Prédication Culte du 22 juin 2025 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« Au chef de chœur. Poème des fils de Qoré. Comme une biche soupire après des courants d’eau, Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant: Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, Pendant qu’on me dit tout le temps : Où est ton Dieu ? » Psaume 42.1-4 – Version Colombe (Segond Révisé)
« Au maître de chant. Cantique des fils de Coré. Comme le cerf soupire après les sources d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant: quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu’on me dit sans cesse: » Où est ton Dieu ? « » Psaume 42.1-4 – Version Augustin Crampon
« Ils ont tous mangé une même nourriture spirituelle. Ils ont tous bu la même boisson spirituelle, car ils buvaient de l’eau jaillie d’un rocher spirituel qui les accompagnait ; et ce rocher n’était autre que Christ lui-même. » 1 Corinthiens 10.3-4 – Version Semeur
Introduction
La canicule actuelle, avec ses vagues de chaleurs historiques, est difficile à supporter, nous le ressentons dans nos corps.
A travers cette réalité physique, nous pouvons néanmoins apprendre certaines réalités spirituelles. En effet, nous avons tous, plus ou moins, expérimenté la soif physique ces derniers jours. Notre corps nous interpelle pour nous rappeler que nous avons besoin de boire, d’étancher notre soif.
La soif, tant au sens littéral que figuré, nous enseigne que Dieu est Celui qui pourvoit aux besoins physiques et spirituelles les plus fondamentaux de Son peuple.
Oui, Dieu est Celui qui pourvoit à notre bien-être physique et spirituel.
La soif : réalité physique qui doit être soulagée
L’eau est fondamental à la vie humaine. Dans les Écritures, le besoin physique de boire est souvent utilisé comme image du besoin spirituel humain que Dieu seul peut satisfaire.
La soif désigne métaphoriquement un besoin profond de l’homme qui demande à être assouvi.
Vivant dans des régions arides, dépourvus de systèmes modernes d’approvisionnement en eau, les peuples de la Bible étaient très conscients des souffrances et des dangers liés au manque d’eau.
Dans la littérature biblique, la soif est souvent effrayante et mortelle, contrairement à l’expérience moderne qui la considère comme un inconfort temporaire.
Pour preuve, les hébreux dans le désert se plaignaient à Moïse : « En ce lieu, le peuple souffrit de la soif, et le peuple murmura contre Moïse, disant : Qu’as-tu fait ? Nous as-tu tirés de l’Égypte pour nous faire mourir de soif, nous, et nos enfants et notre bétail ? » (Exode 17.3)
La Bible présente la soif comme une réalité physique qui doit être soulagée.
Ainsi, notre Seigneur, le Christ Jésus, a expérimenté cette soif. Il a prononcé ces paroles sur la Croix : « J’ai soif » (Jean 19.28).
Après 18 heures sans avoir bu, ce cri de douleur physique de notre Sauveur témoigne de Son humanité authentique, mais aussi de Son humilité, demandant aux personnes autour de Lui d’apporter un soulagement temporaire à la soif qui Le ravageait.
Lui qui avait dit « celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura plus jamais soif »(Jean 4.14), c’est Lui qui demande de l’eau dans cette circonstance terrible de l’agonie à la Croix.
Il accomplissait ce que les prophètes avaient annoncé à propos du Messie souffrant, notamment dans le Psaume 22.
Les auteurs du Premier Testament reconnaissent que c’est Dieu qui, en dernier ressort, étanche la soif.
Il le fait généralement par des processus naturels (sources, cycles de l’eau, croissance, récolte…)
Lorsque nous lisons la Bible, nous ne pouvons que louer Dieu car nous voyons que c’est Dieu qui pourvoit aux besoins physiques.
Nous lisons dans le psaume 104 : « C’est toi qui fais jaillir des sources dans les ravins. Et les torrents s’écoulent entre les montagnes. Là viennent s’abreuver les bêtes qui peuplent les champs et les bois, là viennent boire les onagres. Les oiseaux nichent sur leurs rives, chantant à l’abri du feuillage. Du haut de ses palais, Dieu verse la pluie sur les monts, la terre est remplie des bienfaits du fruit de ton ouvrage. C’est toi qui fais pousser le foin pour le bétail, et qui fais prospérer les plantes pour les hommes afin qu’ils tirent de la terre le pain pour se nourrir. Le vin réjouit le cœur de l’homme et fait resplendir son visage, le rendant brillant plus que l’huile. Le pain restaure sa vigueur. » (Psaume 104.10-15)
Il utilise et met en place des processus naturels afin de bénir animaux et humains.
Dieu est donc capable de simplement utiliser Sa création pour répondre aux besoins physiques, mais lorsque cela est nécessaire, Dieu peut aussi utiliser des moyens miraculeux pour conduire Son peuple a L’adorer et à croire en Lui.
Comme nous pouvons le lire dans Exode 17 : « Moïse cria à l’Eternel en disant : Que puis-je faire pour ce peuple ? Ils sont sur le point de me lapider ! L’Eternel dit à Moïse : Passe devant le peuple et emmène avec toi quelques responsables d’Israël. Prends à la main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil et va ! Quant à moi, je vais me tenir là devant toi sur un rocher du mont Horeb ; tu frapperas le rocher, de l’eau en jaillira et le peuple pourra boire. Moïse fit ainsi en présence des responsables d’Israël. »(Exode 17.4-6)
Dieu seul est capable de créer de l’eau dans le désert, endroit chaotique et effrayant !
Un tel miracle met en évidence une vérité éternelle : Dieu seul est la source de toutes les ressources nécessaires à la vie !
Mais c’est aussi ce même Dieu qui promet aux hébreux dans les termes de Son alliance que, si ils ne Lui obéissent pas, Il va retenir Ses ressources et ils connaîtront la sécheresse et la soif (Deutéronome 28).
Dieu gère Sa propre création avec sagesse, mais aussi avec bonté : Il fait pleuvoir sur les justes comme sur les injustes (Matthieu 5.45).
L’eau est fondamental à la vie humaine.
Nous glorifions Dieu de ce qu’Il étanche notre soif physique en nous mettant à disposition de l’eau potable à boire.
Parfois, c’est justement la soif physique qui pousse les hommes à se tourner vers Dieu, dans les récits des Écritures. Dans leur détresse, ils font appel à Dieu, et Lui répond à leur besoin.
Nous avons comme exemple :
- Le juge Samson : « Comme il avait horriblement soif, il pria l’Eternel et dit : C’est toi qui as accordé cette grande victoire à ton serviteur. Me laisseras-tu maintenant mourir de soif et tomber entre les mains de ces incirconcis ? »(Juges 15.18)
- Dans les psaumes : « Ils étaient affamés, ils avaient soif, et ils étaient tout près de défaillir. Dans leur détresse, ╵ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses. Il les mena par un chemin tout droit et les dirigea vers une ville habitable. Qu’ils louent donc l’Eternel ╵pour son amour, pour ses merveilles ╵en faveur des humains ! Il a désaltéré les assoiffés, il a comblé de biens les affamés. » (Psaumes 107.5-9)
- Le prophète Jérémie : « Le sol est crevassé car la pluie a manqué ╵dans le pays, et les cultivateurs, ╵déçus dans leurs espoirs, se voilent le visage. La biche, dans les champs, abandonne son faon ╵après l’avoir mis bas, car il n’y a plus de verdure. » (Jérémie 14.4-5)
La soif : insatisfaction spirituelle, quête passionnée que seul Dieu peut combler
Le même Dieu est capable de pourvoir à nos besoins spirituels.
Ce qui est vrai pour le corps est vrai aussi pour la vie intérieure. Dieu est Celui qui désaltère et qui rassasie Son peuple de Son eau vivante.
La soif est souvent utilisée au sens figuré dans les Écritures.
Dans le sens biblique, la soif représente l’insatisfaction spirituelle ou la quête passionnée de Dieu.
Le Christ enseigne ainsi dans le Sermon sur la Montagne la béatitude suivante : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » (Matthieu 5.6)
Tous les croyants doivent être conscients de ce besoin spirituel de s’abreuver aux sources de Dieu, comme ils ont conscience de la soif physique quand elle se présente.
Si ce besoin spirituel, cette soif de l’âme pour Dieu n’existe pas, il ne peut y avoir de repentance ou de salut.
En fait, il faut être conscient de ce besoin, pour se donner à Dieu, pour croître spirituellement.
L’auteur biblique du Psaume 42 utilise cette image, cette comparaison à un cerf assoiffé : « Comme languit une biche après les eaux vives, ainsi languit mon âme vers toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant; quand irai-je et verrai-je la face de Dieu ? » (Psaume 42.3-4)
Cette sainte soif devrait être la nôtre : nous devrions avoir soif de Dieu, plus que toute autre soif.
Notre âme doit avoir soif de rencontrer ce Dieu qui est vivant : Lui seul satisfait l’âme !
C’est quoi la « soif de Dieu » selon la Bible ? Un auteur du IVe siècle, Grégoire de Naziance, a écrit : « Dieu a soif que nous ayons soif de Lui ». D.ieu est Lui-même un amoureux désir.
Dieu désire que le vide émotionnel et spirituel pousse les gens à découvrir Sa grâce.
C’est pour cela que c’est l’Éternel qui implore les hommes à venir à Lui pour étancher leur soif : « Vous tous qui avez soif, venez chercher de l’eau ! Et même vous qui n’avez pas d’argent, venez, achetez et mangez ! Venez acheter sans argent, oui, sans paiement, du vin, du lait ! Pourquoi dépensez-vous votre argent pour payer ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez-vous pour une nourriture qui ne rassasie pas ? Ecoutez, oui, écoutez-moi, alors vous mangerez ce qui est bon, vous vous délecterez d’aliments savoureux. Tendez l’oreille, venez à moi, écoutez-moi et vous vivrez. Car je conclurai avec vous une alliance éternelle, j’accomplirai pour vous avec fidélité les œuvres bienveillantes que j’ai promises à David. » (Ésaïe 55.1-3)
Dieu invite gratuitement !
La soif décrit le désir intense des fidèles pour Dieu.
Avoir soif de Dieu et être invité par Dieu c’est être satisfait ! En effet, Lui seul peut combler réellement nos attentes et nous procurer cette joie de vivre intérieure !
Tout est gratuit : le Christ, mort et ressuscité pour nous, est passé par là, rendant donc possible le fait que nous puissions nous tourner vers Lui pour être abreuvés, désaltérés et trouver un sens à nos vies.
Jésus promet que celui qui croit en Lui n’aura jamais soif, n’aura jamais faim (Jean 6.35). En affirmant être le pain de vie, Il dit très clairement qu’Il est le seul capable de nous satisfaire.
De même que c’est une expérience réelle que de boire de l’eau pour étancher notre soif physique, de même c’est une expérience réelle de boire l’eau que Jésus donne pour étancher notre soif spirituelle.
Pour finir, nous voulons insister sur trois vérités :
- La satisfaction de la soif spirituelle se trouve en Dieu seul
Dieu satisfait spirituellement l’âme.
Nous lisons dans le prophète Ésaïe : « Les opprimés, les pauvres cherchent de l’eau sans en trouver, et la soif dessèche leur langue. Moi, l’Eternel, je les exaucerai, moi, le Dieu d’Israël, je ne les délaisserai pas. Je ferai sourdre des rivières du sommet des montagnes et je ferai jaillir des sources au milieu des vallées, je transformerai le désert en étang rempli d’eau et le pays aride en sources jaillissantes. » (Ésaïe 41.17-18)
- La satisfaction de la soif spirituelle est vécue à travers la présence du Saint Esprit
Nous lisons dans l’évangile de Jean : « Car, comme le dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive jailliront de lui. En disant cela, il faisait allusion à l’Esprit que devaient recevoir plus tard ceux qui croiraient en lui. En effet, à ce moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné parce que Jésus n’était pas encore entré dans sa gloire. » (Jean 7.38-39)
La venue du Saint Esprit est source de vie. Le Saint Esprit en venant désaltère notre vie. Il nous apporte fraîcheur et spontanéité !
Le Saint Esprit abreuve et enlève la sécheresse parce que Sa présence est vie.
- La satisfaction de la soif spirituelle est vécue à travers le Christ Jésus
Nous avons lu dans la première épître aux Corinthiens : « Ils ont tous mangé une même nourriture spirituelle. Ils ont tous bu la même boisson spirituelle, car ils buvaient de l’eau jaillie d’un rocher spirituel qui les accompagnait ; et ce rocher n’était autre que Christ lui-même. » 1 Corinthiens 10.3-4
L’apôtre Paul tire une réalité spirituelle de ce qui s’est passé dans le désert. Il a vu dans ce rocher de l’Ancien Testament une préfiguration, un symbole du Christ qui donne l’eau de la vie.
Derrière ce rocher matériel et immobile, il y avait une réalité invisible et mobile : le Christ Lui-même, le vrai « donneur de l’eau » !
Tous les éléments de ce rocher nous renvoie ainsi à Jésus Christ, qui nous donne la vraie eau spirituelle.
D ieu a miraculeusement pourvu aux besoins des hébreux dans le désert, comme Il le fait aujourd’hui dans le Christ Jésus.
L’eau symbolisait la provision fidèle de Dieu pour Son peuple.
Dieu est ce rocher fiable hors duquel rien ne tient. Ce rocher qui était là dans le désert, ce roc, l’Église a été fondée dessus !
L’auteur de l’Évangile selon Jean nous rappelle ces vérités : « Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » (Jean 4.13-14)
Le Christ parlait à cette femme de son besoin profond, son besoin de vie spirituelle, son besoin du pardon de D.ieu, son besoin de relation avec Lui.
Conclusion
Rappelons nous cette vision du temps de la fin de l’histoire de l’humanité : « Ils ne connaîtront plus ni la faim, ni la soif ; ils ne souffriront plus des ardeurs du soleil, ni d’aucune chaleur brûlante. Car l’Agneau qui est au milieu du trône prendra soin d’eux comme un berger, il les conduira vers les sources d’eaux vives, et Dieu lui-même essuiera toute larme de leurs yeux. »(Apocalypse 7.16-17)
Alfred Kuen écrit à propos du cantique « j’ai soif de ta présence ».
Annie Sherwood Hawks, qui a écrit les paroles de ce chant, se trouvait dans sa cuisine, elle avait beaucoup de soucis, mais la conscience de la présence de son maître la réconfortait.
Elle se demandait : Comment peut-on vivre sans Lui ? Alors une prière a jailli spontanément de son cœur : « chaque jour à chaque heure ô j’ai besoin de toi ».
Ce matin chantons nous aussi notre dépendance au Seigneur, avec tous les chrétiens du monde qui l’ont exprimé par ces paroles.
Et rappelons nous toujours que le Seigneur est la source de toutes les ressources nécessaires à la vie tant physique que spirituelle !
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