Prédication Culte du 20 Février par le Pasteur Claude Missidimbazi
Texte : Actes 8,4-25
Introduction
Croyons nous à la puissance de la vérité ? Seule la vérité peut nous rendre libre. Si nous avons la foi, nous vivrons une expérience vivante avec le Seigneur.
Dans le contexte, la mise à mort d’Étienne a déclenché une onde de choc, avec des résultats inattendus : une persécution, conduite par Saul, s’abat alors sur l’Église de Jésus à Jérusalem.
Nous lisons au verset 3 : « Quant à Saul, il ravageait l’Église, allant de maison en maison, il en arrachait hommes et femmes, et les jetait en prison. »
Paul était ainsi déterminé à détruire l’Église du Christ, mais il ne savait pas qu’il avait à faire au Seigneur Lui-même.
La providence de Dieu est remarquable : la persécution a tourné en bénédiction pour les croyants. Ainsi, les témoins de Jésus Christ ont été amenés à semer le message du Salut en dehors de la ville de Jérusalem où ils se cantonnaient jusque là.
Ici, grâce à Philippe, la Samarie accueille la Bonne Nouvelle.
Le Christ l’avait annoncé : « Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Actes 1.8)
L’Église telle que voulue par Jésus doit porter Sa Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre ! Depuis le début, l’Évangile est destiné à toutes les nations, et doit être proclamé dans toutes les langues.
La Parole chargée de vie
La Bonne Nouvelle qu’apporte Philippe c’est le Royaume de Dieu en la personne de Jésus reconnu comme Messie.
Actes 8.4 nous dit : « Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la Bonne Nouvelle de la Parole. »
C’est une vraie révolution, c’est le début de la grande expansion missionnaire de l’Évangile. C’est un événement historique considérable : le moment où l’Église sort des frontières du judaïsme pour devenir universelle !
Il est souvent dit que le livre des Actes des Apôtres pourrait être appelé le « Livre de l’Esprit Saint ». Effectivement, il pourrait même être appelé le « Livre de l’Esprit Saint et de la Parole ». Tout au long du récit, l’auteur Luc prend le temps de mettre en lumière la puissance de la Parole. L’avancée de la Parole est liée à l’action de l’Esprit. Dès la résurrection les apôtres ont été institués en témoin de la Parole. Ensuite, à la Pentecôte, l’Esprit du Seigneur a montré son pouvoir de diffusion, parce qu’Il est un esprit « missionnaire » !
Luc dit ainsi de la Parole que :
- Elle grandit (chapitre 6), pullule, gagne du terrain;
- Elle est reçue et glorifiée (chapitre 13)
La Parole est le sujet actif dans les Actes, Parole motorisée par l’Esprit. Elle continue d’avancer, même lorsqu’on met les chrétiens en prison, Elle ne peut jamais être arrêtée parce que Dieu veille sur Sa Parole afin de L’accomplir : « La parole de Dieu se répandait de plus en plus. Le nombre des disciples augmentait beaucoup… » (Actes 6.7)
L’auteur Luc veut nous dire que la Parole de Dieu est vivante, Elle est charge de vie, Elle est efficace et ne revient pas au Seigneur sans avoir porté son fruit ! Comme nous le lisons dans le prophète Ésaïe : « Comme la pluie et la neige descendent des cieux, et n’y retournent pas Sans avoir arrosé, fécondé la terre, et fait germer les plantes, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui mange, ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. » (Ésaïe 55.10-11)
Quelqu’un a écrit : « Le Christianisme n’est pas admirable parce que ses agents seraient des héros ravissants, mais parce qu’ils sont les porteurs d’une parole admirable. »
La prédication authentique de Philippe
v.5 « Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, y prêcha le Christ. »
Philippe, comme les autres, a quitté Jérusalem. C’est guidé par l’Esprit de Jésus qu’il se rend en Samarie.
Rappelons nous qu’à l’époque les judéens n’avaient que mépris pour les samaritains, et évitaient même de passer par leur région lorsqu’ils devaient voyager.
Dans l’Évangile selon Jean, au chapitre 4, le Christ Jésus Lui même était passé par là-bas et a amené à la foi une samaritaine. Nous voyons les conséquences : « Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme : Il m’a dit tout ce que j’ai fait. Aussi, quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d’eux. Et il resta là deux jours. » (Jean 4.39-40)
L’Évangile traverse les obstacles, les forteresses, car c’est une puissance !
A la prédication du Christ par Philippe, nous voyons que : « Les foules unanimes restaient attentives aux paroles de Philippe. » (v.6)
Philippe a prêché Jésus. Le cœur de la foi chrétienne est l’annonce selon laquelle Jésus le Nazaréen est le Christ de Dieu.« Sans la personne du Christ, le christianisme n’est rien : une gnose, une idéologie tout au plus. Ce qu’il faut penser c’est le Christ. Ce qu’il faut faire c’est Lui. Ce qu’il faut croire c’est Lui. Vivre c’est vivre de Sa vie. Il est tout, Il résume tout. Il ne peut être que le centre de toute théologie et le sujet inépuisable de notre méditation. »
On a l’impression de voir le Christ Jésus Lui même à l’œuvre lorsqu’on voit Philippe, rempli de l’Esprit, enseigner, proclamer le Royaume de Dieu et guérir les malades !
L’Évangile se répand par la Parole et par des signes qui attestent que c’est une puissance : « Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu’elles apprirent et virent les miracles qu’il faisait. Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques, en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris. »(v.7)Tout se passe comme avec Jésus ! Le Ressuscité est toujours au milieu des siens !
Et le résultat est clair : « Et il y eut une grande joie dans cette ville. » (v.8)La joie, marque de l’Esprit du Christ, est une conséquence du Salut.
Dieu est présent partout où l’Esprit Saint conduit les porteurs de la Parole, partout où, dans le même Esprit Saint, un croyant adhère à cette Parole !
Une concurrence à l’Évangile
L’Évangile de Jésus Christ a aussi ses concurrents.
Dans la ville de Samarie, il y avait donc une célébrité locale, un magicien nommé Simon.« Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie. Tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement, et disaient: Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s’appelle la grande. Ils l’écoutaient attentivement, parce qu’il les avait longtemps étonnés par ses actes de magie. » (Actes 8.9-11)
L’histoire de Simon est celle du prédicateur à succès, dépassé par plus fort que lui.
Comme Simon, Philippe prêche au foule. Comme Simon, Philippe a du succès. Comme Simon, Philippe attire par la parole et les actes.
Mais Luc nous donne ici quatre signes pour distinguer les faux prédicateurs. Le faux prédicateur aime :
- Attirer l’attention sur soi-même au lieu de Jésus
Simon s’auto-proclamait grand, il déclarait être quelqu’un d’important (v.9).A l’inverse, Philippe lui n’attirait pas l’attention sur lui, mais sur le Christ. Il ne se posait pas en star ou célébrité (v.12).
2. Lier son message à sa propre personne
Simon liait son message à sa propre personne. Il faisait tout pour que les gens s’attachent à lui (v.10).Les foules s’attachaient non pas à la personne de Philippe mais à sa parole, la Parole de D.ieu pointant vers le Christ Jésus (v.12).
3. S’approprier les gens, les conduire à soi-même
Simon il se prêchait lui même. Il s’appropriait les gens.Philippe proclamait le règne de Dieu et le nom d’un autre que lui-même : Jésus. Il parlait de la part de Dieu pour ramener le peuple à Dieu, et non le conduire à lui-même (v.12).
4. Faire du commerce des dons spirituels
Après son baptême, Simon propose aux apôtres d’acheter la faculté d’octroyer l’Esprit Saint (v.18-19). Mais les apôtres lui répondent que l’Esprit Saint ne peut être qu’un don ! On ne peut pas acheter l’Esprit de Jésus.
Dans tout cela, Philippe, serviteur laïc, était rempli de l’Esprit de Jésus et de sagesse. Il ne craignait pas le magicien Simon. Il n’avait pas peur de cette célébrité locale.
Le peuple a cru les Paroles de Dieu. Simon lui a cru aussi, mais quel était le contenu de sa foi ? Qu’est-ce qu’une vrai foi ? Le catéchisme de Heidelberg répond : « Ce n’est pas seulement une connaissance certaine par laquelle je tiens pour vrai tout ce que le S.eigneur nous a révélé dans Sa Parole. Mais c’est aussi une confiance pleine et entière, que le Saint Esprit produit en moi par l’Évangile, et qui m’assure que ce n’est pas seulement aux autres, mais aussi à moi que Dieu a offert la rémission des péchés, la justice et le salut éternel,par pure grâce, par le seul mérite du Christ. »
Les liens de l’iniquité
« Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint Esprit. Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus.Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint Esprit. »(Actes 8.14-17)
Ce geste d’imposition est très important d’un point de vue historique. Cette imposition des mains par les apôtres, suivi par l’effusion de l’Esprit Saint, était un témoignage que des païens étaient désormais intégrés dans l’Église de Jésus Christ.
« Lorsque Simon vit que le Saint Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant: Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint Esprit. » (Actes 8.18-19)
Simon était ligoté dans les liens de l’iniquité, l’intelligence aveuglée au point de ne pas voir briller la lumière de l’Évangile.
Le profit et l’argent apparaissent souvent comme la cause de problèmes graves dans le livre des Actes. Nous avons les exemples de :
- Judas qui trahit le Christ contre une somme d’argent (Actes 1)
- Ananias et Saphira, qui périrent en étant hypocrites et menti à l’Esprit, au sujet de l’argent (Actes 5)
- La servante qui avait un esprit de divination. Lorsqu’elle fut délivrée, ses maîtres voyant disparaître l’espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent devant les magistrats. (Actes 16)
- Demetrius qui fabriquait des temples de Diane (Actes 19) : « Un nommé Démétrius, orfèvre, fabriquait en argent des temples de Diane, et procurait à ses ouvriers un gain considérable. Il les rassembla, avec ceux du même métier, et dit : O hommes, vous savez que notre bien-être dépend de cette industrie; et vous voyez et entendez que, non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l’Asie, ce Paul a persuadé et détourné une foule de gens, en disant que les dieux faits de main d’homme ne sont pas des dieux. Le danger qui en résulte, ce n’est pas seulement que notre industrie ne tombe en discrédit ; c’est encore que le temple de la grande déesse Diane ne soit tenu pour rien, et même que la majesté de celle qui est révérée dans toute l’Asie et dans le monde entier ne soit réduite à néant. Ces paroles les ayant remplis de colère, ils se mirent à crier : Grande est la Diane des Éphésiens ! » (Actes 19.24-28)
L’apôtre Pierre sans état d’âmes rabroue Simon : « Mais Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent ! Il n’y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n’est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton coeur te soit pardonnée, s’il est possible ; car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l’iniquité. »(Actes 8.20-23)
L’apôtre Pierre montre que ce n’est pas avec l’argent que l’on peut acquérir les dons de Dieu. Aucun don du Seigneur ne peut s’acquérir par mérite ou par droit : tout est pure grâce !La foi est un don, recevoir le Saint Esprit est un don, une grâce du S.eigneur.
La requête de Simon a provoqué une réaction horrifié de l’apôtre Pierre : « Que ton argent périsse avec toi, que ton argent aille à la perdition avec toi ! »
C’est une malédiction et c’est une menace cinglante !
L’Église doit tirer des leçons de l’erreur de Simon et prendre résolument l’attitude de Pierre, en refusant de se compromettre pour de l’argent. Que Dieu nous délivre de l’amour de l’argent !
Pierre affirme à Simon : « Ton coeur n’est pas droit, ta foi est défaillante, repens toi… »
Simon avait professé une foi juste mais son être intérieur n’était pas régénéré. C’est la prédication qui a donné au S.eigneur de révéler le fond, le cœur de Simon : la Parole est un miroir qui nous montre qui nous sommes.
Moïse avait prévenu : « Qu’il n’y ait donc pas chez vous un homme, ou une femme, une famille ou une tribu dont le coeur se détourne aujourd’hui du SEIGNEUR notre Dieu pour aller servir les dieux de ces nations ; qu’il n’y ait pas chez vous la racine d’une plante produisant du poison ou de l’absinthe. » (Deutéronome 29.18)
Pierre a reconnu en Simon le même poison produit par des racines vénéneuses.
L’apôtre Pierre évoque également des « liens de l’iniquité » : « car tu es, je le vois, dans l’amertume du fiel et les liens de l’iniquité. » (Actes 8.23)
Le Seigneur avait donné à Moïse des instructions au sujet de la magie, l’astrologie, la divination, l’occultisme, la sorcellerie :
- « Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. Tu seras entièrement à l’Éternel, ton Dieu. Car ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins; mais à toi, l’Éternel, ton Dieu, ne le permet pas. » (Deutéronome 18:9-14)
- « Si un homme ou une femme ont en eux l’esprit d’un mort ou un esprit de divination, ils seront punis de mort; on les lapidera: leur sang retombera sur eux. » (Lévitique 20.27)
Dieu a fortement interdit toutes ces choses.
La vérité de Dieu détruit les mensonges des hommes, et il nous est demandé : « Faites donc mourir ce qui, dans vos membres, est terrestre, la débauche, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient [sur les fils de la rébellion. »(Colossiens 3.5-6)
Nous avons listé ces liens dans la prédication précédente : l’idolâtrie, l’adoration d’autres personnes, choses, idéologies, puissances que Dieu ; le mensonge, l’impudicité, les addictions (sexe, drogue, alcool…), l’avarice, l’amour de l’argent ; des fausses doctrines… ; les traditions, les tabous, les superstitions…
Tout cela constituent des liens de l’iniquité, des entraves qui nous empêchent au quotidien de vivre pleinement dans la liberté du Salut qu’apporte le Christ Jésus.
Conclusion
Que le Seigneur puisse mettre à nu ces liens, afin que nous soyons libres. Que la lumière du Seigneur éclaire nos faces, pénètre au plus profond de notre être intérieur, pour pouvoir voir resplendir la gloire de Jésus Christ.
Une vraie conversion est toujours le résultat de la prédication véritable de la Parole de Dieu. C’est une expérience inattendue : c’est le Seigneur qui donne la nouvelle naissance.
La conversion entraine un changement concret dans nos vies. Elle libère du pouvoir du péché !
Nous serons toujours des pécheurs, graciés, en marche vers le monde nouveau de Dieu. Nous pouvons tomber dans le péché, mais nous n’y demeurons pas, le Christ nous vient en aide, nous nous repentons, Il nous relève et nous permet de continuer le chemin de la foi.
La personne convertie reçoit le don de l’Esprit Saint et Celui-ci conduira toujours le croyant, sincère et obéissant, dans toute la vérité, loin des fausses doctrines.
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