Prédication Du 05 Juillet 2020 Par Le Pasteur Claude Missidimbazi
Texte : Matthieu 17.14-20
Titre : Et rien ne vous sera impossible
«Lorsqu’ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se mettre à genoux devant lui en disant: Seigneur, aie compassion de mon fils, qui est lunatique et souffre beaucoup; il tombe souvent dans le feu, souvent dans l’eau. Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir. Jésus dit: Génération sans foi et perverse, jusqu’à quand serai-je avec vous? Jusqu’à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici. Jésus rabroua le démon, qui sortit du garçon, et celui-ci fut guéri dès ce moment même. Alors les disciples vinrent demander à Jésus, en privé: Pourquoi n’avons-nous pas pu le chasser nous-mêmes? – C’est parce que vous avez peu de foi, leur dit-il. Amen, je vous le dis, en effet, si vous avez de la foi comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne: « Déplace-toi d’ici à là », et elle se déplacera; rien ne vous sera impossible. »
Sans la personne du Christ, le christianisme n’est rien, une gnose, une connaissance, une idéologie tout au plus. Ce qu’il faut croire c’est le Christ. Ce qu’il faut faire, c’est Lui ; ce qu’il faut penser c’est Lui. Ce qu’il faut dire c’est Lui ; ce qu’il faut vivre c’est Lui. Vivre, c’est vivre de sa vie. Jésus est tout et résume tout.
Ce qu’il faut croire c’est ce que Jésus dit. Avec un minimum de foi en Dieu, nous pourrions agir au delà de ce qui parait humainement impossible.
En tant que chrétien, la foi est au coeur de notre vie. La foi joue un rôle essentiel dans tous les domaines de notre vie.
La foi est au cœur de notre rencontre avec Dieu (Romains 10.9). Mais elle est aussi présente tout au long de la vie du croyant dans sa relation avec Dieu (2 Corinthiens 5.7).
Matthieu nous relate la rencontre entre le Christ et ce père de famille.
Le contexte étroit nous indique que le Christ Jésus descend de la montagne après l’épisode glorieux de la transfiguration. Avec Pierre, Jacques et Jean, ils se retrouvent dans la plaine, de nouveau aux contacts des gens, de leurs problèmes et de leurs détresses.
Un récit de miracle qui enseigne une leçon
Cette guérison est le seul récit de miracle de toute la section. Elle se présente plutôt comme une leçon envers les disciples qui ont essayé d’exercer leur pouvoir en l’absence de Jésus.
Un père en difficulté
Dans ce récit de miracle nous avons un père en difficulté qui fait appel à la puissance de Jésus. Son fils était lunatique (aujourd’hui on dirait épileptique).
Le père s’est d’abord adressé aux disciples (exceptés Jacques, Jean et Pierre qui étaient sur la montagne avec le Christ), qui n’ont pas pu l’aider. Il vient ensuite avec humilité et révérence à leur Maître : « Seigneur, prends pitié, aies compassion ».
La compassion caractérise bien le Christ Jésus, Il allait ça et là et faisait du bien.
Une génération sans foi et perverse
Plus tôt dans le texte, Matthieu 10.1, Jésus avait donné aux disciples l’autorité pour guérir toute maladie et soumettre les esprits mauvais. Ils se réjouissaient d’ailleurs en revenant de mission (Luc 10.17-20). Pourtant, ici, ils ont été incapables de guérir le fils de ce père.
v.17 «Jésus dit: Génération sans foi et perverse, jusqu’à quand serai-je avec vous? Jusqu’à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici.»
Par l’expression « Jusqu’à quand », le Christ affirme qu’Il n’est pas de ce monde : Il est sorti du sein du Père et Il devait y retourner.
v.17 « Ô génération sans foi et perverse ! »
Ce récit de miracle fait part de l’exaspération et de la déception du Christ. Le Christ Jésus est déçu de leur incapacité à faire face à la situation en Son absence.
La vive apostrophe de Jésus n’a rien d’un coup de colère. Il reprend froidement les reproches que Dieu avait adressés à l’Israel rebelle au temps de Moïse (Deutéronome 32.5).
Jesus exprime Sa déception dans ces mots.
Il dit « Jusqu’à quand serai-Je avec vous ? », pourtant Emmanuel veut dire « Dieu avec nous ».
Mais le Christ révèle Sa souffrance de vivre avec des hommes qui ne comprennent pas. Il est fatigué d’avoir à supporter le manque de foi de Ses propres disciples, qui ainsi ne contribuent pas à faire que la puissance de Dieu se révèle dans ce monde !
Dans l’impuissance de l’homme devant la maladie, Jésus perçoit une chose encore plus grave : l’incrédulité !
Cette incrédulité est assimilée à une perversité.
De nos jours, nous observons la même incrédulité hors de la maison de Dieu mais aussi le même manque de foi dans nos assemblées.
Sommes nous des hommes et femmes remplis de foi ? Sommes nous de ceux qui s’attendent à quelque chose de la part de Dieu ? Y a-t-il encore des hommes et des femmes qui croient que l’Esprit Saint est puissant, toujours à l’œuvre avec le pouvoir de convaincre de conduire dans toute la vérité ?
Cette génération a du mal à croire ce que la Bible enseigne. Elle a la forme de la piété, mais n’a pas la force de la vie du Christ. Pourtant cette génération a des opportunités remarquables pour travailler à l’expansion du Règne de Dieu. Mais elle a perdu la foi.
C’est une génération qui doute et qui remet souvent en question l’inspiration même de ceux qui parlent de la part de Dieu.
Le Christ ici parle à la foule mais aussi à Ses disciples.
Il ne désigne pas ici une faiblesse de foi, mais une absence de foi.
Soit l’homme croit, soit il doute. Il n’y a pas de milieu. Le doute neutralise la foi, et la foi triomphe du doute.
Oui, Dieu agit toujours aujourd’hui, mais Il agit dans le cœur de ceux qui sont ouverts à Sa Parole, qui ont la foi, qui s’engage en disant : « qu’il me soit fait selon Ta parole ».
v.17 « Amenez le moi ici »
Malgré tout, le Christ montre qu’Il n’est pas arrivé au bout de Sa compassion.
Jésus agit puissamment, même aujourd’hui
v.18 «Jésus rabroua le démon, qui sortit du garçon, et celui-ci fut guéri dès ce moment même.»
Jésus Lui même en tant qu’homme, agit selon les paroles du Père ; dans l’obéissance au Père, Il parle avec foi.
Avec la même autorité que Jésus nous a laissée, l’Eglise, remplie du Saint Esprit et de foi, doit pouvoir aussi guérir et délivrer les malades et captifs d’esprits mauvais.
Nous devons toujours nous attendre à ce que quelque chose se passe, que Dieu agisse au milieu de nous.
Marc 1.27 Oui le Christ commande aux esprits impurs et ils Lui obéissent. Or le Seigneur est au milieu de l’Église ! Il chasse encore les esprits mauvais aujourd’hui comme hier ! La puissance miraculeuse de Jésus continue à accompagner la prédication de Son évangile.
Beaucoup ont besoin de voir cette démonstration de la puissance de Dieu, de la puissance de l’Évangile du Christ. Les hommes souffrent, et le chrétien a le Christ Jésus et un message : Jésus sauve, guérit et donne la vie éternelle !
Que nos rassemblements soient remplis de malades qui sont guéris !
Une leçon : la foi est une nécessité
v.20 «– C’est parce que vous avez peu de foi, leur dit-il. Amen, je vous le dis, en effet, si vous avez de la foi comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne: « Déplace-toi d’ici à là », et elle se déplacera; rien ne vous sera impossible. »
Enfin ce récit se termine avec les leçons à tirer par les disciples : la foi est une nécessité, sans elle rien ne peut se passer.
Pas une affaire de quantité de foi
« Si vous avez de la foi comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne: « Déplace-toi d’ici à là »
Chez Luc, Jésus parle de déraciner un arbre et l’envoyer se jeter dans la mer (Luc 17.6).
Matthieu amplifie cette image en mettant en contraste la miniscule graine de moutarde (la plus petite des graines), la petite graine de foi et la montagne gigantesque de laquelle Jésus vient de descendre.
Jésus n’invite pas à accomplir de brillants miracles mais à surmonter le handicap de la foi. Il n’est pas question de la quantité de la foi, mais de la forme de foi requise.
Pour être capable d’aider notre prochain, il nous faut d’abord surmonter la faiblesse de notre foi.
L’Église ne doit pas laisser repartir des gens qui sont en détresse, tristes et déçus.
Matthieu 13.32 raconte la parabole du Royaume de Dieu comme un grand arbre issu de la graine de moutarde, grand arbre qui sert de refuge par la suite !
Les entraves à la foi
Il nous faut nous arrêter pour réfléchir non pas sur la taille de notre foi, mais sur les obstacles et les entraves à l’exercice de notre foi.
En parcourant les Ecritures, on se rend compte que ce qui vient entraver la foi ce sont :
- L’inquiétude (Matthieu 6.30), la peur de manquer du nécessaire, empêche d’entrer dans l’obéissance. La peur de mourir (Matthieu 8.26).
- Le doute (Matthieu 14.31) neutralise, paralyse l’action mais Dieu donne la foi à ceux qui la Lui demande. Celui qui doute ne saute pas le pas, il ne peut pas avoir de vision avec Dieu. Celui qui doute a cette rengaine « ça ne marchera jamais ».
Le doute est souvent là, marchant à côté de la foi, mais nous devons choisir de croire en Dieu, croire en Ses promesses. (Matthieu 16.8)
Ce que la Bible dit, nous devons le voir se réaliser au quotidien.
Il ne s’agit pas de quantité de foi, mais il s’agit de focaliser sa foi sur Celui en qui nous croyons, en Dieu ! « Ayez foi en Dieu, ayez la foi de Dieu ».
La foi est toujours ce regard que nous dirigeons vers le Seigneur.
L’image de la montagne face à la foi source d’audace
Cette montagne est l’image de tout obstacle insurmontable.
Posons-nous la question : quelle est cette chose qui est insurmontable pour nous dans notre vie ?
La foi peut changer des cœurs, des habitudes. Elle peut déplacer des montagnes d’orgueil, des montagnes d’égoïsmes !
La foi est source d’audace, de force, d’initiatives : elle fait entreprendre des choses apparemment impossibles !
La foi est la source de l’obéissance, elle nous oblige à suivre à la lettre les directives de Jésus. Nous montrons notre foi en faisant ce qu’Il nous commande.
Le schéma de la foi biblique implique de ne pas simplement entendre, ou de simplement croire ; mais il s’agit d’entendre, de croire et de faire.
La foi c’est toujours une action liée à ce que Dieu dit.
On cite souvent les cinq points suivants comme caractéristiques du disciple :
- La prière
- La lecture de la Parole
- Le fait d’être membre d’une assemblée
- L’évangélisation
- Donner à Dieu : souvent c’est ce point qui révèle ce qu’il y a au fond des cœurs du disciple. La relation a l’argent et la façon d’honorer Dieu avec nos biens est révélatrice de l’état de notre foi. Il s’agit pourtant que de restituer à Dieu ce qui Lui appartient, de faire de Lui notre priorité. Et c’est vrai que dans les temps difficiles que nous vivons, il est parfois tentant de nous servir en premier avant de servir le Seigneur.
La foi au Christ n’est pas générale, elle est toujours vécue à l’occasion d’un obstacle, d’une détresse à vaincre, d’un secours à recevoir !
Conclusions
Dieu peut tout à l’égard de celui qui s’engage personnellement avec Lui dans la foi. « Rien ne vous sera impossible »
Ce n’est pas une carte blanche pour tout déplacer. Ce que Jésus déplace, c’est ce qui rentre dans le cadre de Sa volonté.
Comme pour Jésus, notre nourriture doit être de faire la volonté du Père.
Cette puissance qu’Il met à la disposition de Son Église c’est pour être une bénédiction pour les autres.
Tout ce qui se met en travers de l’expansion du Royaume de Dieu, tout ce qui se dresse contre la connaissance de Dieu seront renversés !
Tout devient possible dans le dessein de Dieu.
Quand bien serait immense la montagne devant nous, la foi en Dieu est possible !
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