Prédication Culte du 22 Mars 2021 par le Pasteur Missidimbazi
Titre : Christ nous libère du siècle présent
Texte : Galates 1,1-5
« Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père, qui l’a ressuscité des morts, et tous les frères qui sont avec moi, aux Eglises de la Galatie : Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, à qui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ! »
Galates 1.1-5
L’Évangile est un message libérateur car il délivre les pécheurs qui ont la foi de la domination du monde présent, grâce à la puissance de Jésus Christ qui habite en eux et qui les délivre aussi du jugement à venir.
La Bonne Nouvelle est la puissance de Dieu pour le salut.
L’apôtre Paul dit dans Romains 1.16-18« Car je suis fier (je n’ai pas honte) de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu par laquelle Il sauve tous ceux qui croient, les juifs d’abord et aussi les non juifs. En effet, cet Évangile nous révèle en quoi consiste la justice de Dieu: ceux qui croient, Il les déclare justes, d’une justice fondée sur la foi et reçue par la foi, comme il est dit dans l’Écriture : le juste vivra par la foi. »
Dans les salutations de son épître aux Galates, Paul donne ses propres références mais aussi le fondement, l’autorité de son apostolat : il est apôtre « non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père, qui l’a ressuscité des morts. »
Ces salutations nous permettent d’anticiper tout ce que l’apôtre va dire par la suite. Ainsi au verset 4, Paul dit « [Christ] s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, à qui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen ! »
De ce passage, nous retirons les 4 pensées suivantes :
- Jésus Christ S’est donné Lui-même pour nos péchés
- Afin de nous faire sortir de la domination qui pesait sur nous
- Cet âge est un siècle mauvais
- La rédemption est le dessein propre de Dieu
Le présent siècle est mauvais
Commençons avec cette affirmation qui souligne que cet âge est un siècle mauvais.
La Bible divise l’histoire en deux ères :
- Le siècle présent, qui a débuté après la Création, qui a été contaminé ensuite par le péché et est dominé par le mal
- Le siècle à venir, le monde de Dieu qui arrive et que le Christ a inauguré lorsqu’Il est venu sur cette terre et a prêché le Royaume des cieux : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux s’est approché » (Matthieu 4.17). Le Christ est intervenu dans le siècle présent et a fait survenir les prémices du monde à venir. Il en a donné des preuves en guérissant, chassant les esprits mauvais, en ressuscitant les morts et en pardonnant les péchés. Oui, le monde à venir est plus puissant que le siècle présent.
Relevons les caractéristiques de ce monde dont Paul dit qu’il est mauvais.
Ce siècle mauvais, cet âge, ce monde est caractérisé par le péché et l’injustice. Nous devons toujours nous rappeler que le temps présent est mauvais pour les hommes à cause du péché, mais qu’en même temps, Dieu, le maître du temps, y trouve la gloire qui Lui appartient, comme il est dit à la fin de notre passage : à Lui « soit la gloire aux siècles des siècles » !
C’est un âge dont les hommes ont besoin d’être délivrés, délivrance qui ne peut s’accomplir que par la mort du Christ.
Nous lisons dans Éphésiens 2.1-2 : « Et lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, suivant l’âge de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, qui est l’esprit qui agit maintenant avec efficacité dans les fils rebelles à Dieu… »
Dans ce verset les deux mots « âge » et « monde » sont employés mais ne sont pas synonymes.Il a y a le « monde » en tant que création, univers qui nous entoure et « l’âge » en tant que temps, train de vie dans lequel nous vivons.
Dans cet âge, la façon de vivre naturelle est décrite à partir du verset 3 d’Éphésiens 2 : « les fils rebelles à Dieu, parmi lesquels nous vivions tous autrefois, selon les convoitises de notre chair, accomplissant les désirs de la chair et de nos pensées. Et nous étions par nature des enfants de colère comme les autres. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de sa grande charité dont il nous a aimés, lorsque nous étions morts dans nos offenses, il nous a vivifiés ensemble avec Christ ; c’est par grâce que vous êtes sauvés. »
Le chrétien au moment où il rencontre Jésus devient une autre personne. Ainsi le chrétien né de Dieu ne vit plus comme il pouvait le faire autrefois.
Quand l’apôtre Paul parle de la « chair », on lit en Galates 5.19-21 la description de ce que sont ses œuvres : « Ce que les désirs mauvais produisent, on le voit bien : ils mènent une vie immorale et mauvaise, ils se conduisent n’importe comment. Ils adorent les faux dieux, ils pratiquent la sorcellerie. Ils détestent les autres, ils se disputent, ils sont jaloux. Ils se mettent en colère, ils cherchent à passer devant tout le monde, ils se divisent en partis et en groupes opposés. Ils veulent ce que les autres possèdent, ils boivent trop, ils mangent trop et ils font encore bien d’autres choses semblables. Je vous avertis et je l’ai déjà dit : ceux qui font ces choses-là n’auront pas de place dans le Royaume de Dieu. »
Ce siècle présent appartient à la chair. Marcher selon le cours de cet âge, c’est vivre selon les désirs de la chair,
Le jugement de Dieu pèse sur cet âge à cause de son état de péché et de rébellion. Mais grâce à Dieu et au Christ Jésus, l’Évangile libère.
Ailleurs nous lisons ce que le Christ dit Lui même de ce siècle . Selon Matthieu 13.22 : « Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse. »
Ce qui caractérise cet âge c’est le souci, l’anxiété et cette folle poursuite de la richesse, de la prospérité et du pouvoir. C’est le propre de cet âge d’étouffer dans nos cœurs l’œuvre de la bonne semence qu’est la parole de Dieu.
L’Évangile est une puissance mais cette puissance peut ne pas atteindre son but à cause de ces obstacles, les soucis du siècle, la séduction des richesses.
Le fait de se lancer dans cette recherche sans fin des biens de ce monde est un non sens pour le Chrétien alors qu’il a goûté aux richesses glorieuses du monde à venir !
Le chrétien doit être prêt à payer le prix pour suivre le Christ : que les soucis pour les choses de ce monde, les préoccupations même légitimes ne prennent pas le dessus sur la Parole de Dieu. La Parole de Dieu doit se placer entre nous et nos soucis, nos préoccupations au quotidien : Elle doit avoir la place absolue dans notre cœur pour être fructueuse.
Serrons la Parole de Dieu dans notre cœur. Les circonstances défavorables de la vie existent bien, mais si nous serrons la Parole de Dieu dans notre cœur, ces circonstances n’affectent pas notre être intérieur.
Les hommes cèdent souvent à l’esprit de ce siècle plutôt que de répondre à l’appel de l’Évangile. L’Evangile ne nous parle pas de notre bien-être terrestre, mais Il nous parle d’un messie crucifié, mort, enseveli, ressuscité et monté au Ciel. Le Christ Jésus doit être au centre de la prédication, comme au centre de notre vie.
L’apôtre Paul affirme dans 2 Corinthiens 4.3-4 : « Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent, pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu. »
L’esprit de cet âge est hostile à l’Évangile. Nous avons là la racine du mal : l’incrédulité, l’aveuglement, les ténèbres, l’obscurité qui empêche de placer une confiance totale en Dieu et en Son Christ.
Dans le passage d’Éphésiens 2, Paul insiste : « c’est par grâce que vous êtes sauvés ». Ainsi, si nous pensons que notre salut dépend de nous et de nos œuvres nous sommes encore dans l’obscurité, car nous ne pouvons être sauvés que par la foi au Christ. Nous ne sommes pas sauvés par les œuvres, nous ne pouvons pas gagner la faveur de Dieu en faisant de bonnes choses. Quel qu’en soit la qualité et la quantité, ce sera toujours insuffisant.
Nous sommes sauvés par la grâce de Dieu, par le moyen de la foi dans le Christ Jésus.
Le message de Jésus crucifié est le centre de la vie chrétienne. Jésus nous invite à connaître les Écritures et la puissance de Dieu.
Nous sommes dans ce monde, mais nous ne sommes pas du monde. Le chrétien doit prendre conscience que cet âge est mauvais.
Ces deux mondes sont en opposition mais se chevauchent. Le chrétien est dans le « maintenant mais pas encore ». Le Royaume de Dieu viendra dans sa pleine consommation pour balayer le mal et l’injustice. Mais grâce à Jésus Christ le chrétien a déjà goûté les puissances du monde à venir.
Le siècle présent est caractérisé par le péché, la corruption et la mort. Alors que le monde à venir lui est caractérisé par la justice, l’incorruptibilité, la perfection et la vie éternelle.
Gloire à Dieu ! Le royaume de Dieu est déjà là : par la venue et l’œuvre du Christ Jésus, il a fait irruption dans le monde des hommes et a cassé le système la continuité du mal pour imposer la puissance d’une vie nouvelle !
Nous devons accepter pour l’instant cette cohabitation : ce sont « les derniers jours ». Nous trouvons cette réalité des « derniers jours », par exemple, dans le passage d’Actes 2.17-18 : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair;Vos fils et vos filles prophétiseront,Vos jeunes gens auront des visions, Et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes,Dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et ils prophétiseront. »
Cette prophétie s’est réalisée le jour de la Pentecôte.
Quelle joie de savoir que quelque chose de nouveau arrive de la part de Dieu !
La vie chrétienne revient à vivre, dans le présent siècle, la vie du siècle à venir. Ce n’est que comme ça que notre témoignage est véridique et peut intéresser les autres.
La mort du Christ apporte le pardon et nous permet de vivre une vie nouvelle : celle du monde à venir.
Un croyant sait que ce siècle est corrompu et c’est pour cela qu’il ne doit plus poursuivre les choses de ce monde.
Il faut un temps d’arrêt, une mort aux choses d’ici bas. Cela est possible grâce à la nouvelle naissance.
La vie nouvelle nous pousse à renoncer aux choses de ce monde et nous pousse vers les choses d’en haut. Elle produit en nous le fruit de l’Esprit décrit en Galates 5.22 : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi.»
C’est cela que le chrétien cultive.
Le Christ S’est livré Lui-même pour nos péchés
L’apôtre Paul nous dit aussi que Christ « S’est donné Lui-même pour nos péchés afin de nous arracher au présent siècle mauvais. »
Dieu agit par amour pour sauver les hommes.
Nous croyons en Christ :
- « qui a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification » (Romains 4:25)
- « après avoir offert un unique sacrifice pour les péchés, il siège pour toujours à la droite de Dieu » (Hébreux 10.12)
- « En effet, le Christ lui-même est mort une fois pour toutes pour les péchés des êtres humains. Lui qui était innocent, il est mort pour des coupables, afin de vous conduire à Dieu. Lui, il a été tué dans son corps, mais l’Esprit Saint lui a rendu la vie » (1 Pierre 3:18)
C’est une vérité importante : « Christ est mort pour nos péchés ». Le « pour » signifie à la fois : « en raison »mais aussi « pour nous libérer de ». Le Christ est mort en raison des péchés et en faveur des injustes.
Avant même que je ne Le connaisse, le Christ S’est donné Lui même pour mes péchés.
En parlant de notre passage de Galates 1, le réformateur Luther commente : « Chaque mot que Paul emploie s’attache à traiter le sujet de l’épître et il ne fait rien d’autre que de proclamer Christ. C’est pourquoi il y a dans chaque mot ardeur de l’Esprit et vie. Écoute donc avec quelle force il s’exprime. Il ne dit pas qu’Il a pris acte de nos œuvres, ou qu’Il a agréé les sacrifices de la Loi de Moïse, les ordres religieux, les messes (les cultes !), les voeux, les pèlerinages, etc. Mais il dit que le Christ S’est donné Lui-même. Il a donné quoi ? Non de l’or, ni de l’argent, ni du bétail, ni des agneaux pascaux, ni un ange, mais Il S’est donné Lui-même. En vue de quoi ? Non pour une couronne, ni pour un règne, ni pour notre sainteté, ou pour notre justice, mais pour nos péchés ! »
Cette affirmation est magnifique : Jean 1.29 « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. »Dans cette formule il y a une force de vie, il y a là des sujets de se réjouir. Quand nous tombons le péché c’est mal, c’est contraire à la volonté de Dieu, mais le Christ a pourvu au pardon de ces péchés parce qu’Il a versé Son sang, de manière à ce que lorsque nous confessons nos péchés, ils nous soient pardonnés. Oui quelque soit la gravité de nos péchés, le Christ est mort pour nos péchés : Il est à la hauteur, Il est suffisant.
Notre conscience peut nous crier que nous ne sommes pas digne de servir le Seigneur et en effet nous ne sommes pas dignes en nous mêmes, nous ne pouvons pas trouver de justice en nous mêmes, même en faisant les plus grands efforts : mais c’est le Christ qui rend digne moyennant la foi !
Allons vers le Christ Jésus, c’est Lui qui nous rend digne.
Cela ne signifie pas non plus que l’on puisse vivre n’importe comment, sous prétexte que l’œuvre du Christ purifie nos péchés. Car celui qui a reçu la grâce, qui est régénéré et vit maintenant dans la lumière, aime ce qui est dans la lumière.
… Afin de nous faire sortir de la domination qui pesait sur nous
La raison de l’œuvre du Christ Jésus et de Son amour c’est de nous arracher de ce siècle mauvais.
Seul Jésus peut nous arracher de ce siècle mauvais.
L’expression grec qui est rendu par « arracher à la domination de ce monde »est intéressante à regarder de plus près.
Ce siècle nous domine, nous contraint dans un sens, il nous impose un système de pensée, une conception, une philosophie de vie. Mais le Christ nous arrache à cette domination, à cette puissance : Il arrache nos pensées des soucis des choses de ce monde, pour nous donner les pensées de la vie éternelle.
L’Évangile est là pour nous délivrer. Le terme traduit par « arracher » peut être rendu par : délivrer d’un péril, libérer quelqu’un qui était emprisonné, confiné.
Le Christ est libérateur en ce qu’Il est venu dans ce monde et qu’Il nous a arraché à la tyrannie, à la prison de ce siècle.
La rédemption est le dessein propre de Dieu
Le Christ S’est donné Lui-même selon la volonté de Dieu, notre Père.
La mort du Christ n’a pas été un accident historique ou une échappatoire mais elle a eu lieu selon la volonté de notre Dieu pour nous délivrer : la croix est au centre de la foi chrétienne.
A Lui soit la gloire aux siècle des siècles !
Oui l’Évangile est un message libérateur car il délivre les pécheurs qui ont la foi de la domination du monde présent, grâce à la puissance de Jésus Christ qui habite en eux et qui les délivre aussi du jugement à venir.
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