme. Oui l’Évangile du Christ est cette lumière puissante. L’Évangile est une puissance de vie qui sauve !

La grâce de Dieu porte du fruit

Mort, Sépulture, Résurrection : trois faits qui se sont produits une fois pour toutes dans le passé, mais aujourd’hui encore nous sommes les témoins de Celui qui est sorti du tombeau. Oui le Christ nous est apparu, le Ressuscité nous a atteint !
Ce que nous sommes aujourd’hui, nous le sommes par la grâce de Dieu, comme l’admirable témoignage de Paul que nous avons à la fin :
« Car je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Mais ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu et sa grâce à mon égard n’a pas été vaine. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous : non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Bref, que ce soit moi, que ce soit eux, voilà ce que nous proclamons et voilà ce que vous avez cru. » (v.9-11)

Cette grâce de Dieu n’est pas stérile. Là où le Christ est vivant, il y a des fruits. Le vrai Évangile change totalement la vie.

Même si on se débat encore avec des lacunes, la vie qui est en nous dépasse nos faiblesses et nos fragilités. 

Il n’y a rien de plus puissant que l’Evangile. L’Évangile est une puissance et cette puissance se manifeste en changeant les cœurs.
L’Évangile doit faire de nous des bosseurs : nous travaillons, nous étudions, nous proclamons à tous les hommes : le Christ est mort, a été enseveli et Il est ressuscité !

Voilà ce que nous devons proclamer : Jésus seul et rien d’autre !
L’Évangile est 

  • Christologique : le Christ est au centre 
  • Biblique : selon les Écritures
  • Apostolique : selon le témoignage des apôtres, dont nous sommes héritiers 
  • Historique : ces faits se sont réellement passés 
  • Personnel : l’Évangile nous a atteint.

Il n’y a qu’un message : le même que celui des apôtres, le même que les pères de la Foi qui nous ont précédé !

L’Évangile est simple ! L’Évangile est un sauveur : le Christ Jésus qui est mort pour nous, a été enseveli et est ressuscité !

La question est donc est-ce que le Christ S’est montré à nous ? 

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