Prédication culte du dimanche 29 juin 2025 par le pasteur claude missidimbazi
« Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Dieu n’est pas Dieu des morts mais des vivants. »
Matthieu 22.32
« Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection; d’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection; d’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison; ils furent lapidés, sciés, torturés; ils moururent tués par l’épée; ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités – eux dont le monde n’était pas digne – errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. »
Hébreux 11.35-38
Introduction
Il est ici question des surprises de la Bible.
La surprise est un ingrédient commun des histoires. La vie elle-même contient des surprises bonnes et mauvaises.
La surprise désigne à la fois :
- l’action de prendre quelqu’un au dépourvu, et
- l’émotion provoquée par quelque chose d’inattendu.
Les surprises que nous trouvons dans la Bible nous enseignent que notre Dieu dirige toutes choses et que nous devons apprendre à dépendre de Lui, de Sa providence pour ne pas être surpris.
Le Catéchisme de Heidelberg définit la doctrine de la providence ainsi à la question 27 : « Qu’entends-tu par la providence de Dieu? » Réponse : « La force toute-puissante et partout présente de Dieu par laquelle il maintient et conduit, comme par la main, le ciel et la terre avec toutes les créatures, de sorte que les herbes et les plantes, la pluie et la sécheresse, les années de fertilité et celles de stérilité, le manger et le boire, la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, bref toutes choses ne nous viennent pas du hasard, mais de sa main paternelle. »
Comprendre la providence de Dieu est important pour ne pas remettre sans cesse en question la grandeur de Dieu, Son amour et Sa compassion.
En effet, la souffrance en particulier semble toujours nous prendre par surprise : un jour nous sommes heureux, en bonne santé, et le lendemain nous nous retrouvons malade ou blessé, confronté à des difficultés et nous nous sommes désemparés.
La douleur dirige souvent notre foi : nous oublions que Dieu dirige les affaires de ce monde, et que tout est toujours lié aux desseins éternels de Dieu qui utilise tous les moyens pour glorifier Son Nom.
Les surprises dans la Bible ont quelque chose à voir avec la providence divine, le jugement mais aussi la rédemption.
Exemples de surprises dans les récits bibliques
Les surprises dans la Bible prennent souvent la forme de rencontre.
Nous voyons ainsi, au troisième chapitre du livre de Genèse, comment après avoir péché, Adam et Ève sont surpris que Dieu continue à les chercher et à venir à leur rencontre.
La Bible nous interpelle sur le fait que Dieu dirige toute chose et que rien ne passe inaperçu à Ses yeux.
Dans le livre de l’Exode, nous avons la surprise de voir Moïse, lors de sa naissance, être épargné grâce à des sages femmes égyptiennes qui vont désobéir à Pharaon. Le Seigneur va orchestrer les événements pour Moïse de manière si surprenante qu’après avoir survécu au Nil, sa propre maman soit choisie pour être sa nourrice.
Nous assistons à d’autres événements surprenants comme :
- La Manne : lorsque dans le désert, le peuple affamé et se plaignant, se retrouve surpris devant la manne venue du Ciel, et se demande qu’est-ce que cela ? (Exode 16)
- Goliath vaincu par David : dans 1 Samuel 17, quelle surprise de voir le géant Goliath tomber devant le jeune David, qui n’avait pas l’allure d’un guerrier expérimenté.
- Schadrak, Meschak et Abed-Nego : dans Daniel 1, quelle surprise de voir les trois jeunes hommes, qui avaient décidé de se contenter de légumes au lieu des viandes sacrifiées aux idoles, avoir meilleure mine et plus d’embonpoint que tous les jeunes qui mangeaient les mets du roi.
- La femme de Lot : transformée subitement en statue de Sel, alors que Dieu les avait épargnés, lorsqu’ils fuyaient lors de la destruction Sodome et Gomorrhe (Genèse 19).
- Myriam frappée de lèpre : quelle surprise de voir Myriam frappée par la lèpre, parce qu’Aaron et elle avaient parlé contre Moïse.
- La folie du roi Nabuchodonosor : dans Daniel 4, quelle surprise lorsque le roi Nabuchodonosor au sommet de sa gloire terrestre est frappé de folie.
- Ananias et Saphira : dans Actes 5, quelle surprise d’assister aux morts successives de ce mari et sa femme qui s’étaient accordés pour essayer de tromper les apôtres.
- Samson et Dalila : quelle surprise que Samson si fort, et victorieux de nombreux guerriers, ait perdu sa force par les subterfuges d’une simple femme (Juges 16). L’homme fort avait été rendu faible !
Quelle surprise : le Seigneur veut se faire connaître comme « Dieu de Jacob »
« Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit: Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob? Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. La foule, qui écoutait, fut frappée de l’enseignement de Jésus. » (Matthieu 22.31-33)
On peut comprendre que Dieu soit le Dieu d’Abraham, père de la foi, qui est parti sur ordre de Dieu, sans savoir où il allait.
On peut comprendre que Dieu soit le Dieu d’Isaac son fils, à la limite.
Mais voilà la vraie surprise dans la déclaration de l’Exode et du Christ : Dieu veut être connu comme le Dieu de Jacob, qui était pourtant loin d’être un homme exemplaire.
On peut lire l’histoire de Jacob dans les chapitres 25 à 47 de la Genèse.
Le nom de Jacob déjà signifie « qui saisit le talon, qui supplante, qui trompe ».
Jacob s’est accaparé les droits du fils premier né, de son frère Esaü, et la bénédiction attachée par la ruse et des subterfuges. Sa mère et lui ont comploté contre son père !
Suite à l’inimitié de son frère, Jacob prend la fuite, et Dieu va le rencontrer sur le chemin, à Béthel : au chapitre 28 de la Genèse, on voit que Dieu respecte la parole qu’Il a donné à Abraham et transmet sa bénédiction à son descendant Jacob.
Dieu veut corriger Jacob, et permet qu’il soit trompé à diverses reprises par son propre oncle, et beau-père, Laban, au pays de Charan.
Il accumule les richesses au chapitre 30 de Genèse, et rentre à Canaan.
Là encore, craignant la colère de son frère Esaü, Jacob essaie de recourir à la ruse pour l’amadouer.
Dans les chapitres 37, le même
Jacob va suivre le même mauvais exemple de favoritisme que sa mère, en manifestant une préférence nette pour ses fils Joseph et Benjamin, provoquant la jalousie de ses autres fils et des drames.
Mais à la fin, Jacob va retrouver Joseph qu’il croyait mort et va bénir ses descendants.
Dieu se révèle ici comme Celui qui change et transforme même le pire des hommes.
En Jacob, Dieu Se révèle comme Celui qui nous discipline.
L’inattendu de Dieu est toujours là.
Nous ne devrions pas condamner les gens d’avance. Dieu voit beaucoup plus loin que les apparences et les incapacités des hommes.
Dans l’histoire de Jacob, nous retenons que Dieu est capable de faire de tous, même l’homme le plus imparfait, un instrument pour Sa propre gloire.
Quelle surprise : la foi implique aussi la souffrance
Dans le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux nous avons une liste d’hommes et femmes héroïques dans la foi.
Par la foi, ils ont fait des choses extraordinaires.
Mais cette liste contient des éléments surprenants : il n’y a pas que des triomphes, des victoires et de la prospérité !
La surprise est que la même foi qui permet de vivre des miracles implique parfois la souffrance et la mort.
Cela ne ressemble pas au christianisme d’aujourd’hui qui ose dire que si tu es dénué de tout, si tu souffres c’est parce que tu n’as pas la foi.
Pourtant nous lisons ces lignes surprenantes : des héros de la foi ont été moqués, tués, persécutés, maltraités, dénués de tout, dans le besoin, errants, se cachant, emprisonnés, enchainés…
Dieu a voulu les lister, qu’ils soient cités dans le Saint Livre.
Voilà ce qui peut arriver aux hommes et femmes qui ont la Foi, une vision reçue de Dieu.
Lorsqu’on est avec le Seigneur, on ne doit pas avoir honte de vivre de telles souffrances, si tel est le plan de Dieu.
Être démuni n’est pas synonyme de faiblesse dans la foi !
Nous ne devons pas tous chercher le bien être physique ou matériel mais nous devons tous chercher à marcher par la foi en acceptant les conditions, les circonstances que Dieu met en place.
Nous devons tous prendre notre croix, mourir à nous mêmes, et suivre le Christ Jésus.
Tout chrétien doit souffrir à cause de Jésus.
La foi n’obtient pas toujours la délivrance, et l’auteur aux Hébreux ne fait pas la différence entre ceux qui ont obtenu la délivrance et ceux qui ont connu le martyr : pour nous les uns comme les autres sont des héros ! C’est une surprise !
Quelle surprise : le Messie promis est le Serviteur souffrant
Il y a beaucoup de choses surprenantes dans le ministère du Christ Jésus et Sa vie terrestre.
Dans l’enseignement du Christ Jésus il y a des surprises. Et, Il a d’ailleurs été « surpris »face aux réactions des gens de Son temps.
C’est également surprenant que celui qui va trahir le Christ fasse partie de son cercle le plus intime, de ses douze plus proches disciples.
Jésus a pu être surpris par le manque de foi de Ses disciples qui avaient pourtant vu tant de miracle.
En bonne part, Jésus a été surpris par la foi du centurion : « Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi. » (Matthieu 8.10)
Mais, concernant le Christ, la plus grande surprise est le drame de la rédemption !
Les choix de Dieu sont surprenants.
La vie de Jésus s’est inscrite dans ce modèle de surprise.
Le peuple attendait un Messie annoncé par les prophètes, un messie conquérant qui devait le délivrer de ses ennemis.
Ils attendaient un héros fort, triomphant, venant avec une armée irrésistible.
C’est donc avec une grande surprise que l’on découvre que ce Messie est le Serviteur souffrant décrit par le prophète Ésaïe : « Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu le bras de l’Eternel? Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée; il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. »
(Esaïe 53.1-5)
La vie terrestre de Jésus est une série de surprises.
On attendait un roi puissant et c’est un serviteur qui vient.
Jésus était un roi, certes puissant dans un sens, mais humble, et non pas puissant en termes militaires ou politiques.
Né dans des conditions modestes, n’ayant pas de lieu où reposer Sa tête pendant Son ministère. Il arrive à Jérusalem monté sur un âne.
Conclusion
Que nous puissions entrer dans le mode de fonctionnement de Dieu : Il est le Dieu des surprises et en même temps rien ne Lui échappe.
Il est le Dieu qui sait créer la surprise en prenant un homme retors comme Jacob : Il est le Dieu qui change et transforme.
Il est Celui qui peut nous enseigner en nous faisons passer par les souffrances, même si cela semble être une mauvaise surprise.
Il est Celui qui nous fait une belle surprise en nous envoyant non pas le Messie que nous pouvions nous imaginer, d’un point de vue, mais le Serviteur souffrant qui a accompli l’expiation des péchés et qui est désormais couronné de gloire, parce qu’Il est sorti vainqueur du tombeau !
Prions : que Dieu puisse nous surprendre !
« Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! » (Ephésiens 3.20-21)
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