prédication du 10 mai 2020 par le pasteur claude Missidimbazi
Thème : Vivre le projet de Dieu
Texte : Romains 8,28-30
Tout concourt-il vraiment au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon Son dessein ? Cette question, ainsi que la réponse, méritent toute notre attention.
Considérons ensemble cette vérité : « Quand les croyants aiment Dieu, Dieu Lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de Son amour ;
A cette question, nous pouvons répondre « oui » tout de suite, par la foi. Cependant dans la vie réelle, tout n’est pas si simple. Nous connaissons d’innombrables cas de tragédie, de souffrance. Souvent, le croyant a tendance à dire en guise de paroles de réconfort « tout ira bien, ne t’inquiètes pas ». Il faut certes être optimiste, mais l’optimisme sans une fondation solide ne peut pas tenir face à la dureté de la vie.
Ici l’apôtre Paul semble dire le même genre de paroles réconfortantes. Toutefois, il leur donne un fondement solide, venant de Dieu.
Tout concourt-il vraiment « au bien » ? Oui le résultat est assuré, c’est une garantie parce que notre Dieu merveilleux prend les choses en main (Esa. 46.10).
Pour revenir au contexte immédiat de Romains 8, l’apôtre Paul parle de la dépendance à la puissance de l’Esprit Saint dans les moments de souffrance et de douleurs. Il ne parle pas de théorie. 2 Co. 11 La souffrance était bien connue de l’apôtre Paul (2 Co.1.8).
Une conviction
v.28 « Du reste, en outre, nous savons »
Avec le mot « en outre » Paul marque un lien étroit avec les versets précédents, où il est question de l’espérance et de l’assistance de l’Esprit Saint.
Il aborde le thème principal qui est le dessein de Dieu, un projet qui est immuable et invincible.
Il fait la déclaration qu’il sait ces choses, et même que « nous savons ». Ce nous c’est Paul, mais aussi tous les croyants qui peuvent aujourd’hui témoigner de ces choses.
Comment le savons-nous ? Il ne s’agit pas d’une connaissance purement intellectuelle, mais d’un savoir acquis par la foi. Cette connaissance n’est pas le résultat d’une déduction logique mais d’une conviction intérieure produite par l’Esprit Saint sur la base des Ecritures, et vérifiée dans l’expérience, le quotidien.
v.29 « En effet, ceux… »
La locution traduite par « En effet, parce que, car » introduit l’argument de l’apôtre.
Si vous êtes appelés (comme dans le verset 28), cela signifie que vous avez été premièrement connus de Dieu et prédestinés à être conformes à l’image de Christ, et que donc vous avez été aussi justifiés, et qu’à la fin vous serez aussi glorifiés.
Le temps présent souligne l’action constante de Dieu pour que toutes choses concourent au bien. C’est une activité continuelle de Dieu, c’est Lui qui fait concourir.
Lorsqu’on parle de « toutes choses », il s’agit de : tout ce qui nous arrive, tout ce qui nous est pénible, misères, souffrances et difficultés que nous rencontrons au quotidien.
C’est Dieu qui orchestre, opère toutes choses pour qu’elles concourent « au bien »
Le bien voulu par Dieu : la conformité au Christ Jésus
v.28 « … au bien »
Mais qu’est-ce que le « bien » dont il est question ici ?
Dieu seul connait ce qui est bon dans toute sa plénitude. Il s’agit avant tout de ce qui convient, de ce qui est conforme, ce qui est destiné à mieux le connaitre et à mieux le servir.
Dieu a en tête un objectif bien défini, et le bien ultime c’est la gloire de Dieu ! Et Il est totalement glorifié lorsque Ses enfants arrivent à la fin qu’Il a prévue, dans la gloire (v.29, 30).
Une fois que le cœur s’est livré au courant de l’amour de Dieu, il est irrésistiblement mené au terme fixé par Dieu, qui va contribuer à Sa gloire.
Le bien ne consiste pas en notre aisance, notre opulence, notre santé… Ce n’est pas des choses matérielles… Ce n’est pas les choses que nous voulons.
Le bien est déterminé par Dieu Lui-même : il consiste à être semblable à l’image de Son Fils !
Plus nous ressemblons au Fils de Dieu et plus nous sommes dans le « bien » défini par Dieu.
Tout concourt à amener chaque chrétien à la conformité avec le Christ.
L’auteur parle ici d’une chose à venir comme si elle était déjà : être configuré à l’image de Jésus.
Dieu se sert du présent quoique misérable, dur, difficile, pénible pour nous rendre conforme à l’image de Son Fils (Ro. 8.18). Nous sommes convaincus qu’Il réussira assurément !
Bien des croyants pensent que lorsque tout va bien dans leur vie, c’est là qu’ils sont dans la bénédiction de Dieu. Nous pouvons rendre grâce à Dieu pour toutes Ses bénédictions quotidiennes. Toutefois, l’absence de problèmes n’est pas le signe que tout va bien dans notre relation avec Dieu.
Ce n’est pas là le but de la vie chrétienne. Le bien selon Dieu c’est de nous rendre conforme à Son Fils !
Les conditions de cette bénédiction
v. 28 « … ceux qui aiment Dieu, ceux qui sont appelés selon Ses desseins »
Paul ne fait pas cette promesse à tout le monde, ce bien ne concerne que ceux « qui aiment Dieu » et « sont appelés ». Paul fait donc une délimitation en rappelant les bénéficiaires et les conditions de cette bénédiction. Elle est seulement pour :
- Ceux qui aiment Dieu :
Il s’agit des chrétiens, appelés selon les desseins de Dieu. Ceux qui aiment Dieu persévèrent dans cet amour, ils sont constamment attachés à Lui. Il s’agit de l’amour que Dieu a pour nous, mais aussi de l’amour que nous avons pour Lui.
C’est Lui qui nous a aimé en premier, et cet amour se manifeste en ce qu’Il nous a choisis et a accompli une œuvre parfaite d’amour à la Croix. Rien ne peut nous séparer de cette vague d’amour de Dieu à notre égard (Ro. 8.35).
C’est le seul endroit où Paul parle de l’amour des croyants pour le Seigneur (grec ‘agapao’, la forme la plus haute de l’amour). Cet amour est la réponse à l’amour que Dieu verse dans le cœur de Ses enfants (1 Jean 4.19). Mais qu’est-ce que l’amour ici ? C’est un comportement, des actes, le fait de garder les commandements de Dieu (1 Jn 5.3), il s’exprime dans l’obéissance et l’observance des commandements. Christ Lui-même a manifesté cet amour pour Son Père, Il est l’exemple parfait d’obéissance (Jn 15.10, Mc 12.28-31). Cet amour c’est un attachement profond au S.eigneur et un amour concret pour le prochain. Il ne s’agit pas que de mots, de sentiments, d’émotions, mais d’incarnation, de manifestation, de mise en pratique du modèle du Christ.
- Ceux que Dieu a appelés selon Son projet : Pour tout croyant, son salut n’est pas un accident de parcours. Le Salut du croyant est le résultat d’un plan préconçu du Seigneur, un processus dont Dieu Lui-même est à l’origine.
L’élection est cet acte souverain de Dieu, par lequel Il choisit par grâce, sans tenir compte de leurs mérites, tous ceux qui vont L’accepter (Eph. 1.4-6).
Il s’agit de ceux pour qui l’appel a été efficace par l’action de l’Esprit. Il nous a convaincu de péché et de jugement, Il a illuminé notre intelligence et fait renaitre notre esprit, afin de recevoir la vie de Dieu et la connaissance du Seigneur Jésus Christ dans notre cœur (cf. le chapitre sur « La vocation efficace » dans le catéchisme de Westminster).
La chaine d’or de la rédemption
A partir du v.29, l’apôtre Paul énumère les étapes de l’action de Dieu. Nous gardons à l’esprit que c’est le Seigneur qui fait, qui agit, qui intervient, qui ordonne, qui planifie, qui dirige et qui mènera toutes choses jusqu’au bout. Que Son Nom soit glorifié !
Ce passage est souvent désigné sous le terme de « chaine d’or de la rédemption » avec les 5 chaînons suivants : prescience, prédestination, appel, justification et glorification.
Rien ne se perd dans le processus : tous ceux que Dieu a connu d’avance vont être glorifiés. La chaine d’or ne peut pas être brisée.
Retenons avec force la puissance logique du Seigneur donnée ici via l’apôtre Paul !
Paul décrit donc un groupe de personne fondé sur ce que Dieu fait et décrit ce qui arrive à ce groupe de personne. Ce sont les mêmes personnes du début à la fin, aucun ne peut s’échapper du flux dans les étapes intermédiaires, avant la fin.
Il est d’abord question de la prédestination : la doctrine de la prédestination divine favorise l’humilité, et non pas l’orgueil, le sens de la responsabilité et non pas l’apathie, la sainteté et non pas le laisser-aller, le sens de la mission et non pas le favoritisme, d’où l’importance de continuer à annoncer l’évangile pour que Dieu rencontre Ses élus.
Le projet éternel de Dieu est de rassembler une multitude de frères ! Le résultat est assuré, c’est une garantie !
Comment pouvons-nous affirmer que le verset 28 est vrai ? Parce que Dieu nous a appelés ! Si nous sommes appelés, cela signifie donc que nous avons été connus et élus ! Et cela signifie que nous serons sanctifiés et glorifiés !
Tout cela est entre les mains infaillibles de Dieu, et le résultat est la glorification, lorsque les enfants de Dieu revêtiront un corps céleste, incorruptible, le corps de gloire (1 Co. 15.49, 15.54).
Tout commence avec Dieu, tout commence dans la présence du Seigneur dans les lieux célestes, dans le Saint des saints. Il a connu d’avance, Il a aussi destiné d’avance et ensuite Il a appelé pour devenir conforme à l’image de Son Fils, afin que le Christ Jésus soit l’ainé de nombreux frères.
Le Seigneur rassemble Ses brebis, Il est en train de constituer Sa communauté pour célébrer Sa gloire.
Le chrétien peut ainsi être rassuré que tout concourt à son bien. C’est parce que nous sommes connus de Dieu, prédestinés par Dieu que nous sommes appelés. Cet appel est personnel, c’est une grâce de Dieu. Cela signifie que nous sommes maintenant justifiés et que nous serons, à la fin, glorifiés.
Conclusion
Lorsque nous observons un chrétien qui marche dans les voies de D.ieu, qui est en train de changer à la ressemblance du Christ Jésus, malgré les vicissitudes de la vie, nous pouvons voir à l’œuvre la grâce de D.ieu, la puissance irrésistible de D.ieu qui sauve.
Dieu a un projet bon, sûr, convenable, et Il connaît nos craintes et nos doutes; notre foi et nos faiblesses.
Nous pouvons ainsi aborder l’avenir avec sérénité. Car l’Esprit travaille dans les cœurs pour que jour après jour les chrétiens arrivent à se conformer de plus en plus à l’image du Christ Jésus. Il convainc de péché, Il conduit à la repentance, Il conduit à marcher dans la vérité, Il conduit au Christ Jésus !
Quel privilège d’être appelé ! C’est aussi un appel à annoncer l’évangile, à servir D.ieu, à servir de témoignage, à proclamer au monde entier l’appel de D.ieu !
D.ieu appelle encore, ici et maintenant. Il appelle à entrer dans Son projet qui a commencé dans l’Eternité et finira dans Son monde éternel !
Tout concourt-il vraiment au bien de Dieu ? Oui, par la grâce de Dieu
Le savons-nous réellement?
Oui si nous démontrons que nous aimons Dieu et incarnons cet amour par notre comportement et par un attachement sincère au Seigneur ; un regard d’amour pour apporter au monde l’amour de Dieu.
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