Prédication culte du dimanche 15 décembre 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Tu comptes les pas de ma vie errante. Recueille mes larmes dans ton outre : ne sont-elles pas inscrites dans ton livre ? »
Psaume 56:9 (Segond 21)
« Tu as compté mes pas de vagabond ; dans ton outre recueille mes larmes. N’est-ce pas écrit dans tes comptes ? »
Psaume 56:9 (Tob)
Introduction
Lorsque tout est sombre, nous faisons face à deux réalités : les larmes mais aussi les chants, les cantiques…
Nous pouvons lire dans les psaumes : « Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie : il s’en va, il s’en va en pleurant, chargé du sac de semence ; il revient, il revient avec joie, chargé de ses gerbes. » (Psaume 126.5-6).
Les larmes sont la manifestation d’une forte émotion généralement liée au chagrin.
Noël est censé être une fête joyeuse où on célèbre la naissance du Christ. Mais il arrive bien souvent que ce soit une période triste pour certains, à cause de certaines circonstances de la vie, de la solitude…
Le psalmiste fait référence à ce phénomène de tristesse, dans la seconde, moitié du psaume 6 où il affirme : « Je suis épuisé, je gémis sans cesse et, toute la nuit, sur mon lit, Je pleure, ma couche est trempée, inondée de larmes… » (Psaume 6.7)
Les larmes ont une voix, un langage qui n’a pas besoin d’interprète et qui leur est propre.
Les larmes peuvent jaillir d’elles-mêmes sans volonté consciente pendant un bel hymne exaltant le Seigneur, ou seul perdu dans un souvenir vivant ou dans la prière.
Le plus souvent les larmes apparaissent lorsque notre âme est submergée par des sentiments que nos mots ne peuvent décrire.
Dieu accorde une attention particulière à nos larmes.
En cette période de l’année, nous devons être particulièrement sensibles à ceux qui pleurent, ceux qui ont le cœur brisé, ceux qui ont connu la perte d’un être cher, un long mariage qui finit par un échec, une faillite, les errements d’un enfant rebelle…
Les larmes sont un don du Seigneur.
Les larmes sont la preuve que nous sommes des êtres humains.
Le croyant lui aussi pleure, comme le Christ Jésus a pleuré la mort de Son ami Lazare.
Laissons Dieu nous donner Son baume pour apaiser notre douleur, notre chagrin quand tout est sombre.
Le chant une puissance et un témoignage
Lorsque tout est sombre, le psalmiste constate que le chant du seigneur est avec lui, comme une sorte de berceuse nocturne apaisante qui le réconforte : « Le jour, le Seigneur exerçait sa fidélité ; la nuit, je le chantais, et je priais Dieu qui est ma vie. » (Psaume 42.8)
Dieu Lui-même est considéré ailleurs comme le chant même du croyant, un cantique pour le juste libéré :
- « Ma force et mon chant, c’est le Seigneur. Il a été pour moi le salut. C’est lui mon Dieu, je le louerai ; le Dieu de mon père, je l’exalterai. » (Exode 15.2)
- « Voici mon Dieu Sauveur, j’ai confiance et je ne tremble plus, car ma force et mon chant, c’est le Seigneur ! Il a été pour moi le salut. » (Ésaïe 12.2)
Le chant est aussi l’expression de la reconnaissance, la reconnaissance de la délivrance :
- « […] en clamant l’action de grâce, et en redisant toutes tes merveilles. » (Psaume 26.7)
- « Le Seigneur est ma forteresse et mon bouclier ; mon coeur a compté sur lui et j’ai été secouru. J’exulte de tout mon coeur et je lui rends grâce en chantant… » (Psaume 28.7)
- « Seigneur ouvre mes lèvres et ma bouche proclamera ta louange. » (Psaume 51.7)
Chanter n’est pas simplement une activité religieuse, mais le chant est une confession, une proclamation face aux forces du mal, un témoignage puissant que le S eigneur est le grand libérateur, qu’Il nous a secouru et mis au large.
Le chant est une puissance et un témoignage fort, inspiré par l’action du Dieu tout puissant.
Cinq cantiques entourant la nativité
La naissance du Christ Jésus a été marquée dès le début par des louanges joyeuses au Seigneur.
La tradition se poursuit aujourd’hui : du Messie de Handel à la dernière chanson populaire, la saison de Noël se déroule en musique.
Cependant tous les chants que l’on entend à Noël ne rendent pas gloire au Seigneur, comme le font les cinq cantiques que l’auteur Luc a rapportés dans son évangile.
Luc est le seul évangéliste à nous donné cinq cantiques.
Ces cantiques reflètent les joies particulières des chanteurs.
Tous ceux qui ont chanté ces cantiques avaient deux vertus :
- Ils étaient remplis du Saint Esprit
- Leurs chants étaient centrés sur le Christ
Les cantiques élèvent l’âme vers le Créateur.
1. Le cantique chanté par Elisabeth
« Dès qu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein. Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint et s’écria d’une voix forte : Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne chez moi ? Car voici: aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse dans mon sein. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur. » (Luc 1.41-45)
En tant qu’épouse de Zacharie, et future mère du grand prophète Jean Le Baptiste, Elisabeth avait de nombreuses raisons de rendre grâces.
C’était une vieille femme qui avait dépassé l’âge de procréer, elle participait à un miracle du Seigneur.
En entendant la salutation de Marie, Elisabeth a été remplie d’Esprit sain et s’est réjouie de la grâce de Dieu et de la manière dont Marie avait été bénie par Lui.
Elle s’écrie d’une voix forte, elle ne se retient pas !
Elle est un modèle pour nous aujourd’hui.
2. Le cantique chantée par Marie (le Magnificat)
« Et Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur Et mon esprit a de l’allégresse en Dieu, mon Sauveur, Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici : désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge Sur ceux qui le craignent Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses, Il a fait descendre les puissants de leurs trônes, Élevé les humbles, Rassasié de biens les affamés, Renvoyé à vide les riches. Il a secouru Israël, son serviteur, Et s’est souvenu de sa miséricorde – Comme il l’avait dit à nos pères – Envers Abraham et sa descendance pour toujours. Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle. »
(Luc 1.46-56)
Marie n’a pas honte de dire que le Seigneur est son sauveur.
Considérons le contenu de son cantique :
- v.46-49 : Marie commence par se réjouir personnellement des grandes choses que le S.eigneur a faites pour elle.
- v.50 C’est la miséricorde divine qui est chantée ici et non pas les mérites de Marie.
- v.51-53 Marie poursuit en se réjouissant parce que le S.eigneur dans Sa Grâce à renverser les choses.
Il faut être rempli de l’Esprit pour retracer, souligner les motifs de louanges et de célébrations comme le font ces saints !
On a appelé ce cantique célèbre « Magnificat » (c’est à dire « Elle magnifie »).
Lorsque nous magnifions, nous élargissons, nous développons quelque choses !
Marie connaissait les psaumes et elle a aussi dû s’inspirer du cantique d’Anne, mère du prophète Samuel, qui elle aussi a chanté un chant de reconnaissance à Dieu, qui l’a visité et a permis qu’elle ait un enfant alors qu’elle était stérile (1 Samuel 2).
Le Magnificat offre une merveilleuse esquisse du caractère de notre Père aimant.
- v.48 Il S’est intéressé à Sa servante de condition modeste
- v.50 Il fait miséricorde de génération en génération à tous ceux qui Le craignent
- v.52 Il a fait descendre les princes de leurs trônes et élevé les humbles
- v.54 Il est fidèle et a fait miséricorde à Son peuple
- v.55 D ieu est Celui qui garde, maintient et respecte Ses promesses. Il veille à ce que toutes les générations soient au bénéfice de Sa grâce pour toujours.
Ce cantique contient beaucoup de théologie ! Il retrace quasiment toute l’histoire du peuple de Dieu.
3. Le cantique chanté par Zacharie
« Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint et prophétisa en ces termes : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, De ce qu’il a visité et racheté son peuple, Et nous a procuré une pleine délivrance Dans la maison de David, son serviteur, Comme il en avait parlé par la bouche de ses saints prophètes depuis des siècles, La délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent. Ainsi fait-il miséricorde à nos pères Et se souvient-il de sa sainte alliance. Selon le serment qu’il a juré à Abraham, notre père. Ainsi nous accorde-t-il, après avoir été délivrés de la main de nos ennemis, de pouvoir sans crainte Lui rendre un culte dans la sainteté et la justice, en sa présence, tout au long de nos jours. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut; Car tu marcheras devant le Seigneur pour préparer ses voies, Pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés, Grâce à l’ardente miséricorde de notre Dieu. C’est par elle que le soleil levant nous visitera d’en haut Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort Et pour diriger nos pas dans le chemin de la paix. » (Luc 1.67-79)
Zacharie, futur père du grand prédicateur Jean Le Baptiste, rempli de l’Esprit, révèle aussi ici les œuvres puissantes de Dieu en faveur de la nation.
La venue du Fils de Dieu sur cette terre signifiait la rédemption et le Salut, la libération d’un peuple asservi !
Nous aussi, aujourd’hui, nous sommes au bénéfice de cette grande victoire.
Comme Zacharie, chantons la miséricorde de Dieu, un Dieu qui nous regarde, avec compassion, Il S’abaisse et nous relève !
4. Le cantique chanté par les anges
« Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, qui louait Dieu et disait : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! » (Luc 2.13-14)
Ailleurs nous lisons à propos des anges : « En parlant des anges, il s’exprime tout autrement : Il utilise ses anges comme des vents et ses serviteurs comme des flammes de feu […]
En effet, que sont les anges ? Des esprits ayant diverses fonctions au service de Dieu. Ils sont envoyés en mission par lui pour aider ceux qui vont hériter le salut. » (Hébreux 1.7-14)
Les anges chantent et glorifient le Dieu très haut.
Ils nous enseignent ce qu’il faut dire dans nos cantiques !
Les événements entourant la naissance du Christ sont remarquables par les allers et venues des anges !
5. Le cantique chanté par Siméon
« […] il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit : Maintenant, Maître, tu laisses ton serviteur S’en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations Et gloire de ton peuple, Israël. » (Luc 2.28-32)
Simon est âgé, mais il a persévéré dans son attente de voir le Messie. Dieu lui avait promis qu’il verrait le sauveur de l’humanité.
Et il reconnaît en ce petit enfant le Salut même de Dieu, car le Salut est une personne, le Christ Jésus qui est venu détruire le mur de séparation entre le peuple hébreu et les païens.
Conclusion
Les motifs de chants, d’actions de grâces, de la louange et de l’adoration de tous ces saints sont bibliques, centrés sur le Christ, sur Dieu.
La louange c’est élever Dieu.
Il s’agit de ne plus penser à nous-mêmes mais d’être totalement absorbé par la personne du S.eigneur.
Pourquoi sommes nous sauvés ?
L’apôtre Paul y repond dans l’épître aux Éphésiens : « […] pour célébrer la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé. […]
afin que nous servions à célébrer sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ.
[…] rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire.» (Éphésiens 1.6, 12, 14)
Il y a une joie particulière, que l’on ne peut connaître qu’en fixant nos regards sur Jésus pour célébrer Sa gloire !
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