JÉRÉMIE 8.17-9.11 LE MÉDECIN DE GALAAD

JÉRÉMIE 8.17-9.11 LE MÉDECIN DE GALAAD

Prédication culte du dimanche 29 septembre 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi

« 8.17 — Oui, voici que j’envoie contre vous des serpents venimeux, contre lesquels il n’existe pas de charme, et ils vous mordront, oracle de Yahvé.

18 Sans remède, la peine m’envahit, le cœur me manque.

19 Voici l’appel au secours de la fille de mon peuple, depuis une terre aux vastes étendues. « Yahvé n’est donc plus en Sion ? Son Roi n’y est-il plus ? (Pourquoi m’ont-ils irrité par leurs idoles, par ces vanités venues de l’étranger ?)

20 La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés ! »

21 De la blessure de la fille de mon peuple je suis blessé, je reste accablé, l’épouvante me tient.

22 N’y a-t-il plus de baume en Galaad ? N’y a-t-il là aucun médecin ? Oui, pourquoi ne fait-elle aucun progrès, la guérison de la fille de mon peuple ?

23 Qui changera ma tête en fontaine et mes yeux en source de larmes, que je pleure jour et nuit les tués de la fille de mon peuple !

« 9.1 Qui me fournira au désert un gîte de voyageurs, que je puisse quitter mon peuple et loin d’eux m’en aller ? Car tous ils sont des adultères, un ramassis de traîtres.

2 Ils bandent leur langue comme un arc ; c’est le mensonge et non la vérité qui prévaut en ce pays.

Oui, ils vont de crime en crime, mais moi, ils ne me connaissent pas, oracle de Yahvé !

3 Que chacun soit en garde contre son ami, méfiez-vous de tout frère ; car tout frère ne pense qu’à supplanter, tout ami répand la calomnie.

4 Chacun dupe son ami, ils ne disent pas la vérité, ils ont habitué leur langue à mentir, ils se fatiguent à mal agir.

5 Tu habites au milieu de la mauvaise foi ! C’est par mauvaise foi qu’ils refusent de me connaître, oracle de Yahvé !

6 C’est pourquoi, ainsi parle Yahvé Sabaot : Voici, je vais les épurer et les éprouver, rien d’autre à faire pour la fille de mon peuple !

7 Leur langue est une flèche meurtrière, leurs paroles sont de mauvaise foi ; de bouche, on souhaite à son prochain la paix, mais de cœur on lui prépare un piège.

8 Et pour ces actions je ne les châtierais pas ? — oracle de Yahvé. D’une pareille nation je ne tirerais pas vengeance ?

9 Sur les montagnes, j’élève plaintes et lamentations, sur les pacages du désert, une complainte.

Car ils sont incendiés, nul n’y passe, on n’y entend plus les cris des troupeaux. Depuis les oiseaux du ciel jusqu’au bétail, tout a fui, tout a disparu.

10 — Je vais faire de Jérusalem un tas de pierres, un repaire de chacals ; des villes de Juda une solitude où nul n’habite.

11 Quel est le sage qui comprendra ces événements ? A qui la bouche de Yahvé a-t-elle parlé pour qu’il l’annonce ?Pourquoi le pays est-il perdu, incendié comme le désert où nul ne passe ? » Jérémie 8,17 – 9,11

Introduction

Le prophète Jérémie, un prophète hors pair, était très attaché à Son Dieu, mais a lutté contre son appel, devant annoncer jusqu’à la fin un message qu’il ne voulait pas annoncer. En effet, sa prédication n’était pas de celles qu’on aime entendre : Jérémie avertissait le peuple de Dieu de ne pas s’engageait dans les voies que Dieu n’aiment pas, sous peine d’aller en exil.

Malgré sa passion pour son peuple, il n’a pas pu le détourner de ses mauvaises voies : le jugement de Dieu est tombé et ils ont fini par être exilés.

La maladie de notre humanité : le péché

Dans ce poème, Jérémie, le « prophète pleureur » se lamente une fois de plus.

Qu’est-ce qui plonge Jérémie dans un tel désespoir ?

Il était conscient d’une réalité dont les autres n’étaient pas conscients : il sait que le peuple aimé de Dieu est gravement malade.

Il y a une maladie dans notre humanité : le péché. Le prophète était conscient que c’est une maladie terrible, fatale :

  • Il détruit la relation avec Dieu
  • Il détruit le système nerveux de la conscience 
  • Il anéantit le pouvoir de la pensée juste 

Le prophète Jérémie a vu chez son peuple les terribles symptômes de cette maladie qu’est le péché.

Au chapitre 8, du verset 1 à 3, le prophète énumère les effets de cette maladie mortelle : « On ne les recueillera pas, on ne les ensevelira pas, et ils deviendront du fumier à la surface du sol. » (v.8.2)

Plus loin, le prophète déplore le fait que la mort soit préférée à la vie, les gens du peuple devenant de puissants menteurs, s’attachant fermement aux mensonges et à la tromperie. Ce qui était terrible c’est que personne ne se repentait. 

Certains avaient introduit de faux remèdes qui ne guérissaient pas : « Ils remédient superficiellement au désastre de la fille de mon peuple: ‘Tout va bien! Tout va bien!’ disent-ils, mais rien ne va. Ils devraient être couverts de honte parce qu’ils ont commis des horreurs, mais ils ne rougissent même pas, ils ne connaissent même pas la honte. C’est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent. Quand le moment sera venu d’intervenir contre eux, ils trébucheront, dit l’Eternel. » (v.8.11-12)

Les gens ne rougissaient pas des outrages, des horreurs qu’ils commettaient. Ils faisaient les pires choses et n’avaient pas honte.

Pour ce peuple gravement malade une chirurgie radicale s’imposait, et non un pansement.

Jérémie a le cœur lourd et il pleure car il est profondément attaché à son Dieu. Il y avait des raisons de pleurer, parce que le peuple de Dieu était devenu un peuple qui n’aime pas la vérité.

Ce n’était plus un peuple de vérité, il ne disait plus la vérité : 

  • Le peuple n’était pas sincère dans ses relations personnelles, des uns avec les autres. 

C’était une foule de gens infidèles (v.9.2).  Ils pouvaient être polis mais ne se disaient pas la vérité. De sa bouche, chacun parlait avec cordialité à son prochain, mais dans son cœur, il lui tendait un piège (v.9.7)

  • Le peuple n’était pas sincère dans ses relations avec son Dieu. Il ne Lui disait pas la vérité. Leurs relations avec Lui étaient donc fausses.

« Voici que les cris de la fille de mon peuple retentissent sur une terre lointaine : ‘L’Eternel n’est-il plus à Sion ? N’a-t-elle plus son roi au milieu d’elle ?’» «Pourquoi m’ont-ils irrité par leurs sculptures sacrées, par des idoles sans consistance qui viennent d’ailleurs ? » / « Pourquoi m’ont-ils irrité par leurs images, Par leurs idoles étrangères sans valeur ? »(v.8.19)

« Ils vont d’un péché à l’autre, ils ne me reconnaissent pas. » (v.9.3)

Ils adoraient de nombreux faux dieux, plutôt que le seul vrai Dieu ! 

C’est le plus grand des mensonges que celui qui consiste à dire que Dieu n’existe pas. 

Dès le chapitre 7 et jusqu’au chapitre 12, il est question de ce culte que Dieu refuse. Le prophète Jérémie avertit le peuple que Dieu n’aime pas son culte, car le peuple n’était pas du tout en communion avec son Dieu : quand le cœur n’y est pas, le culte n’a pas de valeur.

  • Les relations familiales du peuple étaient tout aussi fausses.

Il y avait des adultères, des trahisons entre frères et sœurs (v.9.1) : « Chacun doit se méfier de son ami. Personne ne doit faire confiance à son frère. Tout frère est un trompeur. Comme Jacob, il vous trompera sûrement. Même un ami ne fait que dire des choses fausses sur vous. Chacun trompe son prochain. Personne ne dit la vérité, tous ont pris l’habitude de mentir. Ils agissent si mal qu’ils ne peuvent pas revenir vers moi. »(v.9.4-5)

La confiance est la base de toute société. Pour être en accord avec Dieu, nous devons être vrais et sincères.

Le prophète Jérémie parle à plusieurs reprises de la « langue » comme une arme, des mots comme des flèches : « Ils préparent leur langue comme un arc pour tirer des mensonges. Ce n’est pas par la vérité qu’ils triomphent dans le pays. Non ! » (v.9.3) « Leur langue est une flèche meurtrière. Elle parle avec tromperie. »(v.9.7)

En fait les mots qui sortaient de la bouche du peuple étaient comme autant de fléchettes empoisonnées.

Le prophète ajoute : « Chacun dupe son ami, ils ne disent pas la vérité, ils ont habitué leur langue à mentir, ils se fatiguent à mal agir. » (v.9.5)

Jérémie ressentait la peine de Dieu dans son cœur et c’est pour cela qu’il pleurait.

Le prophète, en tant que visionnaire, voyait venir le jugement terrible de Dieu : « Et pour ces actions je ne les châtierais pas ? — oracle de Yahvé. D’une pareille nation je ne tirerais pas vengeance ? » / « Ne devrais-je pas les punir pour cela ? Ne dois-je pas me venger ? » (v.9.8)

Dieu n’a pas le choix : le peuple mérite d’être puni et il sera puni.

« Je vais faire de Jérusalem un tas de pierres, dit le Seigneur, un repaire de chacals… » (v.9.11)

Nous aussi nous vivons dans cette même culture de tromperies dont Jérémie était témoin en son temps. Tout ce qu’il dit de sa culture est vrai en notre temps.

Le mensonge est partout, les relations familiales, conjugales sont fausses… Nous avons perdu la sagesse de savoir où finit la vérité et où commence le mensonge.

Il y a de la tromperie, des mensonges dans les publicités, le marketing, la politique, le monde des affaires, qui essaient de nous manipuler. On cache les intentions, on fait de fausses promesses, on dit des demi-vérités…

Le mensonge existe même dans nos assemblées. 

L’ancien esclave Fredericks Douglas a écrit à raison : « Les personnes religieuses ont toujours été sujettes à une maladie insidieuse connue sous le nom d’hypocrisie. Elle atteint ceux qui dissocient progressivement leur foi de leur pratique quotidienne. »

Que devons nous faire ? Il est d’abord important de prendre conscience que nous sommes des hypocrites. 

Il est important ensuite de : 

  • Se repentir, 
  • Être des gens de vérité : dire la vérité et aimer la vérité, 
  • Rétablir notre relation avec Dieu : L’aimer dans notre cœur afin que la louange sur nos lèvres soient vraies et non fausses,
  • S’attacher à la vérité des Écritures : se consacrer à sa lecture, à sa méditation, à l’enseignement de la Bible,
  • Aimer l’Église, être fidèles au culte,
  • Cesser d’être dans le compromis.

Jésus Christ est le remède et le médecin

Le prophète Jérémie tire une métaphore du monde médical à partir du verset 22 du chapitre 8 : « N’y a-t-il pas de baume en Galaad ? N’y a-t-il pas de médecin là-bas ? Pourquoi donc la guérison de la fille de mon peuple n’intervient-elle pas ? »

Il compare ici le peuple, Judas, à un patient désespérément malade alors qu’un médicament (le baume de Galaad) était disponible et qu’un médecin (le prophète lui-même) était là pour l’appliquer.

Il exprime ce désir désespéré d’avoir un médecin : c’est un appel à Dieu. L’exaucement viendra au bon moment dans la personne du Christ Jésus : le grand médecin !

Le prophète Jérémie dit ainsi au chapitre 30 : « Car je te rétablirai, Je te guérirai de tes plaies – Oracle de l’Éternel. […] » (v.17)

Pour la nation, refuser ce bon médicament était un suicide national.

Lorsqu’on est malade, il ne faut pas vivre dans le déni mais être conscient que rien ne va.

Si nous nous disons chrétiens, mais que nous vivons comme les autres gens du monde : en ayant les mêmes priorités, en faisant autant de fêtes qu’eux, en aimant ce qu’ils aiment, tout en négligeant les choses de Dieu… Cela veut dire que nous sommes malades, et que nous avons besoin d’un médecin. 

Le péché est un virus puissant et il rend malade celui qui l’entretient.

Le Christ Jésus a dit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint [Pour guérir ceux qui ont le cœur brisé ;] Pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour proclamer une année de grâce du Seigneur. » ‭‭(Luc‬ ‭4‬.18‬-‭19‬)

Le S.eigneur est oint pour guérir ceux qui ont le cœur brisé.

Reconnaissons que nous avons besoin du grand médecin Jésus Christ pour un traitement de tout notre être.

Le prophète évoque le baume de Galaad :

« N’y a-t-il pas de baume en Galaad ? N’y a-t-il pas de médecin là-bas? Pourquoi donc la guérison de la fille de mon peuple n’intervient-elle pas ? » (v.8.22)

Galaad était une région située à l’Est du Jourdain, connue pour ses baumes, probablement fait à partir d’une sève provenant d’une plante aromatique (à l’exemple de l’Aloe Vera).

Ce baume était utile pour empêcher la putréfaction des plaies.

Le peuple de Dieu avait besoin de quelqu’un qui puisse guérir toutes ses maladies.

Le peuple avait besoin de quelqu’un pour être sauvé du péché. Le prophète réclame ce baume de Galaad qui a tant de qualité.

Nous aussi avons besoin de quelqu’un qui puisse guérir toutes nos maladies : le pronostic vital étant engagé. 

Le prophète ne savait pas où trouver ce sauveur.  Mais le Christ Jésus est venu est c’est Lui qui change le cours de l’histoire.

Comme le prophète Jérémie, le Christ en arrivant à Jérusalem a pleuré sur l’état de péché du peuple de Dieu. 

Mais Il a su apporter un remède avec Lui. L’Évangile nous décrit Son œuvre : « Jésus parcourait toute la Galilée; il enseignait dans les synagogues, proclamait la bonne nouvelle du royaume et guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. »‭‭(Matthieu‬ ‭4.23)

Le Christ Jésus est le médecin qui seul peut guérir les blessures du peuple de Dieu : Il est le baume de Galaad capable de guérir tout un chacun qui s’approche de Lui.

Ce baume de Galaad n’est pas que pour cette vie : « Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, se trouve l’arbre de vie, qui produit douze récoltes et donne son fruit chaque mois. Les feuilles de l’arbre servent à la guérison des nations. » (Apocalypse‬ ‭22.2)

Pour la maladie de l’âme, il n’y a pas de remède humain, pas de baume terrestre, que des pansements, tels que la bonne éducation, la richesse, la culture, les loisirs… qui ne règlent pas le problème en profondeur. 

Le péché n’a pas de remède si ce n’est la mort et le sang du Christ Jésus ! C’est la personne du Christ qui est le seul baume qui donne la guérison.

Des générations ont soupiré après un tel remède.  Pourquoi donc chercher des guérisseurs ou remèdes ça et là, loin du Christ Jésus ?

Conclusion

« N’y a-t-il plus de baume en Galaad? N’y a-t-il là aucun médecin? Oui, pourquoi ne fait-elle aucun progrès, la guérison de la fille de mon peuple? »

Il y a bien un médicament, il y a bien un baume, il y a bien un médecin : c’est le Christ Jésus !

Il y a beaucoup de « pourquoi » dans le livre de Jérémie : 

  • « Mais pourquoi ne fait elle aucun progrès la guérison de la fille de mon peuple ? » (v.8.22)
  • « Pourquoi mon peuple dit-il : ‘Nous allons où nous voulons, nous ne viendrons plus vers toi’ ? » (v.2.31)
  • « Pourquoi donc cette population de Jérusalem s’abandonne-t-elle à de perpétuels égarements ? » (v.8.5)
  • « Pourquoi nous frappes-tu sans qu’il y ait pour nous de guérison ? Nous espérions la paix et il n’arrive rien d’heureux, un temps de guérison et voici la terreur ! » (v.14.19)

Dieu promet cependant au chapitre 49, qu’Il devait ramener les déportés d’exil : « Cependant, dans l’avenir, je ramènerai les déportés d’Elam, déclare l’Eternel. » (v.49.39)

Aux « Pourquoi ? » de Dieu et du prophète, il y a une réponse : le médicament est là, le médecin est là. C’est le Seigneur Jésus Christ !

Mais ce qui manque à ceux qui veulent être guéris c’est la véritable repentance, c’est la sincérité, c’est l’obéissance à Dieu, c’est l’attachement au Seigneur.

« Dis-leur cette parole : ‘Les larmes coulent de mes yeux nuit et jour, sans arrêt, parce que la jeune fille de mon peuple a été frappée d’un grand désastre, d’une blessure très douloureuse. » (v.14.17)

Notre Dieu est atteint par la souffrance de Son peuple. Il est véritablement attaché à Son peuple.

Il répète à plusieurs reprises « mon peuple »dans le poème des chapitres 8 et 9 (aux versets 8.19, 8.21, 8.22, 8.23, 9.1, 9.6…)

Le Christ Jésus est le seul qui peut nous donner le traitement adéquat pour que nous soyons totalement guéris du péché.

Leave a Reply

Your email address will not be published.