Prédication culte du dimanche 6 avril par le pasteur Claude Missidimbazi
Cette unité, qu’on appelle « le Chant du Serviteur » se compose de cinq parties :
- L’Exaltation (v.52.13)
- L’Étonnement (v.52.14-15)
- La Substitution (v.53.1-6)
- L’Expiation (v.53.7-10)
- L’Intercession (v.53.11-12)
L’Exaltation
« Voici mon serviteur prospérera; Il montera, il s’élèvera, Il s’élèvera bien haut. »
L’Étonnement
« De même qu’il a été pour plusieurs un sujet d’effroi, Tant son visage était défiguré, Tant son aspect différait de celui des fils de l’homme, De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie; Devant lui des rois fermeront la bouche; Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu. »
la Substitution
« Qui a cru à ce qui nous était annoncé? Quia reconnu le bras de l’Éternel? Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. »
L’Expiation
« Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu’il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple ? On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il n’eût point commis de violence Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche. Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’œuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains. »
L’Intercession
« A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités.
C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a intercédé pour les coupables. »
Ésaïe 52.13 à 53.12
Introduction
Jesus le juste souffrant est l’Agneau de Dieu qui porte et emporte le péché de l’humanité.
Ce chant prophétique, appelé « Chant du Serviteur de l’É.ternel », montre comment la souffrance peut être portée d’une manière telle qu’elle devient bénéfique pour d’autres.
Le prophète Ésaïe annonce déjà que ce Messie si particulier, en la personne du Christ Jésus, qui est a réellement souffert et qui est réellement mort, devait ressusciter d’entre les morts et être couronné de gloire.
Il dit ensuite que ce Messie si particulier a fini Son œuvre et nous a laissé un bel héritage.
Un chant chrétien dit ainsi : « Que des bienfaits divins que nous possédons en Christ. Nous sommes sauvés de la culpabilité et de tout péché, et appelé à la sainteté. »
Nous lisons au verset 11 : « A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités. »
Le prophète énumère ici l’un des nombreux bienfaits que nous possédons en Christ : le fait d’être reconnu juste (v.11)
La justification est le plus grand bienfait que Dieu donne aux hommes.
La justification fait partie intégrante de la manière dont la Bible comprend le Salut.
Selon le réformateur Luther, la marque d’une église debout ou en déclin est liée à sa capacité de comprendre la justification par la foi.
Qu’est-ce que la justification ?
Qu’est-ce que donc que la justification ?
Selon le petit catéchisme de Westminster : « La justification est un acte de la libre grâce de Dieu par lequel Il pardonne tous nos péchés et nous accepte comme juste à Ses yeux.
Il fait cela uniquement à cause de la justice de Christ qui nous est imputée et que nous recevons par la foi seule.»
La justification consiste à déclarer juste une personne coupable. C’est le contraire de la condamnation.
C’est un acte divin d’un Dieu bon, miséricordieux, plein de grâces.
Lorsque nous croyons en Jésus, que nous confessons nos péchés au Seigneur, nous sommes pardonnés.
Mais il ne faut pas s’arrêter à cette vérité
Dans la justification, il y a certes le pardon des péchés mais la justification implique également le fait d’être accepté par Dieu.
La cause de notre acceptation par Dieu, c’est la mort du Christ Jésus.
Le S.eigneur nous accepte dans Sa présence parce qu’Il nous donne de porter la justice de Son Fils Jésus.
L’Évangile selon le prophète Ésaïe proclame qu’en connaissant, en faisant confiance et en s’attachant au Juste Serviteur souffrant, beaucoup seront considérés comme justes !
Les injustes seront donc délivrés de la condamnation et déclarés justes grâce aux mérites du seul Juste, Jésus, lorsqu’ils se repentent.
Ceux qui méritaient la mort, jouiront de la bénédiction du Salut de Dieu.
Le dilemme divin
Personne ne peut comparaître devant un Dieu unique, juste et redoutable dans Sa sainteté ! Entrer dans Sa présence sans avoir été appelé et sans être protégé par Dieu est synonyme de mort.
Face à la sainteté de Dieu, nous devrions être terrifiés : notre seule survie et notre seul rempart c’est Jésus le juste !
Le Salut signifie la délivrance.
La justification signifie être acquitté.
Et le message du prophète ici est qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ (comme en Romains 8.1)
Un Dieu saint et juste doit juger les coupables avec justice. Et dans cette configuration, nous méritions la mort.
Mais le Serviteur souffrant a pris notre place.
Il est descendu jusqu’à nous par amour et a pris sur Lui nos iniquités, nos condamnations et les a emportées loin de la présence de Dieu.
Si Dieu acquittait les pécheurs, Sa justice serait compromise car aucune infraction à Sa Loi ne peut être laissée impunie.
Si Dieu condamnait tous les pécheurs nous ne connaîtrions rien de Sa grâce et de Sa miséricorde.
La réponse et la résolution de ce dilemme divin est le Serviteur souffrant annoncé par le prophète Ésaïe : c’est à dire le Christ Jésus !
Le calvaire, la Croix est la manifestation suprême de l’amour et de la justice de Dieu.
La Croix symbolise la colère de Dieu à l’égard du péché. Mais elle symbolise aussi le fait que cette colère a été apaisée, que justice y a été rendu, car Celui qui a été cloué sur cette Croix est juste. À cause de ce que le Christ est et ce qu’Il a fait, le Père est satisfait.
Le Christ satisfait totalement la justice de Dieu et en même temps démontre le grand amour de Dieu pour les hommes.
La prophétie incomparable d’Ésaïe est un tout : Son Évangile de la justification est inséparable de la mort de Jésus, le grand Serviteur.
L’Évangile de la justification traverse toutes les Écritures
Le Christ a été jugé pour que nous soyons justifié. Le Christ a été condamné pour que nous soyons acquittés.
Le prophète insiste : « Il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; C’est sur lui qu’est tombé le châtiment qui nous a guéri, et c’est par ses meurtrissures que nous avons été guéris. »(Ésaïe 53.5)
L’Évangile d’Ésaïe est donc un Évangile de justification : « […] Par sa connaissance juste, le juste, mon serviteur rendra juste beaucoup de gens. » (v.11)
C’est pour cela que plus loin, le prophète appelle le peuple de Dieu à se réjouir grandement : « Je me réjouirai en l’Eternel, tout mon être tressaillira d’allégresse à cause de mon Dieu, car il m’a habillé avec les vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la justice. Je suis pareil au jeune marié qui, tel un prêtre, se coiffe d’un turban splendide, à la jeune mariée qui se pare de ses bijoux. » (Ésaïe 61.10)
L’Évangile est un message qui apporte la joie au milieu même des difficultés.
L’Évangile de la justification d’Ésaïe est une réalité bénie qui traverse toute la Bible. Ce n’est pas quelque chose qui est propre au livre d’Ésaïe.
On le voit avec :
- Abraham, qui est appelé le père de la foi, le père des fidèles, et dont il est dit « Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice. » (Genèse 15.6)
- David cité par l’apôtre Paul dans Romains 4.6-8 : « De même, David exprime le bonheur de l’homme à qui Dieu attribue la justice sans les œuvres: Heureux ceux dont les fautes sont pardonnées et dont les péchés sont couverts, heureux l’homme à qui le Seigneur ne tient pas compte de son péché !» (Romains 4.6-8)
- Les prophètes comme Habakuk 2.4 qui a déclaré que « le juste vivra par la foi »(citation reprise à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament, comme dans Romains 1.17)
- Les épîtres de Romains et Galates qui nous parlent de la justice de Dieu.
Il n’y a qu’un seul Évangile, c’est le même dans toute la Bible : le Père déclare justes des pécheurs coupables, en vertu des souffrances que Jésus a enduré à leur place.
Et nous sommes justifiés pour le temps et l’éternité, si nous plaçons notre confiance dans le Christ.
Nous restons des pécheurs en marche pour la sanctification, mais nous restons justifiés. Lorsque nous nous approchons de Dieu, nous sommes recouverts de la justice du Christ qui nous protège de la juste colère de Dieu.
Qui peut condamner les élus de Dieu ? Personne ne le peut car c’est Dieu qui justifie ! Il a tout accompli pour que ceux qui se tournent vers Lui soient pardonnés, justifiés, acceptés et intégrés dans la famille de Dieu.
Le Serviteur souffrant se charge des péchés
L’autre vérité que nous devons souligner est que le Serviteur souffrant se charge des iniquités des pécheurs.
« À la suite de l’épreuve endurée par son âme, il verra la lumière et sera comblé. Par sa connaissance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes et se chargera de leurs iniquités.» (Ésaïe 53.11)
Le Christ en tant que porteur de péché est le sujet de ce verset.
Le péché et la culpabilité sont, sans doute, les fardeaux les plus lourds, pénibles, chaotiques… que nous pouvons porter en tant qu’être humain rebelle.
Le psalmiste a ainsi confessé : « car mes fautes s’élèvent au-dessus de ma tête; pareilles à un lourd fardeau, elles sont trop pesantes pour moi. » (Psaume 38.4)
Mais le Serviteur souffrant vient soulager le peuple de Dieu et le libérer de son fardeau.
Encore une fois, une seule personne correspond à la description prophétique d’Ésaïe : c’est le Christ !
L’énorme fardeau de notre culpabilité a été porté par notre Sauveur Jésus.
C’est là la force de cette prophétie : à plusieurs reprises, il est affirmé que le Serviteur juste porterait un péché qui n’est pas le sien.
Le prophète évangéliste ne cesse de répéter que c’est Lui qui se chargera de nos iniquités :
- Au verset 3, il insiste sur le fait que le Serviteur souffrant était un homme de douleur et d’afflictions
- Aux versets 4 et 6, il dit qu’Il a porté des chagrins, des douleurs, frappé, abattu, affligé par Dieu qui a fait retombé sur Lui l’iniquité de nous tous,
- Au verset 5, il dit qu’Il a été transpercé, écrasé, châtié, et blessé
- Au verset 7, il dit qu’il a été opprimé et affligé comme un agneau qu’on mène à l’abattoir
- Enfin, aux versets 11 à 12, le prophète affirme que le Serviteur se chargera des iniquités d’une multitude, « Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a intercédé pour les coupables. »
Quelle bonne nouvelle ! Un théologien a dit : « Ce verset (11) est l’une des déclarations les plus complètes de la théologie de l’expiation jamais décrite ! »
Il développe les arguments suivants : « D’abord le Serviteur connaît les besoins à satisfaire et ce qui doit être fait. Et il l’a fait.
En tant que ce juste Serviteur, il est à la fois pleinement acceptable pour le Dieu que les péchés ont offensé, et a été désigné par Lui pour accomplir sa tâche.
Ensuite en tant que juste, il est exempt de tout péché. En Lui, il n’y a point de péchés. Il s’est identifié pleinement à notre péché et à notre besoin.
Il a accompli pleinement sa tâche : négativement en portant l’iniquité, positivement en fournissant la justice.
Lorsque son âme a été puisé jusqu’à la mort, et qu’il a été compté parmi les transgresseurs, on doit Lui reconnaître qu’Il est le seul véritable médiateur entre Dieu et les hommes. Et lui seul a le droit d’intercéder auprès du Père pour Ses enfants ».
Le Nouveau Testament souligne qu’il n’y a qu’une seule personne qui réponde à ces qualifications dans l’histoire de l’humanité pour remplir un tel rôle : le Christ Jésus !
Désignant le Christ, Jean Le Baptiste a proclamé : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » !
L’Église doit aussi avoir ce seul message et montrer aux pécheurs coupables l’Agneau qui porte et emporte le péché de l’humanité !
Le Christ Jésus en tant que porteur des péchés est au cœur de la prophétie d’Ésaïe.
Il faut comprendre cette notion de sacrifice pour le péché. Il est question de sacrifices de culpabilité comme dans les premiers chapitres de Lévitique.
Ainsi, « porter le péché » c’est d’abord subir les conséquences de son péché : en tant que pêcheurs coupables nous méritons la mort qui est le salaire du péché.
Mais le Christ Jesus est venu prendre notre place. En tant que substitut, Il S’est chargé de nos iniquités. Il a porté le péché des autres et a donc aussi porté la peine que mérite leur péché, à leur place.
Le Christ est donc le Sauveur qui nous débarrasse de notre péché et de notre culpabilité.
Par le Christ, c’est Dieu qui a réconcilié le monde avec Lui même en ne comptant pas nos offenses (2 Corinthiens 5.19). Lui que nous avons rejeté, c’est Lui qui fait le premier pas et qui vient nous rendre la main (Romains 5.8).
« En effet, Dieu était en Christ: il réconciliait le monde avec lui-même en ne chargeant pas les hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. […]En effet, celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu. »
(2 Corinthiens 5.19, 21)
Tous ne font qu’un au pied de la croix : partout dans le monde entier le fardeau qui pèse sur nous ne peut être déchargé que par le Christ Jésus, notre substitut !
Il n’y a pas de vérité plus bouleversante que celle-ci dans toute l’Écriture : le Christ S’est chargé de nos iniquités, de nos transgressions, de nos souffrances, de nos peines… Il a été écrasé pour nos iniquités, c’est sur Lui qu’est tombé le châtiment qui nous a apporté la paix et c’est par Ses meurtrissures que nous sommes guéris de la maladie spirituelle qu’est le péché !
Conclusion
Pourquoi le Serviteur souffrant a-t-il accepté, Lui qui est innocent, ces souffrances et cette mort horribles ?
Il a obéi avec amour à la volonté du Père.
Il S’est offert librement au sacrifice pour le péché des autres.
Il a souffert de manière imméritée
Sa souffrance pour nous, et à notre place, nous apporte le Salut.
C’est là la Bonne Nouvelle à proclamer de toute urgence !
Grâces soient rendues à Dieu pour Son don ineffable !
Le réformateur Luther a écrit : « Tous les prophètes ont prévu en esprit que le Christ deviendrait le plus grand « transgresseur »
: meurtrier, adultère, voleur, rebelle, blasphémateur, Etc… qui n’est jamais été ou puisse être dans le monde entier (Il parle ici de l’imputation de nos fautes au Christ en tant que notre substitut). Notre Père très miséricordieux a envoyé Son Fils unique dans le monde et a déposé sur Lui le péché de tous les hommes en disant : Pierre, le négateur; Paul, le persécuteur, le blasphémateur et l’oppresseur cruel; David, l’adultère; le pécheur qui a été cloué au côté de Jésus à la croix… Alors que la Loi dit « mort à ces hommes pécheurs », Jésus prend notre place. Il meurt donc sur la croix, nos péchés sont sur Lui. Et par ce moyen entier le péché est purgé, nettoyé. Le Christ est notre substitut. »
La présentation de la mort du Christ en tant que substitut montre l’amour de la croix de manière plus riche, plus complète, plus glorieuse et plus éclatante que tout autre récit !
Luther a encore écrit : « Apprenez à connaître le Christ et Sa mort ! Apprenez à connaître le Christ et son crucifié !
Apprenez à Le chanter et à dire : Seigneur Jésus, Tu es ma justice, je suis Ton péché. Tu as pris sur Toi ce qui est à moi, et Tu m’as donné ce qui est à Toi. Tu es devenu ce que tu n’étais pas afin que je devienne ce que je n’étais pas »
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