Prédication Culte du 31 août 2025 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« 34 Apprenant qu’il avait fermé la bouche aux Sadducéens, les Pharisiens se réunirent. 35 Et l’un d’eux, un légiste, lui demanda pour lui tendre un piège : 36 « Maître, quel est le grand commandement dans la Loi ? » 37 Jésus lui déclara : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. 38 C’est là le grand, le premier commandement. 39 Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40 De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. » Matthieu 22.34-40
« Tels sont les commandements, les lois et les coutumes que Yahvé votre Dieu a ordonné de vous enseigner, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez prendre possession.
Ainsi, si tu crains Yahvé ton Dieu tous les jours de ta vie, si tu observes toutes ses lois et ses commandements que je t’ordonne aujourd’hui, tu auras longue vie, toi, ton fils et le fils de ton fils.
Puisses-tu écouter, Israël, garder et pratiquer ce qui te rendra heureux et te multipliera, ainsi que te l’a dit Yahvé, le Dieu de tes pères, en te donnant une terre qui ruisselle de lait et de miel !
Écoute, Israël : Yahvé notre Dieu est le seul Yahvé.
Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. » Deutéronome 6.1-5
« Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis Yahvé. » Lévitique 19.18
Introduction
Dans le texte de Matthieu que nous lisons, nous comprenons que notre religion chrétienne est fondée sur ce sommaire de la Loi :
- Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée, et
- Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Face à cette double vérité, nous devons nous interroger sur ce que Jésus nous commande :
- Que veut dire aimer dans la Bible ?
- Qui devons nous aimer ?
- De quelle façon devons nous aimer D.ieu et notre prochain ?
- Comment est-ce possible d’aimer comme Lui le Sauveur et S.eigneur nous le commande ?
Que veut dire aimer dans la Bible ?
Le mot « aimer » dans la Bible implique certes d’éprouver de l’affection envers quelqu’un, mais c’est surtout un engagement qui nous coûte quelque chose.
En hébreu, le verbe aimer (אַהֲבָה (‘ahabah)) est utilisé pour désigner beaucoup de choses différentes : Éprouver de l’affection, ou une dévotion sans faille pour quelque chose ou quelqu’un.
En grec, il y a une famille de mots (ἀγάπη (agape), ἀγαπάω (agapao)) liée à la notion d’amour.
Quand on parle de l’amour de Dieu on parle d’affection, de sentiments, de passion et d’engagement.
Dans Sa réponse, le Christ Jésus renvoie l’érudit qui L’interroge au « Chema »(« Écoute, Israël ») contenu dans le Deutéronome : « Écoute, Israël : le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un.
Et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta vie, de toute ton âme, et de toute ta force. »
Son exigence est de donner la priorité à l’amour de Dieu sur tout autre amour (l’amour d’un parent, d’un conjoint, d’un enfant…).
Cela souligne l’importance de l’engagement envers Dieu seul.
Le Christ insiste ainsi : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » (Luc 14.26)
Et Il ajoute ailleurs : « » (Matthieu 10.37)
Pour Jésus, aimer le Seigneur c’est le préférer à tout autre.
Les sentiments peuvent changer, mais dans la Bible le mot aimer implique toujours une décision de s’attacher à Dieu à qui on donne des droits sur soi.
Le Christ Jésus répond à la question de ce pharisien en citant ce commandement qui exige d’aimer Dieu.
Ce commandement a d’abord été adressé aux enfants de la génération des hébreux qui sont sortis d’Egypte et qui avaient péri dans le désert. Ces enfants avaient grandi dans le désert, et Moïse, à la fin de sa vie, les enjoint à aimer Dieu de tout leur être, si ils veulent être heureux alors qu’ils vont entrer dans le pays promis.
Ici, Moïse cherche à leur inculquer les mêmes principes qu’à leurs pères qui sont morts à cause de leur incrédulité.
Ils étaient sortis d’Egypte, mais en réalité l’Egypte était encore en eux pendant qu’ils étaient dans le désert.
C’est souvent encore la même chose pour le chrétien encore aujourd’hui.
Quand le Christ reprend ce commandement, le fait que l’amour puisse être commandé démontre que ce sont les attitudes et les comportements que le S.eigneur désire et non les émotions.
L’amour n’est pas d’abord un sentiment mais une décision d’obéir à ce que Dieu nous dit.
On le voit, par exemple, dans les mots du Christ qui demande d’aimer nos ennemis : « Eh bien ! moi je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs… »(Matthieu 5.44).
Cela veut bien dire que l’amour n’est pas une question de sentiment : c’est une décision d’obéir à ce que Dieu nous dit.
Le réformateur Calvin explique :
« Jésus aurait pu dire que notre premier devoir est de servir le S eigneur, obéir au S eigneur, craindre le S eigneur, ou se prosterner devant le S eigneur.
Mais Jésus dit que le premier devoir de l’être humain et du chrétien est d’aimer Dieu d’abord.
Jésus à choisi aimer pour une raison. Il veut dire par là que seul le libre service de notre volonté Lui est acceptable.
En fin de compte, l’homme qui en vient à obéir à Dieu, L’aimera d’abord.
Dieu ne veut pas de l’obéissance forcée des hommes mais souhaite que leur service soit libre et spontané. »
Lorsqu’on aime Dieu on aura pas de mal à Lui obéir et à Lui faire confiance.
Parce que l’amour implique d’avoir une relation vivante avec l’être aimé.
Lorsque Dieu a notre préférence, Il a tout le reste : « Aime Dieu par dessus tout et par dessus tous. »
Alors demandons nous : est-ce que Dieu a notre préférence ?
Est-ce que notre décision de L’aimer tient toujours quand les difficultés sont là, quand la vallée devient sombre ?
Qui devons nous aimer ?
La question suivante que nous devons nous poser est : qui devons nous aimer ?
Le Christ y répond ici.
Nous devons d’abord aimer Dieu. Dieu doit être le premier à être aimé.
C’est ce sur quoi le Christ met la priorité en citant le Chema.
v.39 « Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Jésus ajoute au commandement de l’amour pour Dieu, ce second commandement tiré de Lévitique.
Nous devons aussi aimer notre prochain, comme nous devons nous aimer nous-mêmes.
De quelle façon devons nous aimer Dieu et notre prochain ?
La profession de foi qu’est le Shema ne comporte que six mots en hébreu.
C’est un credo primordial dans la culture juive.
Il affirme fortement le monothéisme : il n’y a qu’un seul Dieu.
C’est donc là le plus important : que nous fassions de Yahvé notre seul Dieu et que nous écartions les autres dieux.
Yahvé seul est Seigneur et la fidélité à l’alliance avec Lui implique chaque partie de notre être.
Jésus nous donne ici de comprendre comment aimer Dieu : « Tu aimeras l’unique Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée. »
Les croyants ne doivent rien retenir de leur dévotion au Seigneur, en tant que souverain de leur vie.
Ce commandement d’amour concernant Dieu donne des précisions sur les quatre manières dont il faut L’aimer :
- De tout notre cœur : c’est à dire, dans la pensée des hébreux, le quartier général de la volonté, de la décision, des actions. Il s’agit de choisir de mettre Dieu au centre de tout ce qui m’anime, de mes décisions, des mes choix, de mes directions, de mes options…
- De toute notre âme : c’est à dire, la source de notre vie, qui doit se puiser en Dieu seul.
- De toute notre force : c’est à dire, dans nos actions concrètes, avec toute la force de ce que nous sommes.
- De toute notre pensée : c’est à dire de toute notre intelligence. La foi est l’engagement d’une intelligence qui réfléchit. La raison n’est pas un obstacle à la foi mais est l’alliée pour aimer Dieu sans réserve.
Nous devons aimer le Seigneur de toutes nos facultés. L’amour de Dieu doit prendre tout l’être : de la tête aux pieds.
Il faut aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre volonté.
Si l’amour n’était qu’un sentiment, il viendrait et s’en irait.
L’amour c’est un acte de volonté à l’égard de notre Dieu. C’est une décision que nous devons cultiver et préserver.
Dans la logique de Dieu la volonté décide et les sentiments et les émotions suivent.
Lorsque nous décidons d’aimer Dieu, Dieu soutient notre décision.
Il faut aimer Dieu de toute notre âme. Il s’agit d’aimer Dieu de toute notre vie, de chaque fibre de notre être, de notre existence, à chaque instant de chaque jour.
Nous ne pouvons pas dire : « Seigneur je T’aime, mais mon cœur est une propriété privée, je suis mon propre propriétaire ».
Le cœur d’un chrétien est attaché à Dieu !
Il faut aimer Dieu de toute notre pensée, de tout notre esprit. Aimer Dieu de tout son esprit n’est pas une étude théologique pour le plaisir d’étudier : il s’agit d’apprendre à connaître Dieu pour mieux L’aimer.
On ne peut pas aimer quelqu’un que l’on ne connaît pas. Car aimer implique d’avoir une relation.
Quand on dit qu’on aime Dieu, on aime qui Il est, ce qu’Il fait, ce qui Le concerne, ce qu’Il aime.
Cela implique de connaître les attributs de Dieu, de connaître le caractère de Dieu. Et cela ne se trouve que dans Sa Parole.
Aimer Dieu c’est s’attacher à Sa parole. Aimer Dieu c’est aimer les choses de Dieu, c’est aimer la compagnie des enfants de Dieu.
L’amour est un verbe d’action : « Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. » (1 Jean 3.18)
L’amour c’est donner, comme Dieu qui nous a tant aimé et qui nous a tant donné : nous devons L’aimer en retour avec toutes les fibres de notre être mais aussi avec tout ce qu’Il nous a donné !
Tout ce que nous avons est un don de Dieu dont nous devons profiter pleinement.
Et cela implique d’aimer Dieu avec nos biens, nos possessions, notre temps, nos talents, nos trésors,
La créature n’a rien en propre.
L’apôtre Paul a ainsi écrit : « Car qui est-ce qui te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Corinthiens 4.7)
Ce qui veut dire que tout homme est gérant, tout homme n’est qu’un intendant. Tout appartient à D.ieu. Et un jour il faudra rendre compte de tout ce que D.ieu nous a prêté : notre vie, nos talents, nos biens, notre temps, notre conduite, nos choix politiques, les choix de nos loisirs, notre famille, nos vacances et voyages, la retraite, notre église, notre relation à la nature…
Conclusion
Retenons que tous nos choix, toutes nos décisions concernent le Seigneur.
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