Prédication culte du dimanche 02 juin 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi
« 18 Mais qu’importe ? Il reste que de toute manière, avec des arrière-pensées ou dans la vérité, Christ est annoncé. Et je m’en réjouis ; et même je continuerai à m’en réjouir. 19 Car je sais que cela aboutira à mon salut grâce à votre prière et à l’assistance de l’Esprit de Jésus Christ ; 20 suivant ma vive attente et mon espérance, je n’aurai pas à rougir de honte, mais mon assurance restant totale, maintenant comme toujours, Christ sera exalté dans mon corps, soit par ma vie soit par ma mort. 21 Car pour moi, vivre, c’est Christ, et mourir m’est un gain. 22 Mais si vivre ici-bas doit me permettre un travail fécond, je ne sais que choisir. 23 Je suis pris dans ce dilemme : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, et c’est de beaucoup préférable, 24 mais demeurer ici-bas est plus nécessaire à cause de vous. 25 Aussi, je suis convaincu, je sais que je resterai, que je demeurerai près de vous tous, pour votre progrès et la joie de votre foi, 26 afin que grandisse grâce à moi, par mon retour auprès de vous, la gloire que vous avez en Jésus Christ. »
(Philippiens 1.18-26)
Introduction
Un épreuve où toute autre forme de souffrance peut faire ou défaire une personne.
Les épreuves peuvent détruire notre foi, ou nous perfectionner.
A chaque fois que nous sommes confrontés à des situations difficiles, on peut être troublés, accablés au point de ne pas savoir réagir comme des enfants de Dieu.
Quelles que soient nos circonstances de vie, nous devons apprendre à compter sur le Seigneur quand nous avons la foi.
Le passage d’aujourd’hui résume la confiance et la joie de Paul en dépit d’une mort possible.
Dieu nous a donné des ressources spirituelles plus qu’adéquates pour faire face à la souffrance et même à la mort.
Une relation gagnant-gagnant
Quelle que soit la tournure des événements : nous en sortons gagnants !
C’est ce que l’apôtre Paul, qui s’est retrouvé dans ce genre de situation difficile, nous explique au verset 21 : « Car pour moi, vivre c’est Christ, et mourir m’est un gain. »
Comment pouvait-il écrire cela ? C’est que le Christ était tout pour l’apôtre Paul.
En écrivant ces lignes, l’apôtre est dans l’attente de son procès, en prison parce qu’il a prêché l’Evangile.
Il décrit sa situation, en filigrane au chapitre 1, aux versets 7, 13 et 30 :
« Il est juste que je pense cela de vous tous, parce que je vous porte dans mon cœur, vous qui participez tous à la même grâce que moi, aussi bien dans ma détention que dans la défense et l’affermissement de l’Évangile. […] En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, personne n’ignore que c’est pour Christ que je suis en prison. […] en menant le même combat que celui que vous m’avez vu mener et que, vous l’apprenez maintenant, je mène encore. »
L’apôtre Paul, assigné à résidence depuis deux ans, attend son jugement.
C’est pourtant dans ces mêmes circonstances qu’il écrit cette magnifique louange d’Ephesiens : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ! » (Ephésiens 1.3)
Injustement accusé, il ne faiblit pas. Il n’est pas dépressif mais est rempli de joie et loue le Seigneur.
Pour l’encourager et l’assister durant sa captivité, les Philippiens lui ont envoyé un double présent : un don matériel, mais aussi le frère Épaphrodite pour le servir.
L’apôtre écrit ainsi au chapitre 2 : « J’ai estimé nécessaire de vous renvoyer notre frère Épaphrodite, mon compagnon de travail et de combat, lui que vous m’aviez envoyé pour m’apporter l’aide dont j’avais besoin. »(Philippiens 2.25)
Et aussi au chapitre 4 : « […] Épaphrodite m’a apporté vos dons, je dispose de tout le nécessaire. Ces dons sont comme une offrande d’agréable odeur, un sacrifice que Dieu accepte et qui lui plaît.» (Philippiens 4.18)
Arrivé auprès de l’apôtre Paul, le frère Épaphrodite est tombé gravement malade, au point d’être près de mourir : « Il a été malade, en effet, et bien près de mourir; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, pour que je n’éprouve pas une tristesse encore plus grande.»(Philippiens 2.27)
Ces passages nous montrent les conditions de vie de l’apôtre.
Il faut les mettre en face de sa détermination à continuer à glorifier Dieu et propager l’Évangile du Christ.
Non seulement, les pasteurs des assemblés avec lesquelles l’apôtre correspond sont encouragés par l’exemple de Paul, mais plus autre bonne raison, la plus importante, le pousse à accepter de telles conditions de vie. Il l’énonce aux versets 18-19 : « Mais qu’importe ? Il reste que de toute manière, avec des arrière-pensées ou dans la vérité, Christ est annoncé. Et je m’en réjouis ; et même je continuerai à m’en réjouir. Car je sais que cela aboutira à mon salut grâce à votre prière et à l’assistance de l’Esprit de Jésus Christ. »
Il déclare que ces choses-là, même quand tout semble aller mal, tourneront à son avantage.
Le Salut touche notre passé (quand nous avons reçu le Christ comme Seigneur après s’être repentis), notre présent (car nous sommes dès maintenant délivrés de la puissance du péché et de la peur des forces du mal) et notre future (nous serons alors délivrés de la douleur et du chagrin, nous serons en présence de notre Seigneur, célébrant Sa gloire).
Malheureusement, les difficultés quotidiennes font que nous nous concentrons sur les réalités terrestres éphémères au lieu d’avoir cette perspective des choses qui vont arriver.
L’apôtre Paul ajoute au verset 20 : « […] suivant ma vive attente et mon espérance, je n’aurai pas à rougir de honte, mais mon assurance restant totale, maintenant comme toujours, Christ sera exalté dans mon corps, soit par ma vie soit par ma mort. »
L’apôtre Paul accepte de souffrir, d’attendre le jugement de César.
Il attend avec impatience l’occasion de magnifier le Christ devant le tribunal de César :
- En cas d’acquittement, le Christ sera glorifié car Paul continuera à Le servir plus longtemps
- En cas d’exécution, le Christ sera aussi glorifié, car Paul pourra enfin être réuni à Lui, pour L’adorer pour toujours
Une chose pour nous peut être injuste, mais Dieu peut changer les choses de manière à ce que Sa gloire éclate toujours et que nous soyons aussi « gagnant ».
Et c’est ce qui se passe pour l’apôtre Paul : toute sa vie c’est le Christ, le Christ qui est mort pour lui, le Christ qui l’a choisi, le Christ qui l’a libéré de son passé, le Christ qui l’a appelé à devenir un apôtre et a prêcher l’Évangile.
Pour l’apôtre Paul, le Christ est son modèle parfait, sa passion, son Seigneur !
Les réalités quotidiennes agressent notre foi. Et pire encore, la peur de la mort.
Mais l’apôtre ici nous montre que c’est un gain, une récompense, que de mourir dans l’union avec le Seigneur Jésus Christ.
Le Christ, mort et ressuscité, nous donne une grande espérance : ceux qui ont la foi en Jésus peuvent pleurer lorsqu’ils sont séparés d’un être cher qui est mort dans la foi, mais cette tristesse ne peut pas perdurer parce que ce proche est parti à la meilleure des places. Cela doit être une bouffée de consolation.
Les raisons pour lesquelles l’apôtre pouvait affronter la mort avec confiance
Comment l’apôtre Paul a-t-il pu arriver au point où il en était ?
En fait, sa vie était rempli du Christ : « Christ est ma vie », c’est parce qu’il était passionné, habité par le Christ.
On ne peut donc pas dire que la mort nous est un gain, si d’abord le Christ n’est pas notre vie.
L’apôtre Paul parle du Royaume Céleste : il n’a pas fait de la vie ici bas le but de son existence. Il n’a pas cherché les biens matériels, une carrière, le succès…
La joie de vivre de l’apôtre ne découle pas des biens, d’un statut, etc.
Quand on est avec Jésus, c’est une relation gagnant, le plus important c’est que nous soyons totalement attachés à Lui.
Même les païens ont des biens, peuvent avoir de grandes richesses : c’est la grâce commune qui ne dépend pas de la piété.
Mais la grâce spéciale est celle qui est donnée aux croyants : ceux qui sont attachés à Jésus Christ.
Elle nous apporte des bénédictions spirituelles qui ne sont pas temporaires mais éternelles !
C’est pour cela que l’apôtre Paul a su se débarrasser de ce qui était inutile : son souci n’était pas à propos du matériel, mais c’était la prédication du Christ crucifié et ressuscité, son souci c’était le progrès, le bien être des églises et l’affermissement, la formation des croyants…
Il s’agit de faire du Christ Jésus notre tout, et faire que notre vrai bonheur ait sa source d’abord en Christ : qu’Il soit notre priorité, notre passion, notre horizon.
Alors tout le reste sera maîtrisé par le Christ.
Notre envie doit être de rentrer dans notre vraie maison, notre patrie réelle : auprès du Christ Jésus.
Il y aura toujours des tragédies dans cette vie, mais si le Christ est notre vie, nous garderons notre foi en Lui, nous continuerons à Le louer, et ce qu’Il change notre situation ou pas.
Christ est suffisant pour tout et en tout.
Nous avons dans ce passage trois raisons pour lesquelles l’apôtre Paul pouvait affronter la mort avec confiance :
1) Paul avait confiance dans les prières des autres croyants : « Je vous en supplie, frères et sœurs, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour de l’Esprit, combattez avec moi en adressant à Dieu des prières en ma faveur. » (Romains 15.30)
L’apôtre était convaincu que la prière efficace d’un homme juste pouvait accomplir beaucoup.
Ce grand homme de foi reconnaissait avoir besoin des prières de ses frères.
C’est important de porter les frères et sœurs, et notamment nos responsables, dans nos cœurs, en priant pour qu’ils ne se relâchent pas mais restent efficaces dans l’œuvre de Dieu.
2) L’apôtre était persuadé que le Saint Esprit lui fournirait toutes les ressources nécessaires pour le soutenir dans toutes les souffrances : « De même l’Esprit aussi nous vient en aide dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières, mais l’Esprit lui-même intercède pour nous par des soupirs que les mots ne peuvent exprimer. »
(Romains 8.26)
Le Saint Esprit sait nous aider pour tenir jusqu’à la fin.
Nous devons garder cette confiance qu’Il nous gardera jusqu’à la fin.
3) L’apôtre avait confiance dans les promesses du Christ : toutes choses concourant au bien de ceux qui aiment Dieu et sont appelés selon Ses desseins.
Le Christ a ainsi promis : « Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher à ma main. » (Jean 10.27-28)
Conclusion
Ce verset résume bien la joie et la confiance de l’apôtre Paul dans le Christ, en dépit d’une mort possible : car le Seigneur est le même hier, aujourd’hui et éternellement (Hébreux 13.8).
Merci Seigneur pour cette belle et grande leçon : en Christ c’est du gagnant-gagnant !
Que nous puissions aussi dire « Christ est ma vie et la mort m’est un gain ».
Leave a Reply