LA PAIX DE DIEU, GARDIEN DE NOS CŒURS

Prédication du 1er Novembre par le Pasteur Claude Missidimbazi

Thème : La paix de Dieu, gardien de nos cœurs

Texte : Philippiens 4,6-7

« Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. »

Philippiens 4.6-7

Dans ce climat anxiogène, de crise sanitaire, économique, sociale…, nous avons la joie d’ouvrir la Parole de Dieu, cette bonne Parole. Comme il est dit dans Romains 10.15 « Qu’ils sont beaux Les pieds de ceux qui annoncent la paix, De ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! »

Quelle que soit la situation, la réalité dans laquelle nous sommes, nous ne devons jamais oublier que Dieu est présent et que Sa parole est toujours vivante.

Le Christ Lui-même, alors qu’Il entame les heures les plus sombres de son séjour sur terre, s’adresse à Ses disciples dans Jean 14.27 « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point. »

Oui, la Bible nous parle de notre Dieu qui est un Dieu de paix, du Seigneur Jésus Christ qui est le prince de paix.

Cette paix est un besoin : nous devons attendre et recevoir la paix de la part de notre Dieu.

Cette paix est une réalité : elle peut être l’expérience de tout un chacun, même au milieu des épreuves les plus rudes.

Alors qu’il est en prison, l’apôtre Paul nous dit comment expérimenter cette paix que Dieu promet et donne. Il s’agit de prier pour nos besoins avec un cœur reconnaissant.

Il y a trois notions et mots clefs dans ce passage : 

• Les inquiétudes, les soucis : la situation de départ, c’est le problème auquel nous faisons face

• La prière : c’est le moyen par lequel nous devons recevoir la paix

• La paix : c’est le don que Dieu promet de nous donner

La norme de Dieu n’est pas une âme troublée mais un cœur enraciné dans la paix pour tout chrétien uni à Jésus Christ par la foi.

Stop aux inquiétudes

« Ne vous inquiétez de rien, mais en toute occasion exposez vos demandes devant Dieu… »

La première chose que Dieu nous ordonne, au travers de l’apôtre Paul, c’est de dire « stop » aux inquiétudes : « Ne craignez pas, ne vous mettez en souci pour rien ».

C’est une interpellation qu’il nous faut prendre à cœur : l’inquiétude constitue une désobéissance à cet ordre. Les soucis sont le signe d’une méconnaissance de la grandeur et de l’amour de Dieu.

« Ne soyez inquiets de rien. Ne laissez pas vos pensées emporter votre force ! »

L’impératif est un commandement, l’ordre d’arrêter une habitude.

Le verbe grec employé ici rendu par « se tourmenter, s’inquiéter » signifie être tiraillé, agité dans plusieurs directions, être dans l’incertitude. Il fait allusion aux préoccupations, ce qui est essentiellement important, qui monopolise les pensées. On peut se faire du souci pour sa famille, ses enfants, la peur d’un échec, pour sa santé, la peur de perdre son emploi, la peur de la mort…

Mais l’inquiétude a des effets néfastes à l’intérieur et parfois à l’extérieur, perturbant même notre équilibre physique. Quand nous sommes inquiets, nous sommes effrayés par les différentes situations que nous vivons. L’inquiétude est le plus grand voleur de joie.

Une fois qu’on a pris l’habitude de se mettre en souci, il est difficile de la rompre.

Le Christ Jésus nous exhorte dans Matthieu 6.25-34 : « C’est pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas en vous demandant : « Qu’allons-nous manger ou boire ? Avec quoi allons-nous nous habiller ? » La vie ne vaut-elle pas bien plus que la nourriture ? Et le corps ne vaut-il pas bien plus que les vêtements ? […]». Tout ce passage nous enseigne que nous devons faire confiance à Dieu pour tous les besoins de la vie : la nourriture, le vêtement, etc.

Le remède : la prière reconnaissante

« … mais en toute circonstance demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin, et faites-le avec un cœur reconnaissant. »

Les chrétiens de Philippe, auxquels l’apôtre Paul écrivait, avaient de bonnes raisons de s’inquiéter, en particulier à cause de la persécution de la part de leurs adversaires. Pourtant Paul les exhorte : « Mais maintenant demandez toujours à Dieu ce qu’il vous faut… », « Demandez ce qui est important pour vous mais que vous n’avez pas encore » …

Paul leur donne le remède que Dieu nous prescrit, la procédure qu’Il nous donne pour vaincre les inquiétudes et recevoir Sa paix : demander à Dieu dans la prière ce dont on a besoin, c’est ce qu’il faut faire.

Il s’agit de demander en suppliant, avec insistance, persévérance, avec confiance, avec foi, avec actions de grâce. La prière nous permet de déposer nos fardeaux aux pieds du Seigneur.

Prier avec reconnaissance:

• Concernant le passé : c’est se souvenir de la bonté de Dieu dans le passé, faire mémoire des dons reçus de Dieu. Il s’agit de se rappeler constamment du chemin parcouru. C’est se rappeler que dans le passé Dieu a toujours été à la hauteur de sa réputation ;

• Dans le présent : c’est aussi être capable de se soumettre à Sa souveraineté, se rappeler que Dieu dans Sa providence « soutient, dirige, emploie, dispose et gouverne toutes les créatures, choses et actions […] en vue de la fin pour laquelle Il les a créés », pour Sa propre gloire. C’est ainsi que l’apôtre Paul peut exhorter dans 1 Thessaloniciens 5.18 « En toute circonstance, rendez grâces ; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Christ-Jésus » ;

• Par rapport au futur : c’est aussi penser à notre futur, nous faisons confiance à Dieu pour Sa provision. Comme Jérémie qui affirme au chapitre 32.17 « Ah! Seigneur Éternel, Voici, tu as fait les cieux et la terre Par ta grande puissance et par ton bras étendu: Rien n’est étonnant de ta part. »

Ainsi lorsque nous prions en disant merci au Seigneur, en temps d’épreuves, nous sommes en train d’affirmer que Dieu dans le passé a été fidèle ; qu’aujourd’hui, Il est toujours fidèle et nous nous soumettons à Sa souveraineté ; et enfin que dans le futur nous nous remettons à sa provision, car rien n’est étonnant de Sa part !

En disant à Dieu combien nous lui sommes reconnaissant nous sommes en train de booster notre confiance en Lui, notre foi.

Qu’est-ce que la paix ?

« Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer… »

La paix est le don que Dieu nous promet de nous donner en réponse à la prière reconnaissante.

Mais qu’est-ce que la paix ?

La notion courante de nos jours est synonyme de tranquillité, de calme, de sérénité, d’harmonie et d’absence de conflits.

La notion biblique a plus d’amplitude. En hébreu, le terme « Shalom » dérive d’une racine qui désigne le fait d’être accompli, achevé, complet, intègre, intact et saint. Il désigne plus qu’une absence de conflit.

« Shalom » recouvre l’idée de plénitude et de bien-être, cette harmonie que Dieu désire offrir, là où tout est bien à la place qu’Il veut.

« Shalom » désigne l’absence de guerre, de troubles mais aussi le bien être, le contentement, l’intégrité, la fécondité, l’accomplissement, l’épanouissement, la plénitude et le salut. 

Ce terme renferme donc en plus de la notion de paix classique que nous avons aujourd’hui, les idées de bonheur, de succès, de santé qui indiquent tous la bénédiction divine. Ce terme évoque ainsi une vie de bonheur qui n’est pas troublée par des difficultés, mais qui est remplie de la bénédiction divine.

Le juif messianique Stern le traduit par : « Contentement, succès, confort, plénitude et intégrité », avec l’idée de prospérité, de salut et de bien être achevé. 

C’est l’état de l’homme qui vit en harmonie avec la nature, avec lui-même et avec Dieu. C’est l’état d’une personne que rien ne vient troubler, rien ne lui manque : rien de meilleur ne peut être désiré pour soi et pour les autres.

La paix qui a son origine en Dieu

« Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer… »

La conjonction « et /ainsi » dans la phrase « Et la paix de Dieu », « ainsi », « et alors », signifie que la paix est la conséquence de ce qui est dit précédemment : la paix est la conséquence du fait de « faire connaitre ses besoins à Dieu… ».

L’accent est mis sur la paix qui a son origine en Dieu. C’est cette paix que Dieu donne à ceux qui se tournent vers Lui et Lui font confiance.

Cette paix nous permet de rester attaché au Seigneur. Elle est synonyme de tranquillité, de sérénité, de calme ; c’est un état de l’âme.

La paix de Dieu est extraordinaire, elle est incroyable car elle surpasse les circonstances. Ce n’est pas une négation de la réalité. Le chrétien n’est pas dans le déni des difficultés au quotidien, mais cette paix est capable de l’environner et elle a la puissance de le garder au beau milieu de ses réalités. C’est la paix au milieu de cette réalité chaotique que nous vivons actuellement, la paix au milieu des mauvaises nouvelles, la paix au milieu des angoisses, la paix au milieu de la peur, la paix au milieu des dangers. Quelques soient les circonstances, cette paix est capable de nous préserver.

Cette paix de Dieu surpasse l’entendement. Elle est capable de nous envahir quelles que soient les circonstances. Nous le voyons avec l’exemple de Paul, qui vers la fin de sa vie, alors même qu’il est dans sa prison parle de « la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence ». 

Cette paix qui vient de Dieu est une paix qui est donné à tous les enfants de Dieu, à tous les disciples du Christ Jésus. Cette paix est un don de Dieu et a pour but de garder nos pensées et nos cœurs en Jésus Christ.

Celui qui reçoit cette paix de Dieu est en communion avec le Seigneur. Cette paix est offerte à tous ceux qui suivent le Christ Jésus comme Sauveur et Seigneur, qui se détournent de leurs péchés et marchent dans l’obéissance au Christ.

Dieu est serein, assis sur Son trône et Il ne fait pas de promesses pour les annuler par la suite. Sa promesse de paix s’adresse à nous. Il veille sur Sa parole afin de l’accomplir.

Dieu veut que nous soyons en paix avec Lui, en paix en nous-mêmes, et autant que cela dépend de nous en paix avec notre prochain.

Ce n’est pas une paix temporaire que Dieu donne : elle a été conçue pour durer jusqu’au grand retour du Seigneur. Cette paix est complètement au-dessus des possibilités humaines de compréhension. Nous pouvons passer par des hauts et des bas. La paix de Dieu est venue à nous pour rester, cette paix dure, elle est supérieure, elle excelle !

La paix garde nos cœurs unis à Jésus Christ

« Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer, gardera vos cœurs et vos pensées en communion avec Jésus-Christ. »

Le rôle de cette paix de Dieu est de garder nos cœurs et nos pensées unis dans le Christ Jésus.

Le verbe traduit ici par « gardera », était un terme militaire. Il peut être rendu par « tiendra garnison ». Ce terme évoque une troupe de soldats, des sentinelles chargées de garder, de veiller sur une cité ou une forteresse pour maintenir la paix, pour protéger l’endroit contre toutes attaques.

En conséquence de nos prières, accompagnées d’actions de grâce adressées à Dieu, la paix de Dieu se tiendra à nos côtés comme une garde pour protéger nos cœurs et nos pensées contre les attaques de soucis ou d’angoisse.

Les soucis rongent l’être intérieur. Lorsqu’ils arrivent pour pénétrer le cœur, la paix de Dieu protège le cœur (siège des pensées, des sentiments, de la volonté, des décisions) pour que nous restions attachés, unis à Jésus Christ

La paix de Dieu est comme cette grâce qui est le ciment qui nous maintient dans l’union avec Jésus.

Pour que nos pensées ne s’éparpillent pas et que nous ne nous égarions pas jusqu’à abandonner le Seigneur, la paix de Dieu est notre gardien. Elle doit garder la faculté de bien réfléchir, l’intelligence d’où découle les pensées. La paix que Dieu donne nous garde de nous écarter et de renoncer au Seigneur.

Aujourd’hui par la foi, demandons cette paix au Seigneur ! Il ne s’agit pas d’un vœu pieux mais c’est le besoin le plus important maintenant : être en paix avec Dieu et avoir la paix de Dieu.

Conclusions

L’apôtre Paul termine ce passage par cette expression, ô combien importante, « en communion, unis au Christ Jésus ».

Les soucis peuvent nous éloigner d’une véritable communion avec le Seigneur. Le problème à résoudre c’est l’inquiétude. Il faut aller dans le lieu secret pour s’adresser à Dieu avec persévérance, en suppliant mais aussi en priant avec actions de grâce, en se souvenant que Dieu est présent, entend la prière, en se rappelant ce qu’Il a déjà fait, ce qu’Il nous a déjà donné. Et la paix de Dieu nous maintiendra dans l’union avec le Christ Jésus ! 

Que la paix de Dieu nous soit renouvelée, que la grâce du Seigneur Jésus christ soit avec notre esprit.

N’ayons pas peur, laissons la paix de Dieu gouverner nos pensées. Renonçons aux inquiétudes et aux soucis et donnons ainsi l’occasion au Seigneur de déverser Sa propre paix dans nos cœurs.

Mémorisons ces paroles « ne vous inquiétez de rien mais en toutes choses faites connaitre vos besoins à Dieu » !

La norme de Dieu pour nous n’est pas une âme troublée mais un cœur enraciné dans la paix, si nous croyons et si nous Lui faisons confiance. Dieu est proche de ceux qui Lui font confiance.

Enfin, n’oublions pas d’être nous-mêmes également des artisans de paix.