TOUT ÊTRE VIVANT VERRA LE SALUT DE DIEU

Prédication Du 06 Decembre 2020 Par Le Pasteur Claude Missidimbazi

Thème : TOUT ÊTRE VIVANT VERRA LE SALUT DE DIEU

Texte: Luc 3: 1-9

« La quinzième année du règne de Tibère César, — lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène, et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe, — la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert.Et il alla dans tout le pays des environs de Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés,selon ce qui est écrit dans le livre des paroles d’Ésaïe, le prophète : C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées ; Ce qui est tortueux sera redressé, Et les chemins raboteux seront aplanis. Et toute chair verra le salut de Dieu.Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ?Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham.Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. »
Luc 3.1-9
Le verset 6 affirme « et toute chair (tout être vivant) verra le salut de Dieu ».

Les versets 1-2 de notre passage situent le ministère de Jean dans l’histoire mondiale et régionale. Luc donne ici les « coordonnées » de son évangile, en le plaçant dans le cadre historique politique et religieux.
Le médecin bien aimé Luc fait ici œuvre d’historien et met beaucoup de soins à rapporter ces détails historiques, pour dater le début du ministère de Jean Le Baptiste.

Pourquoi tant de détails historiques ?

Au chapitre 1, l’auteur précise qu’il écrit pour enseigner, encourager Théophile. Nous ne savons pas si il s’agit d’un personnage historique qui a réellement vécu, ou d’un effet littéraire pour désigner tous les lecteurs potentiels en tant que « bien aimé de Dieu ».
Au chapitre 1, verset 4, Luc explique le but qu’il s’est fixé en rédigeant cet évangile :« afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus ».La visée de l’œuvre est donc de fortifier la foi des destinataires en garantissant la solidité et la fiabilité des faits rapportés.
Luc fait donc comme un travail de journaliste pour rapporter des faits sûrs, fiables, solides, incontestables.« […] il m’a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d’une manière suivie, excellent Théophile… » (Luc 1.3)
Aujourd’hui, Théophile c’est moi, Théophile c’est toi, Théophile c’est nous.
Lorsqu’ils rapportent tous ces détails, en tant qu’historien, pasteur et théologien Luc n’a pas seulement la prétention de dater la prédication de Jean Baptiste. Mais les deux premiers versets de notre passage nous invite à comprendre que Dieu est venu dans le monde et Dieu s’est enraciné dans l’histoire humaine à un moment précis, dans un lieu précis, qu’on peut situer historiquement et géographiquement.
Luc nous amène à prendre conscience que Le Christ S’est incarné dans un lieu précis, à un moment précis qu’on peut situer et dater, et qu’Il a réellement vécu et a agi et réagi en symbiose avec les gens de son époque. Cela nous fait comprendre que Dieu n’a pas « triché » avec l’humanité mais que le Christ a réellement existé.L’histoire, même hors des évangiles, atteste de la réalité d’un certain Jésus de Nazareth.
Pour dater le début de la prédication de Jean Baptiste, Luc a rameuté les grands, les puissants de ce monde, les personnages qui étaient aux commandes dans le contexte de son époque :

• Ponce Pilate, bien connu par la suite pour son rôle dans le procès du Christ, et qui a signé l’arrêt de mort de Jésus;
• Herode qui a donné l’ordre pour le « massacre des innocents », jeunes enfants dans l’espoir d’atteindre le Roi qui venait de naître et qui est aussi à l’origine de la mort de Jean Le Baptiste qui dénonçait son adultère;
• Anne et Caiphe, qui étaient les grands prêtres, et dont on a également le rôle important dans le procès de Jésus.

Et puis tout en bas, il y a Jean Baptiste, qui ne semble pas faire le poids face à tous ces personnages si importants. Lui il est dans le désert.
Si l’auteur inspiré prend le temps de parler de ces grands personnage si illustres, et ce contexte politico-religieux, c’est pour souligner que l’action de Dieu n’est pas en dehors du monde.L’action de Dieu se déroule cachée à l’intérieur même des événements profanes. Dieu n’a pas quitté le monde. Au cœur même des événements mondiaux, Dieu est à l’œuvre : Il parle et agi dans le tissu des situations qui sont les nôtres, dans la conjoncture économie et sociale, dans les crises même politiques ou sanitaires. Ce monde est dirigé et conduit par Dieu. Celui qui est assis sur le trône n’a pas changé. Nous avons avec Dieu une histoire sainte qui se déroule !

Dieu intervient

Luc nous fait comprendre que Dieu contrôle l’histoire des hommes et chacun a son rôle à jouer. C’est pour cela qu’on entend la voix de Dieu s’élever au milieu de l’énumération de ces grands et puissants dirigeants.
Au verset 2, Dieu intervient !« […] la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert…»

Jean est reconnu comme le dernier des prophètes et le témoin de Jésus Christ.
Ce verset introduit un décor remarquable, et l’intervention de Dieu. Dieu ne descend pas d’une manière extraordinaire, mais Il envoie une parole qui tombe et saisit Jean Le Baptiste.Quel contraste entre les plus hautes autorités politiques, religieuses et la façon de faire du Dieu qui dirige le monde !
On peut rendre le verset par « Advint », « surgit » la parole de Dieu. Le mot grec utilisé ici pour « parole », n’est pas « logos » mais « rhema  » qui implique un ordre de Dieu, c’est une parole événement qui implique un mouvement. Cette parole qui vient de Dieu va créer la nouveauté qui va changer le cours de l’histoire. C’est une puissance supérieure au pouvoir des grands de ce monde.La parole de Dieu envoyée par l’intermédiaire de Jean le Baptiste va changer la face du monde !
Cet avènement de la parole puissante de Dieu ne se fait pas à Rome, dans le centre politique, culturel par excellence de l’Empire de l’époque, ni à Jerusalem, centre religieux du peuple de Dieu, ni dans aucune autre grande métropole, ni dans un palais ou un temple. Mais cela arrive au milieu de nul part, dans une région reculée, dans le désert.

Une voix crie dans le désert 

« […] la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il alla dans tout le pays des environs de Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés, selon ce qui est écrit dans le livre des paroles d’Ésaïe, le prophète : C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées ; Ce qui est tortueux sera redressé, Et les chemins raboteux seront aplanis. Et toute chair verra le salut de Dieu. »

Cet avènement de la parole de Dieu se concrétise dans un appel à un retour à Dieu : la repentance.
Du verset 4 au verset 6, il est question de la prophétie d’Esaie 40.3-5 : « J’entends une voix crier: «Dans le désert, ouvrez le chemin au Seigneur; dans cet espace aride, frayez une route pour notre Dieu. Qu’on relève le niveau des vallées, qu’on abaisse montagnes et collines! Qu’on change les reliefs en plaine et les hauteurs en larges vallées! La glorieuse présence du Seigneur va être dévoilée, et tout le monde la verra. Tel est l’ordre du Seigneur.» »
Jean est celui qui accomplit cette parole. 
Nous avons un homme choisi par Dieu, insignifiant aux yeux des hommes mais combien précieux aux yeux de Dieu. Il va préparer la voix au Roi des rois, à l’empereur universel, le Christ. Jean ne possède rien, il vit simplement et son message est clair, proclamant un baptême de changement radical pour recevoir le pardon des péchés.
Jean ne parle pas, il crie ! C’est un haut parleur dans le désert !
Le désert, ce lieu aride, est dans la Bible de rencontre avec Dieu, de méditation. Mais aussi l’endroit où le peuple hébreu a échoué à la sortie d’Egypte, et où le Christ a passé 40 jours et est sorti victorieux des tentations.
La proclamation de Jean est une obéissance à Dieu : Dieu lui a parlé et Il a obéi. Il n’est pas le porte parole de ses propres ambitions, mais le porte parole de Dieu. Il est choisi par le Seigneur, envoyé par le Seigneur et la Parole tombe sur lui. Dieu a posé sur les épaules de Jean le fardeau de Sa parole. Il ne peut alléger ce fardeau qu’en proclamant cette parole.Jean hurle un message qui ne lui appartient pas.

Un appel à un changement radical

Il appelle à la conversion, à un retournement, à un changement radical.
Comme le prophète Jérémie 31.18 le dit « J’entends Ephraïm qui se lamente: Tu m’as châtié, et j’ai été châtié Comme un veau qui n’est pas dompté; Fais-moi revenir, et je reviendrai, Car tu es l’Eternel, mon Dieu. »
En grec le terme employé ici pour parler de repentance est « metanoia » qui signifie un changement de pensée. C’est la traduction du mot hébreu « Teshuva » qui implique un mouvement de retour vers Dieu.
C’est le changement radical qui conduit à ne plus vivre selon les principes de ce monde mais ceux de Dieu. Comme Paul le dit dans Romains 12.2 : « […] soyez transformés (reconfigurés) par le renouvellement de l’intelligence…». Celui qui se convertit est renouvelé dans sa manière de penser, il est conduit par l’Esprit de Dieu, par les pensées de Dieu. C’est un changement intérieur qui est l’œuvre de Dieu :c’est Dieu qui s’en charge.
Aux versets 4 à 9, Jean annonce la venue du jugement de Dieu : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; … »

Au verset 7, pour accentuer ce thème important qu’est la conversion, Jean demande aux foules : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? » et au verset 8, il dit « Montrez plutôt par vos actes que vous avez changé / Produisez donc des fruits qui expriment votre conversion. »

Un évangile contrefait ne peut qu’entraîner des fausses conversions. L’évangile prêché doit être authentique. Nous ne devons pas changer le message pour plaire aux hommes. Le message peut être terrible et effrayant. Mais tout ce que Dieu dit et fait est toujours rempli d’amour.La vraie conversion vient de Dieu car le salut n’appartient qu’à Dieu. La conversion n’est pas juste une réformation extérieure. La conversion est l’œuvre de Dieu opérée par Son Esprit à l’écoute de Sa parole. Celui qui était mort aux choses de Dieu devient vivant et aime Dieu.
Le message vient de Dieu, il est puissant et clair : il nous faut changer radicalement, profondément, il faut revenir à Dieu de tout son cœur, il faut être transformé de l’intérieur pour recevoir le pardon de nos péchés.
Ne nous laissons pas séduire aujourd’hui : l’évangile concerne le Christ Jésus. L’évangile de Jesus concerne un Messie crucifié, mort et ressuscité et glorifié. Si La Croix est mise de côté, il n’y a pas de vrai évangile. C’est là que s’est manifesté la puissance de Dieu, c’est là que se trouve le Salut.

« Et tous les hommes verront le salut de Dieu »

Comme le dit Siméon dans Luc 2.29 « mes yeux ont vu ton salut ».
Le Salut appartient à Dieu, comme nous le lisons dans Apocalypse 7.9-10 « Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Et ils criaient d’une voix forte, en disant: Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’agneau. »

Le Salut est l’œuvre de Dieu. Quand Il sauve, Il sauve réellement, Il change le cœur des hommes. Nous pouvons essayer de nous réformer, mais la conversion c’est la venue du Saint Esprit dans un cœur nouveau que Jésus donne et qui fait qu’on pense les pensées de Dieu et qu’on aime tout ce qui concerne Dieu. 
Le Salut est offert à tous : aux oppresseurs, aux oppressés, au peuple de Dieu, aux paiens…
Il s’agit de la justice de Dieu par la foi en Jésus Christ offert à tous, une justification gratuite par Sa grâce par le moyen de la rédemption qui est en Jésus Christ (c’est à dire par la mort et la résurrection du Christ).Comme nous le lisons dans Romains 3.24 « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ.»

L’œuvre de Dieu n’est pas de condamner mais de sauver. Il n’est pas possible que l’histoire humaine se termine en impasse, car c’est Dieu qui la dirige.« Tout homme verra la délivrance de Dieu » : un jour va venir où tous seront témoins que c’est Dieu qui a travaillé dans l’histoire et qu’Il a réellement réussi !
Le vrai Salut c’est la délivrance de toutes les conséquences du péché : la condamnation, le jugement, la perdition, la mort, la colère de Dieu…
Par la foi en Christ, les hommes sont déclarés non coupables. Ils sont acquittés du verdict qui était prononcé contre eux, ils sont épargnés de la colère de Dieu qui devait s’abattre sur eux. Ils ne sont plus ses ennemis, ils sont réconciliés avec Dieu !

Conclusions 

L’universalité du message évangélique se fait entendre ce matin : « tout être vivant verra le salut de Dieu ».
Luc nous invite à prendre au sérieux l’état de nos cœurs : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis »
De nouveau, il nous faut revenir simplement à l’évangile de la repentance : « Préparez la route du Seigneur, faites Lui des chemins sans détour… »

C’est un appel à la conversion, à l’humilité, au refus du mensonge, de l’injustice ! Finis l’indifférence, l’égoïsme…
Toute créature verra que Dieu libère, que Dieu sauve.
Parlons du péché, tout autour de nous incitons à une prise de conscience de notre perdition en tant qu’homme loin de Dieu, montrons le Christ Jésus comme étant le Sauveur !